Abkhazie: Moscou se penche très sérieusement sur les dernières propositions de Tbilissi (Kommersant)

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MOSCOU, 27 juin - RIA Novosti. Tbilissi aurait proposé à Moscou un ensemble de mesures pour régler le conflit abkhazo-géorgien, comprenant le partage de la république non reconnue en zones d'influence et le rétablissement formel de la souveraineté de la Géorgie, rapporte vendredi le quotidien Kommersant, citant des sources proches des dirigeants géorgiens et de la diplomatie russe.

Par le terme "zones d'influence", on entendrait une vaste zone russe et une petite zone géorgienne.

Le leader abkhaze Sergueï Bagapch, arrivé d'urgence à Moscou, a été mis au courant de ce plan lors de rencontres au Kremlin et au gouvernement. Ces entretiens de plusieurs heures avec les premiers personnages de l'Etat russe attestent que Moscou aborde très sérieusement le plan géorgien.

La partie politique du plan prévoit pour l'Abkhazie un statut juridique de large autonomie au sein de la Géorgie unie. Le statu quo sera, de fait, conservé dans la zone située au nord du fleuve Kodori.

Selon les informations du journal, la Géorgie est prête à se résigner à l'achat par des compagnies russes d'actifs en Abkhazie. Mais Tbilissi demande à Moscou d'annuler, ne serait-ce que formellement, l'établissement des rapports particuliers entre la Russie et l'Abkhazie, décrété par Vladimir Poutine le 15 avril alors qu'il était encore président. En fait, toutes les mesures prévues par ces différents décrets pourront quand même être prises sans entraves.

Autrement dit, toutes les parties dans cette transaction atteindront leurs objectifs, en sauvant les apparences. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili pourra annoncer solennellement le retour de l'Abkhazie dans le giron du pays. L'Abkhazie qui perdra le contrôle sur une partie insignifiante de son territoire s'assurera une indépendance de fait vis-à-vis de Tbilissi. Quant à Moscou, il sera récompensé pour son aide par le renoncement de la Géorgie à adhérer à l'OTAN et la possibilité d'investir librement dans l'économie de l'Abkhazie.

Pour l'instant, l'Abkhazie se déclare mécontente de ces nouvelles propositions de Tbilissi. "Le statut d'autonomie au sein de la Géorgie ne nous convient pas du tout", a affirmé au Kommersant le ministre abkhaze des Affaires étrangères Sergueï Chamba.

La rencontre qui a eu lieu hier entre Dmitri Medvedev et Sergueï Bagapch, officiellement désigné comme le "président de l'Abkhazie" sur le site du service de presse du Kremlin, a suscité côté géorgien une irritation difficilement dissimulée. Officiellement, la réaction du ministère géorgien des Affaires étrangères à cette rencontre a été dure, comme de tradition, mais la plupart des hommes politiques géorgiens influents ont au contraire manifesté un vif intérêt pour cet entretien. Temour Iakobachvili, ministre d'Etat géorgien pour la réintégration, a par exemple déclaré: si Dmitri Medvedev veut "mieux comprendre la situation à la veille du sommet avec l'UE, Tbilissi ne peut que saluer une telle rencontre".

Apparemment, les dirigeants géorgiens comprennent que le plan de paix fait l'objet d'une discussion complexe à Moscou. Ce qui signifie que le processus de règlement du conflit, qui a piétiné pendant de longues années, est en fait sorti du statut quo.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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