Jean-Luc Mélenchon, qui a publié un grand texte à ce sujet sur son blog, donnait l'air de vouloir en découdre avec les journalistes qui lui reprochent sur les plateaux de télévision d'opter pour une position semblable à celle du Kremlin dans le dossier syrien. Le leader du Front de Gauche attire l'attention sur les changements de ton des médias occidentaux envers la Russie.
"Grâce à la Russie, l'antique cité de Palmyre a donc été libérée du joug des barbares de l'organisation dite +État islamique+. Un pas important dans la lutte générale contre l'EI a été accompli, à plus d'un titre." Un article de propagande de plus, signé Sputnik? Non… L'éditorial du "Monde" d'hier. Il est tellement extraordinaire qu'un média mainstream tienne ce genre de propos qu'on en est presque choqué.
Jean-Cyril Vadi, écrivain et essayiste reste pour sa part sceptique, tout en admettant que la libération de Palmyre a été appréciée à sa juste valeur:
"Je ne pense pas qu'il y ait des changements dans les médias mainstream, je pense qu'ils ne peuvent que reconnaitre que la libération de Palmyre est symbolique. C'est un coup qui n'a pas été anticipé. Poutine est un spécialiste de l'effet de surprise. En libérant Palmyre il a montré qu'il s'alignait sur les mêmes symboles que les occidentaux".
M.Vadi doute néanmoins que les médias puissent changer désormais de ton et d'attitude face à la Russie. Selon lui, s'ils faisaient ça, ils admettraient qu'ils portent des œillères et que le système même est défaillant.
L'écrivain souligne que cet aveu est impossible. "Les médias ont une vision binaire du système. Ils sont souvent alignés sur Bruxelles, ils ne peuvent pas admettre que le monde est plus complexe que leur vision des choses", pense-t-il.
"Il leur sera impossible de faire marche arrière. Ils en sont incapables, c'est comme un saut dans le vide", poursuit-il.
Pour M.Vadi, la prise de Palmyre est un symbole fort qu'il est impossible de nier. De manière plus globale, elle marque la réussite de l'opération russe sur le théâtre syrien.
"L'image de Poutine n'est plus la même depuis qu'il est intervenu en Syrie", constate-il.
Dans le même temps, l'écrivain est persuadé que les médias s'autocensurent, ne s'autorisant pas à aller trop loin dans leur bienveillance vis-à-vis de Poutine et de la Russie, car, comme ils le disent eux-mêmes, ils auraient l'impression de jouer le jeu de certains partis nationalistes français qui se reconnaissent dans les valeurs de Poutine."A mon avis, ils s'en tiendront à des éloges prudents", conclut-il.
Parler des actions russes en des termes élogieux constitue déjà un changement en soi.
Mais passer de l'image d'un Poutine négligeant Daech pour massacrer les opposants à Bachar el-Assad à celle de l'homme qui a "libéré Palmyre du joug des barbares", c'est presque une révolution…
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