«Si l’Europe n’aide pas le Maghreb, elle court de grands risques»

© REUTERS / Jon NazcaИспанский легионер сбивает гражданина Марокко на пляже Эль-Тарахаль
Испанский легионер сбивает гражданина Марокко на пляже Эль-Тарахаль - Sputnik Afrique, 1920, 09.06.2021
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«Si l’Europe n’aide pas le Maghreb, elle court de grands risques», car la déstabilisation de cette région entraînerait des réactions en chaîne; menace islamiste, émigration et influence croissante d’autres puissances, affirme dans un entretien au journal français L’Opinion, Hakim El Karaoui.

La Méditerranée est une zone de tension migratoire et le Maghreb est devenu une zone tampon, en accueillant de plus en plus en plus de travailleurs venus de l’Afrique subsaharienne, mais aussi ses étudiants et ses malades, note l’essayiste et consultant français Hakim El Karaoui, auteur du rapport «La stabilité du Maghreb, un impératif pour l’Europe», publié récemment par l’Institut Montaigne.

À ses yeux, l’Europe doit observer les évolutions politiques des pays du Maghreb et soutenir leurs économies.

«L’Europe devrait soutenir les économies de ces pays, pas par altruisme, mais parce que c’est son intérêt!», insiste-t-il, qualifiant de «grave erreur» le fait de ne pas consacrer un volet à la rive sud de la Méditerranée dans le plan de relance européen post-covid19.

«Oui, une grave erreur. Le plan de relance européen de 750 milliards d’euros est réservé aux Européens. Pourtant, le soutien budgétaire est largement insuffisant au sud de la Méditerranée, d’autant que la situation des finances publiques était dégradée avant la Covid», explique l’expert qui plaide pour une aide massive des pays européens à leurs partenaires de la rive sud de la Méditerranée.

M. El Karaoui, fondateur du Club XXIe siècle, revient aussi sur le recul d’influence de l’Europe dans la rive sud de la Méditerranée face à l’intérêt d’autres puissances, faisant observer que «plus la Chine, la Turquie ou la Russie vont s’intéresser au Maghreb, et moins les pays de cette région seront enclins à défendre les politiques européennes».

«Ils seront davantage intéressés à développer leurs relations avec leurs nouveaux partenaires», estime-t-il.

«Si l’Europe n’y prend pas garde, les dirigeants politiques du Maghreb vont lui tourner le dos», observe M. El Karaoui.

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