Ankara espérait sans doute manier dans l'ombre les rouages de la machine politique dans le but de destituer le président Bachar el-Assad et de favoriser ainsi l'ascension au pouvoir de l'opposition syrienne à sa solde, poursuit le quotidien. Toujours est-il que l'opération russe en Syrie a bouleversé les projets turcs. Et si Erdogan comptait changer la donne politique en abattant le bombardier russe, relève le journal, il s'était trompé dans ses calculs.
"A mon sens, la Turquie cherchait à enfoncer le clou dans les relations entre la Russie et l'Otan", a fait remarquer George Petrolekas, chercheur à l'Institut pour la politique mondiale du Canada, soulignant que les révélations du ministère russe de la Défense sur l'implication de la Turquie dans le trafic de pétrole avec Daech ont forcé l'Otan à observer avec attention les démarches politiques adoptées par Ankara.
Un avion russe Su-24 a été abattu le 24 novembre en Syrie. Des sources militaires turques ont affirmé que l'avion russe aurait violé l'espace aérien du pays près de sa frontière avec la Syrie. Preuves à l'appui, le ministère russe de la Défense souligne que pendant toute la durée du vol, l'avion se trouvait exclusivement au-dessus de la Syrie. De son côté, le pilote rescapé a indiqué n'avoir reçu aucune sommation ni mise en garde avant que son avion soit abattu.