Le ministère marocain de la Justice a manifesté son mécontentement auprès du magistrat de liaison de l'ambassade de France à Rabat suite à la convocation de plusieurs journalistes et patrons de presse marocains par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris, dans le cadre d'une plainte pour «injures» déposée par Mustapha Adib, un ancien officier de l'armée marocaine et opposant au Roi Mohammed VI. C'est ce qu'a rapporté l'AFP le 5 septembre, citant une source du ministère.
Selon la source, le ministère a protesté contre «le non-respect de l'accord judiciaire entre les deux pays». D'après elle, la lettre «de convocation à des fins de mise en examen» a été adressée directement aux personnes mises en cause sans «passer par les canaux diplomatiques puis par le ministère marocain de la Justice».
La colère du ministère marocain de la Justice est d'autant plus grande vu que la loi française sur la presse «autorise les poursuites contre des médias étrangers dans la mesure où ils sont diffusés en France».
Rappelant la crise qui s'est déclenchée en 2014 entre Paris et Rabat, aussi sur des dossiers judiciaires, le site d'information Le Desk s'est demandé: «l'affaire Adib va-t-elle réveiller les vieux démons franco-marocains?».
Pour rappel, âgé de 49 ans, Mustapha Adib, un ancien capitaine des Forces armées royales, vivant actuellement en France, a été condamné à deux ans et demi de prison au Maroc dans les années 1990 pour, selon lui, «avoir dénoncé la corruption au sein de l'armée marocaine».
Les relations diplomatiques entre Paris et Rabat n'iraient pas pour le mieux en ce moment. C'est ce qu'a rapporté Jeune Afrique dans son édition du 26 août, affirmant que la cause de ce «nouveau coup de froid» entre les deux pays était l'audience accordée, le 11 août, par le Président Emmanuel Macron à la mère de l'ingénieur français Thomas Gallay, détenu au Maroc pour ses liens avec une cellule djihadiste.
Selon le média, le Président français aurait pris l'engagement devant la mère du détenu de «s'occuper personnellement» du dossier.
Pour Jeune Afrique, une nouvelle crise comme celle de 2014, suite à la tentative de policiers français de s'introduire dans la résidence de l'ambassadeur du Maroc en France, se dessine à l'horizon entre les deux pays.