Quelle politique d'immigration pour l'Europe?

© Photo FlickrMaurizio Gasparri, vice-président du Sénat de la République italienne
Maurizio Gasparri, vice-président du Sénat de la République italienne - Sputnik Afrique
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Maurizio Gasparri, vice-président du Sénat de la République italienne, donne son avis sur la politique d'immigration en Europe dans une interview accordée à Sputnik.

Suite à l'incident de Vintimille, ville italienne où près de 200 clandestins essayant de traverser la frontière française avaient été bloqués par les forces de l'ordre françaises, Maurizio Gasparri, vice-président du Sénat de la République italienne, a donné son avis sur la politique d'immigration de l'UE dans une interview accordée à Sputnik.

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Selon M.Gasparri, le problème des flux migratoires illégaux en Europe n'est toujours pas résolu à cause des erreurs politiques commises par des dirigeants des pays européens. Ainsi, le vice-président du Sénat critique fortement l'absence de position ferme du gouvernement italien en matière d'immigration.

"De vrais leaders se révèlent comme tels en période de crise. Ainsi, (Silvio) Berlusconi a contribué à la signature des accords entre la Russie et les Etats-Unis à Pratica di Mare (Italie) au moment de la crise internationale en 2002 (…). Au cours de la crise de l'immigration en 2009 (Silvio) Berlusconi a rencontré (Mouammar) Kadhafi et a bloqué le flux des refugiés de la Libye, en passant un accord avec la Tunisie et l'Egypte. Certains disaient que les négociations avec (Mouammar) Kadhafi étaient une erreur, que c'était un dictateur, mais aujourd'hui la Libye est un califat où l'on coupe les têtes des gens", explique Maurizio Gasparri.

Selon lui, l'Europe doit exercer un blocage maritime, rapatrier des clandestins, répartir de manière plus équilibrée les quotas de réfugiés en provenance de pays en guerre parmi les pays du monde entier, établir des camps d'accueil en Afrique sous l'égide de l'Onu, ainsi qu'expulser les migrants illégaux.

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"Nous avons besoin de plus de fermeté et de détermination (…). La politique menée actuellement a abouti à des morts et des désordres", a poursuit M.Gasparri.

Répondant à une question sur les relations russo-italiennes, le vice-président du Sénat a souligné que la Russie devrait devenir le partenaire numéro un de l'Occident, notamment dans la lutte contre le terrorisme.

"Pour nous, (Vladimir) Poutine est un garant de la sécurité et de la liberté. La Russie est un pays ami pour nous et il faut mettre fin à ces sanctions absurdes", a conclu Maurizio Gasparri.

En mai, la Commission européenne a demandé aux Etats membres de l'UE de prendre en charge 40.000 demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce. Pourtant, les Etats n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le sujet.

Jusqu'à présent, les pays européens se référaient à la Convention de Dublin, qui prévoit que les demandeurs d'asile déposent leur demande dans le pays d'entrée en Europe. C'était donc l'Italie qui prenait en charge la quasi-totalité des problèmes liés à l'immigration clandestine, en acceptant de donner refuge à tous les migrants qui atteignent ses côtes.

Selon des statistiques, près de 57.000 migrants et demandeurs d'asile ont été secourus en mer et accueillis par l'Italie depuis le début de cette année, contre 54.000 à la même époque de l'année 2014.

 

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