Alla Bout, épouse de l'homme d'affaires russe Viktor Bout accusé par la justice américaine de trafic d'armes, estime que la Russie défend mal ses ressortissants qui se sont retrouvés dans une situation difficile à l'étranger.
"La Russie n'a malheureusement pas encore appris à défendre ses nationaux qui se sont retrouvés dans une situation analogue à celle de Viktor", a-t-elle déclaré lors d'une visioconférence Moscou-New York organisée à RIA Novosti.
Selon Mme Bout, le procès de son mari est "le premier procès intenté à un ressortissant russe par les Etats-Unis pour des délits qu'il n'a jamais commis dans ce pays".
Arrêté en 2008 dans un hôtel de Bangkok, Viktor Bout, surnommé par les médias américains "le marchand de mort", a été extradé à New York. Le parquet américain lui reproche une conspiration criminelle en vue d'assassiner des Américains, un soutien au terrorisme, un trafic d'armes et une coopération avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), considérées comme une organisation terroriste aux Etats-Unis. Le prévenu plaide non coupable.
D'après Mme Bout, il semble que le parquet et les services spéciaux américains ont le droit d'intervenir dans tout point du globe pour arrêter et juger n'importe quel citoyen qu'ils soupçonnent de pouvoir nuire aux intérêts des Etats-Unis.
"A mon avis, il s'agit de terrorisme d'Etat, car cette pratique est absolument illégale. Aucun pays du monde ne peut se la permettre. Mais comment la Russie réagit-elle? Jusqu'à présent, elle n'a fait que des déclarations, mais je n'ai vu aucune action concrète. Et vous non plus, je pense", a-t-elle conclu.
