Une ONG que l'on devine d'une parfaite impartialité, puisqu'elle est financée par des fonds publics américains, le département d'État US et par George Soros, l'OCCRP (Projet de signalement du crime organisé et de la corruption), a publié un article édifiant. Il affirme que des agents, des diplomates et d'autres représentants russes ont tenté de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Macédoine, en diffusant des « informations et de la désinformation pour les intérêts russes. »
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, les sympathiques détracteurs de la Russie ont employé exactement les mêmes procédés que ceux employés aux USA il y a un an. Rappelons comment a commencé la campagne accusant la Russie d'ingérence dans les élections américaines. Presque immédiatement après la victoire de Trump « quelqu'un » a diffusé sur internet un « dossier russe » sur le nouveau président. Même à ce jour les médias américains s'y réfèrent pour accuser Trump de liens avec la Russie et Poutine, et pour accuser la Russie d'ingérence dans les élections américaines.
Comme l'a récemment déclaré le président Poutine pendant le forum de Saint-Pétersbourg, « où sont les adresses, les planques, les noms? » Le « dossier » Trump a également été examiné par le renseignement et par le Congrès américain. Cela fait longtemps qu'ils cherchent, mais en vain. S'il y avait quelque chose de convaincant, cela fait longtemps qu'on l'aurait publié et que Trump aurait été destitué.
En guise de preuve de la présence de la Main du Kremlin à Skopje, l'OCCRP publie des extraits de copies de certains « documents », les qualifiant opportunément de « rapports d'un agent du contre-espionnage macédonien ». Une copie conforme de l'affaire contre Trump. Une fois de plus « ni noms ni adresses », ni même de signes formels d'appartenance de ces « documents » aux services macédoniens ou autres. L'unique « preuve », le texte est écrit en macédonien. Ou il a été traduit en macédonien.
En tout cas, le texte de l'OCCRP est tellement focalisé sur l'hypothétique présence russe dans la région qu'il en oublie complètement et de manière fort commode une autre présence, bien réelle, celle-là. Devinez qui?
Laissons même de côté la succession de guerres sanglantes sur le territoire de l'ex-Yougoslavie provoquée par l'Occident. Mais on ne peut pas dire que depuis son intérêt pour la péninsule ait diminué.
L'Otan a absorbé le Monténégro et avant cela, l'Albanie. La Macédoine et la Bosnie-Herzégovine ont été désignées candidates à rejoindre l'Alliance. Les USA ferment les yeux sur la création au Kosovo autoproclamé (territoire contesté par Belgrade) d'une armée à part entière capable de faire face à la Serbie.
En ce qui concerne la Macédoine, l'UE, l'Otan et les USA ont ouvertement adopté une position pro-albanaise dans la crise que traverse la Macédoine depuis les législatives de décembre dernier.
Rappelons que l'UE et l'Otan ont fait violemment pression sur le président macédonien Gjorge Ivanov, en exigeant qu'il permette à l'opposition de créer un gouvernement de « plateforme albanaise ». En termes clairs, il s'agit d'un gouvernent de coalition créée à la hâte avec la minorité d'opposition macédonienne et des partis albanais. En pleine crise, Hashim Thaçi, président de la république autoproclamée du Kosovo, a fait une déclaration préoccupante en disant que « les Albanais de Macédoine doivent prendre la situation en main ».
Au final, les États-Unis ont forcé Ivanov à céder dans l'indifférence générale, même si ce dernier a parlé d'une ingérence extérieure dans les affaires de la Macédoine et que les partis albanais sont contrôlés depuis l'Albanie, membre de l'Otan.
Le gouvernement de coalition a été formé avec la participation des Albanais. Sachant que 9 des 17 portefeuilles de ministres ont été attribués à des Albanais, dans un pays où ils ne représentent qu'un quart de la population. À la tête de ce gouvernement se trouve Zoran Zaev, soutenu par Washington et Bruxelles. Les USA ont été les premiers à l'en féliciter, mais il faudrait avoir très mauvais esprit pour voir dans tout cela la moindre trace d'ingérence occidentale dans les affaires intérieures de la Macédoine.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a noté lors d'un discours à l'Académie militaire de l'État-major russe que les Balkans étaient « considérés pour certaines raisons comme le théâtre d'activités provocatrices de la Russie […] et tout lien normal de la Russie avec les pays balkaniques fait immédiatement l'objet de préoccupations exprimées par des politiciens. Soi-disant, la Russie s'ingère dans les Balkans. »
Comme nous pouvons le voir, la réaction des USA à l'égard de la Russie et de Gjorge Ivanov ne s'est pas fait attendre.