"Il est actuellement prématuré d'évoquer l'incursion en raison du mètre de neige qui recouvre les montagnes sur le territoire du pays voisin. L'opération ne pourra débuter qu'avec la fonte des neiges à partir de fin mars", indique Sabah.
La mise en oeuvre d'une opération terrestre dans le nord de l'Irak a été évoquée hier par le ministre turc de la Défense Ali Babacan. Au cours d'une visite à Moscou, il avait annoncé lors d'une conférence de presse que cette éventualité était envisagée, mais que l'opération dépendait des facteurs temporels et météorologiques.
Selon Sabah, l'opération devrait être menée en plusieurs étapes, et a comme objectif principal la création d'une zone tampon entre le nord de l'Irak et la Turquie. Au cours de la première étape, des troupes d'élite devraient êtres débarquées dans les zones accueillant des bases du PKK, avant d'y envoyer le gros des forces turques afin de déloger les combattants, poursuit le quotidien.
Selon la même source, les préparatifs de l'opération transfrontalière, qui aura lieu dans les provinces de Sirnak et de Hakkari, seraient dans leur phase finale. Près de 150.000 soldats ont été mobilisés et seront épaulés par les unités blindées, l'artillerie et les services de liaison, qui utiliseront des systèmes radio-électroniques.
Ankara a obtenu en octobre 2007 l'autorisation du parlement turc d'intervenir militairement en Irak du Nord, utilisé par les rebelles comme base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien à majorité kurde. Selon l'Etat-major général turc, près de 3.500 séparatistes s'entraînent actuellement dans des camps de la région.
En décembre dernier, l'armée turque a effectué plusieurs raids aériens sur le territoire limitrophe et a éliminé au moins 175 terroristes kurdes.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan, déclaré organisation terroriste par l'Organisation des Nations Unies et l'Union européenne, mène une lutte armée pour l'autonomie kurde en Turquie depuis 1984. Ce conflit a déjà fait près de 40.000 morts.
