Les forces japonaises d'autodéfense ont été mises en état d'alerte en réponse au projet de Pyongyang de lancer un satellite de télécommunications, a déclaré mardi le ministre japonais de la Défense Naoki Tanaka.
Le Japon estime que le lancement du satellite nord-coréen constitue en réalité un test de missile balistique déguisé. Le premier étage de la fusée portant le satellite devrait tomber dans les eaux de la mer Jaune, au sud de la Péninsule coréenne, tandis que la chute du deuxième est prévue à 3.000 km à l'ouest des îles Philippines. Tokyo craint que la fusée ne dévie de sa trajectoire ou que ses fragments ne tombent sur le territoire japonais.
Pour cette raison, le ministère de la Défense a commencé à déployer des systèmes de missiles "sol-air" Patriot Advanced Capability-3 (PAC-3) dans l'archipel d'Okinawa, à l'extrême sud du pays, ainsi que dans le centre de Tokyo.
En outre, trois destroyers disposant du système de combat Aegis qui permet de tirer des intercepteurs Standard Missile-3 (SM-3) seront dépêchés dans les mers du Japon et de Chine orientale afin d'intercepter le missile nord-coréen ou ses fragments.
Le 16 mars dernier, l'agence d'information officielle nord-coréenne KCNA a annoncé que Pyongyang envisageait de mettre en orbite le satellite Kwangmyongsong-3 ("Etoile lumineuse") à la mi-avril, à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance du premier dirigeant et "président éternel" du pays, Kim Il-sung.
Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud estiment que les intentions de Pyongyang vont à l'encontre des résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité de l'Onu interdisant à la Corée du Nord de développer et de tester des missiles balistiques en raison de la poursuite de son programme nucléaire controversé.
