Caspienne: l'Azerbaïdjan et le Turkménistan bientôt reliés par un gazoduc direct (Kommersant)

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MOSCOU, 20 mai - RIA Novosti. Après une longue période de refroidissement, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan commencent à retrouver un langage commun, les leaders des deux pays ont débattu pour leur première rencontre hier à Bakou de la possibilité de construire un pipeline transcaspien partant de l'Asie centrale et contournant la Russie, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Le point principal de l'ordre du jour était connu d'avance. Peu avant l'arrivée du président turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov à Bakou, le ministre azerbaïdjanais de l'Industrie et de l'Energie Natik Aliev avait laissé entendre que les deux présidents avaient l'intention de mettre l'accent sur la coopération énergétique: "Il s'agit de réunir les infrastructures des gisements maritimes de l'Azerbaïdjan et du Turkménistan, de relier les oléoducs et gazoducs, ainsi que de s'apporter une assistance mutuelle dans le transport des ressources énergétiques".

Les Etats-Unis et l'UE mûrissent depuis longtemps le projet de construction d'un pipeline contournant la Russie: l'année dernière, le Département d'Etat américain avait même accordé une subvention pour le dossier de faisabilité du projet. Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, s'est rendue en avril à Achkhabad et est parvenue à s'entendre pour que le Turkménistan réserve en 2009 10 milliards de mètres cubes de gaz pour l'UE. Gourbangouly Berdymoukhammedov a également assuré Bruxelles que l'UE pourrait participer aux appels d'offres pour la mise en valeur de nouveaux gisements au Turkménistan. Benita Ferrero-Waldner a évoqué la possibilité de poser un gazoduc sur le fond de la Caspienne en tant que variante préférable pour le transport des matières énergétiques. Si ce gazoduc de 200 km de long est construit (son coût pourrait dépasser un milliard de dollars), le gaz pourra être ensuite transporté par le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum d'un rendement de 8 milliards de mètres cubes par an. Dans ce cas, le Turkménistan serait une des bases de ressources pour le gazoduc Nabucco passant par la Turquie vers l'UE, et que Bruxelles rêve de construire.

Selon les experts, la probabilité d'une entente entre Bakou et Achkhabad est grande. Mikhaïl Kortchemkine, directeur de l'agence East European Gas Analysis, estime que, "du point de vue économique, le projet promet d'être avantageux, pour le Turkménistan, il sera même plus avantageux que le gazoduc caspien proposé par la Russie". De l'avis de l'expert, "les frais de transport du projet transcaspien sont bien plus bas et il se peut que le Turkménistan n'ait aucune dépense à faire pour sa construction". Par conséquent, estime M. Kortchemkine, le Turkménistan aura une importante liberté de manoeuvre dans le choix des itinéraires de transport pour son gaz, alors que les positions de Gazprom pourraient être sérieusement ébranlées.

"Même la mise en oeuvre des contrats de Gazprom au Turkménistan peut être en danger, car la longévité moyenne d'un contrat dans ce pays est de 6 à 9 mois", a déclaré le directeur d'East European Gas Analysis.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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