Lors de son passage sur la chaîne 1 de la Radio nationale, le directeur des affaires juridiques et administratives du ministère algérien de la Justice, Abdelhafid Djaârir, a nié la responsabilité de son ministère dans l’intervention des forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale contre les juges grévistes au sein du tribunal de la ville d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie.
«Ce sont les juges [non-grévistes, ndlr] qui ont demandé l’intervention des forces de sécurité et la perquisition de la Cour d’Oran», affirme le responsable, précisant que «le ministère de la Justice a ouvert une enquête».
Par ailleurs, concernant l’effet que cette intervention peut avoir sur la population algérienne en période de préparation de l’élection présidentielle du 12 décembre, M.Djaârir estime que «la réalité a été déformée par de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux».
L’origine du problème
Le désaccord entre les juges et leur ministère de tutelle est né suite au mouvement de mutation décidé par ce dernier et qui touche 3.000 juges. Le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a affirmé que des juges étaient maintenus à leur poste depuis 25 ans, alors que la réglementation leur imposait une mutation tous les cinq ans. Selon lui, ceci a favorisé la corruption qui s’est emparée du secteur de la justice en Algérie.Pour Abdelhafid Djaârir, «des magistrats en grèves ont commencé par agresser leurs collègues qui, eux, n’étaient pas en grève». «Les juges, qui allaient prendre leurs nouvelles fonctions, se sont fait agresser au sein de la Cour par ceux qui étaient en grève», explique-t-il, ajoutant que «les magistrats non-grévistes ne se sentaient plus en sécurité et ont demandé la perquisition de la Cour d’Oran par les éléments de la gendarmerie».
Le Syndicat national des magistrats (SNM) a dénoncé cette intervention de la gendarmerie dans l’enceinte de la Cour d’Oran, la qualifiant de grave dérive et a appelé au départ du ministre de la Justice.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des éléments antiémeutes à l’intérieur des salles d’audience, forçant procureurs et juges sortants à céder leurs places à ceux fraîchement nommés.
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