Celui qui a enrôlé au moins 80 jeunes français est bel et bien vivant. Qui plus est, il apparaît dans le documentaire "Djihad: les recruteurs" qui sera diffusé dans Complément d'enquête sur France 2. D'ailleurs, c'est lui qui a décidé que l'heure de retourner sur la scène médiatique avait sonné: apprenant que la chaîne préparait un film sur les recruteurs du djihad, il a contacté le journaliste Romain Boutilly.
"L'information nous est parvenue un soir d'avril 2016, après trois heures d'interminables échanges, de jeux de piste et d'énigmes. Derrière son écran, à 4 000 km de moi, un djihadiste français en Syrie se présente comme le frère du défunt Omar Omsen. (…) Puis un message énigmatique s'affiche sur mon écran: +L'émir Omar Omsen n'est pas mort. (…) D'ailleurs, vous parlez avec Omar lui-même depuis tout à l'heure. (…) Je suis vivant!+", relate Roman Boutilly.
Emir d'un bataillon de Français du Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda), il a expliqué dans son entretien auquel Le Monde a eu accès que les valeurs et les méthodes employées par les terroristes de Daech étaient bien différentes des siennes.
"Ils ont une compréhension de la charia différente de la nôtre. Lorsqu'on vient dans un pays qui n'est pas le nôtre, on n'a pas le droit d'imposer immédiatement des lois que le peuple n'arrive pas à comprendre (…). On éduque d'abord la population, on lui fait comprendre et aimer la religion. La charia, ce n'est pas couper des mains, ce n'est pas lapider les femmes ou les hommes adultères", indique-t-il.
D'ailleurs, c'est cette pensée qui le pousse à exprimer son soutien au Front national de Marine Le Pen. Selon lui, si les Français veulent prévenir la guerre, c'est Marine Le Pen qu'ils doivent élire.
"Elle est une femme, d'accord, qui est on peut dire raciste, mais au moins elle défend les vraies valeurs de la France. Cette femme a demandé aux troupes françaises de revenir parce que cette guerre-là ne les concernait pas. Eh bien, elle a tout à fait raison", indique-t-il.
Le film "Djihad: les recruteurs" sera diffusé le 2 juin prochain. Ce documentaire mettra en scène des terroristes français en Syrie parlant à visage découvert. Un tournage réalisé selon les conditions imposées par Omar Omsen, explique Roman Boutilly.