Vendredi matin, l'armée pakistanaise a effectué un test du missile balistique Shaheen-1 (version modifiée du Hatf-IV) capable de véhiculer une arme nucléaire. Le test s'est déroulé sur un polygone secret.
"Si Islamabad conçoit tel ou tel vecteur d'armes, c'est uniquement pour faire face à l'Inde en cas de conflit. Il existe un équilibre fragile entre l'Inde et le Pakistan, équilibre qui amène ces deux pays à suivre la voie de l'escalade militaire", a déclaré M. Satanovski à RIA Novosti, commentant le test du Shaheen-1.
Le Pakistan reste fidèle à son programme de développement des technologies nucléaires. "En tant que puissance nucléaire, ce pays maintient sa parité nucléaire avec l'Inde à un niveau minimum suffisant", a rappelé le président de l'Institut du Proche-Orient.
Il n'en reste pas moins que les essais d'un nouveau missile ne manquent pas de stimuler la course aux armements en Asie du Sud, a-t-il poursuivi.
L'expert est persuadé que le potentiel nucléaire pakistanais pourrait aggraver sérieusement la situation dans la région en cas d'arrivée de forces politiques radicales et extrémistes au pouvoir à Islamabad.
"Dans ce cas, les arsenaux nucléaires du pays se retrouveront nécessairement entre les mains des talibans, d'Al-Qaïda ou d'Oussama Ben Laden lui-même", a souligné M. Satanovski, ajoutant que "les islamistes entretiennent des liens d'amitié avec les terroristes".
D'après lui, ce scénario serait "absolument normal" pour le Proche-Orient "où l'islamisme radical triomphe des démocraties, des régimes autoritaires, des monarchies et de tous les autres systèmes politiques".
Les Etats-Unis et les pays d'Europe doivent modifier leur politique à l'égard de ce pays, estime M. Satanovski. Selon lui, il faut "cesser de faire balancer la barque", sinon "nous verrons Al-Qaïda s'emparer de plusieurs dizaines de bombes nucléaires".