L’ombre de l’Italexit plane-t-elle sur l’UE?

© AP Photo / Gregorio Borgiadrapeaux de l'Italie et de l'UE
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Les résultats des législatives italiennes ont provoqué une «onde de choc» à Bruxelles, comme l’a remarqué Euronews. Après le Brexit, un nouveau front de l’euroscepticisme aurait été ouvert au sud de l’UE. Dans une interview avec des politologues, Sputnik a essayé de comprendre si le tour était venu de l’Italexit?

Le renforcement de l'instabilité politique en Italie pourrait constituer une menace sérieuse pour l'intégrité de l'Union européenne, avertissent des experts mondiaux. Ces préoccupations sont expliquées par les résultats des élections parlementaires dans le pays. Comme l'a rapporté Euronews, la victoire des eurosceptiques et du centre-droit a été un véritable une «onde de choc» pour Bruxelles.

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Comment les élections italiennes changeront le cours de la politique du pays?
Dans une interview accordée à Sputnik, le politologue Alexandre Assafov a confirmé que la «réalité évoluait un peu».

«En Europe, des forces absolument différentes arrivent au pouvoir, et le déplacement du contexte paneuropéen vers l'euroscepticisme est évident. L'Allemagne et la France, les pays de la vieille Europe, essayent de garder l'UE sous une forme qu'ils comprennent, mais la réalité évolue un peu (…). Cela signifie que, dans l'avenir, les pays de l'UE devront repenser leur souveraineté», estime Alexandre Assafov.

Pourtant, selon lui, il n'y aura pas de forte aggravation dans les relations entre les pays de l'UE, bien que les représentants des partis devenus majoritaires aient clairement annoncé qu'ils résisteraient aux «tentatives destructrices de Bruxelles visant à influencer la vie dans leur pays».

«Je pense que les nouveaux parlementaires qui sont arrivés au pouvoir en Italie, partagent des valeurs européennes d'une manière ou d'une autre, et qu'ils participeront d'une façon ou d'une autre au maintien de l'UE modifiée après le Brexit, car la sortie n'a pas d'avantages sur le plan économique. Et je ne pense pas qu'ils mettraient en péril l'économie en réalisant la sortie de l'UE, comme c'est arrivé au Royaume-Uni », a conclu Alexandre Assafov.

La même idée est également partagée par Alessandro Bertoldi, le représentant de la coalition de centre-droit, qui «ne pense pas que le nouveau gouvernement secouera les relations avec l'UE».

«Les Italiens sont fatigués de l'UE, sans aucun doute, ils veulent la changer et ne pas la laisser désigner ce qu'ils devraient faire. L'appareil européen devrait écouter des pays différents et demander ce qu'il faut faire pour que l'union ne s'effondre pas, et ce le plus tôt possible », estime Alessandro Bertoldi.

Et d'ajouter: «Dans toute l'Europe, les gens montrent clairement qu'ils veulent du changement et ne font pas confiance aux gouvernements. Les élections devraient toujours servir de leçon à ceux qui sont au pouvoir».

La coalition de centre-droit est arrivée en tête avec 37% des voix, selon des résultats portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote. Mais en son sein, c'est la Ligue, formation eurosceptique et anti-immigration de Matteo Salvini, qui a largement devancé le parti de Silvio Berlusconi (17,4% contre 14%) et revendique désormais la direction du gouvernement.

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