Donbass en guerre: les oubliés de l'Europe

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Les obus cesseront-ils de tomber dans le Donbass? Car si le nouveau Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré vouloir un cessez-le-feu, la guerre perdure dans cette République rebelle dont l'Occident semble détourner le regard. Sputnik s’est rendu sur le terrain. Reportage.

 cessez-le-feu dans le Donbass sera «la première tâche» de son mandat: le 20 mai lors de son investiture, le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmait ses intentions pacifiques pour l'Ukraine de l'Est. Une rupture à Kiev, tant ces intentions rompent avec la virulence de son prédécesseur, le très va-t-en-guerre Petro Porochenko. Mais des intentions qui seront mises à l'épreuve.

Car le conflit perdure depuis le printemps 2014,  depuis que l'Est du pays s'oppose par les armes au gouvernement issu du Maïdan, mouvement ayant destitué Viktor Ianoukovytch, après qu'il ait refusé de ratifier un accord d'association avec l'Union européenne.

Alors comment les Donbassiens survivent-ils? Pour le savoir, Édouard Chanot a suivi début mai 2019 Nikola Mirkovic, de l'ONG Ouest-Est, qui est venu en aide à des orphelins, des personnes âgées et des familles de victimes, le long de la ligne de front. Édouard Chanot fait partie de ces rares journalistes français à s'être rendu dans cette zone de guerre, dans la République autoproclamée de Donetsk. «A la rencontre de ce peuple à la résilience extraordinaire», nous dit-il.

Un reportage exclusif:

À venir:

«Guerre au Donbass, partie 2: Victoire militaire pour la DPR et incertitudes politiques»

Depuis cinq ans, la paix en échec

Se sentant méprisée, la région majoritairement russophone conteste le virage vers Bruxelles et Washington de Kiev. La confrontation s'intensifia quand la Rada, le parlement ukrainien, eut abrogé le statut de langue régionale officielle du Russe le 23 février 2014. Le 7 avril, la République populaire de Donetsk proclama son indépendance, et l'armée ukrainienne y intervint alors avec brutalité, craignant ce qu’elle estimait être une contagion de l'annexion de la Crimée par la Russie en mars. Un conflit d'une violence oubliée en Europe depuis la guerre du Kosovo.  

Cinq ans plus tard, en dépit des accords de Minsk de février 2015 qui devaient mettre un terme aux bombardements, et bien que la violence soit sensiblement circonscrite depuis 2017, les obus tombent et tuent encore. Les chiffres s'élèvent désormais à 13.000 morts selon l'ONU, dont 4.000 civils. A ces derniers s'ajoutent 10.000 blessés. 

Une tragédie dont on détourne le regard en Occident, rejetant les causes sur Moscou, à l'image d'Emmanuel Macron et d'Angela Merkel, exigeant le 21 mai «des gestes» de la part de Vladimir Poutine pour «créer un dialogue», après que celui-ci ait signé le décrêt facilitant l’obtention de passeports russes aux habitants du Donbass.

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