Paris et Berlin ont toujours su réaliser des compromis sur la plupart des questions européennes. La crise grecque a pourtant montré que "l'histoire d'amour" entre les deux pays risquait de se terminer, vu les désaccords sur les principes de la gouvernance européenne, a écrit François Heisbourg dans un article publié par le quotidien britannique Financial Times.
Cette fois-ci, les deux pays ont obtenu ce qu'ils voulaient — l'Allemagne a réussi à imposer le durcissement de la politique budgétaire à la Grèce sans restructuration de la dette tandis que la France a maintenu la Grèce au sein de la zone euro.
"Même une gouvernance conjointe franco-allemande ne pourrait pas aboutir à un compromis. (…) La coopération entre Berlin et Paris ne peut plus puiser sa force du projet commun de la construction européenne. Le refus de la France de ratifier le projet de la constitution de l'UE en 2005 a été un moment charnière. Suite au rejet du projet, les relations entre les pays sont devenues très pragmatiques, ce qui signifie que la période de rapprochement maximal des membres de l'UE appartient probablement déjà au passé", a conclu l'expert.