Comme son modèle, le Trump des tropiques aura évité l’impeachment. En réussissant le 1er février à nommer deux alliés à la tête des deux chambres du Congrès brésilien, Jair Bolsonaro peut souffler. Il était menacé par une soixantaine de demandes de destitution. En particulier pour sa gestion de la pandémie. Avec plus de 230.000 morts, son «bilan est assez effroyable», souligne Virginie Jacoberger-Lavoué, auteur de Brésil: voyage au pays de Bolsonaro (éd. du Rocher).
«Il n’est pas qu’un clown. […] On ne peut pas dire qu’il n’est pas un habile tacticien vu la manière dont il a pris le pouvoir. […] Aujourd’hui, on voit qu’il est au pouvoir et, très honnêtement, il a plutôt le champ libre pour 2022 parce qu’il n’y a pas d’opposition.»
Dès le départ, le Président brésilien a vraiment «minimisé» la pandémie, en ironisant sur une «grippette» et le port du masque. Mais le trio des BBB (Bible, balles et bœuf), c’est-à-dire les évangéliques, le lobby des armes et l’agro-business, le soutient plus que jamais. Fait encore plus étonnant, il a connu un regain de popularité en 2020 auprès des plus pauvres grâce à une aide d’urgence adoptée en mars.
Lignes rouges –Jean-Baptiste Mendes reçoit Virginie Jacoberger-Lavoué, journaliste de Valeurs Actuelles et auteur de «Brésil, voyage au pays de Bolsonaro», paru en 2021 aux éditions du Rocher.