Géorgie: Saakachvili voulait transférer la capitale à Soukhoumi (ex-ambassadeur)

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Une série de détails retentissants ont refait surface grâce à une enquête du parlement géorgien sur le dernier conflit osséto-géorgien, le président Mikhaïl Saakachvili se retrouvant sous le feu des critiques, constate mercredi le quotidien russe Vremia Novosteï.
MOSCOU, 26 novembre - RIA Novosti. Une série de détails retentissants ont refait surface grâce à une enquête du parlement géorgien sur le dernier conflit osséto-géorgien, le président Mikhaïl Saakachvili se retrouvant sous le feu des critiques, constate mercredi le quotidien russe Vremia Novosteï.

Lors d'une séance de la commission d'enquête, diffusée en direct par la télévision géorgienne, le dernier ambassadeur de Géorgie en Russie, Erossi Kitsmarichivili, a notamment révélé que le chef de l'Etat avait évoqué une possibilité d'offensive contre l'Abkhazie en avril et qu'il planifiait de transférer la capitale géorgienne à Soukhoumi (Abkhazie) au mois d'août.

L'ex-diplomate, qui est récemment passé dans l'opposition, faisait partie de l'entourage proche de M. Saakachvili, constate Vremia Novosteï.

Se souvenant du déplacement de M. Saakachvili en Russie pour prendre part à un sommet informel de la CEI, en février 2008, M. Kitsmarichvili a indiqué que le président lui avait dévoilé ses projets dans une conversation à bord de l'avion qui les ramenait à Tbilissi, en présence du vice-ministre des Affaires étrangères Grigol Vachadze, du chef des services de renseignement extérieur Guela Bejouachvili et de la ministre du Développement économique Ekaterina Charachidze.

Selon M. Kitsmarichvili, l'administration géorgienne examinait sérieusement la possibilité d'une agression contre l'Abkhazie, à laquelle les Etats-Unis semblent avoir donné leur aval. L'opération abkhaze avait d'abord été planifiée avant la fonte des neiges dans les montagnes, mais les autorités ont ensuite changé d'avis. Dans le même temps, les militaires russes et abkhazes envisageaient de reprendre la haute vallée du fleuve Kodori, l'unique zone d'Abkhazie contrôlée par Tbilissi, a-t-il affirmé.

Toujours selon l'ex-ambassadeur, on aurait pu éviter les événements d'août, mais la Géorgie a adopté un comportement "déraisonnable" à l'égard de l'Ossétie du Sud.

Après cette intervention, des représentants du parti au pouvoir ont accusé M. Kitsmarichvili d'espionnage, et Gueorgui Targamadze, président du comité parlementaire de la défense de la sécurité nationale, a même lancé un stylo dans sa direction.

Le député opposant Paata Davitaïa, qui préside la commission d'enquête, a pour sa part reproché à l'ex-ambassadeur une "farce", et promis de saisir le parquet pour engager des poursuites contre lui pour "négligence".

"J'ai été choqué par beaucoup de choses que j'ai vues et entendues, confie à Vremia Novosteï Gueorgui Khoukhachvili, un politologue de Tbilissi. Cela donne l'impression que les autorités géorgiennes traversent une crise grave. D'autant plus que la commission s'est encore davantage discréditée aux yeux de l'opinion publique."

Créée en octobre dernier, la commission d'enquête doit interroger cette semaine le ministre de la Défense, le ministre de l'Intérieur et vendredi le président Mikhaïl Saakachvili lui-même.

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