Cette Française quitte son travail pour "procurer un horizon aux réfugiés"

© Photo Cyril ChapellierJudith Aquien, fondatrice de THOT, entouré de la vice-présidente Héloïse Nio (à gauche) et de la tresorière Jennifer Leblond (à droite)
Judith Aquien, fondatrice de THOT, entouré de la vice-présidente Héloïse Nio (à gauche) et de la tresorière Jennifer Leblond (à droite) - Sputnik Afrique
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Les graves problèmes soulevés par la crise migratoire actuelle impliquent la nécessité de trouver des points communs entre les Européens, en particulier, les Français, et ceux qui ont essayé de fuir les conflits incessants. Construire des murs, cela ne semble pas aider, l’intégration est choisie comme voie qui marche.

C'est exactement le cas d'Héloïse Nio, vice-présidente de Thot (Transmettre un horizon à tous), centre éducatif spécialisé pour les réfugiés, qui explique son attitude dans un entretien accordé à Sputnik. Mme Nio a quitté son travail pour se plonger dans des activités qu'elle juge être beaucoup plus importantes.

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"Moi, je me suis impliquée avec les réfugiés depuis septembre 2015, notamment à la maison des réfugiés qu'était le lycée Jean-Quarré. De mon implication dans cette maison, je me suis rendue compte qu'un des premiers besoins dont nous faisait part les réfugiés, les demandeurs d'asile, c'était +où est-ce qu'on peut apprendre le français?+", raconte Mme Nio.

Elle explique que leurs ressources financières actuelles leur permettent d'accueillir 20 étudiants parmi les réfugiés. Mme Nio admet que ce chiffre ne correspond pas à la demande qui est énorme: plusieurs milliers de réfugiés se trouvent en Ile-de-France et les trois quarts d'entre eux ont besoin de formation en langue française.

Ce qui est d'ailleurs frappant, c'est le fait que les réfugiés et les demandeurs d'asiles s'accrochent eux-mêmes à l'étude de la langue française.

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"Une fois, j'ai eu un demandeur d'asile qui m'a dit que son hébergement était terminé et qu'il dormait dehors. Je lui ai proposé de lui trouver un hébergement. Et il m'a dit: +L'hébergement, ce n'est pas grave, ce n'est pas le plus important. Où est-ce que je peux apprendre le français?+" raconte Mme Nio.

L'interlocutrice de Sputnik souligne l'importance ressentie par les réfugiés d'être inclus dans la société qui les a accueillis, d'être inclus via l'étude de la langue française. Cela pourrait être un pas décisif dans la résolution des problèmes provoqués par la crise migratoire.

"J'ai quitté mon travail il y a un mois pour me consacrer pendant au moins trois mois complétement à Thot. C'est hyper prenant. Mais on travaille là à fond pour un projet qui nous tient vraiment à cœur et on a l'impression de créer quelque chose qui est vraiment nécessaire", conclut Mme Nio.

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