LA RUSSIE MET AU POINT UN SYSTEME AIR LAUNCH SPATIAL

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Moscou, 3 octobre (par notre commentateur Andreï Kissliakov) . La Russie pourrait disposer prochainement d'un nouveau procédé d'orbitalisation de charges utiles baptisé Air Launch. Selon des propos tenus pas le chef du service d'information du projet Air Launch, Léonide Chirobokov, au récent Salon aérospatial international MAKS-2003, le premier lancement dans le cadre de ce projet pourrait avoir lieu au début de l'année 2006.

Air Launch est un développement foncièrement nouveau pour la Russie. Il consiste à placer des satellites sur orbite au moyen d'une fusée tirée depuis un avion. Il est notoire que tout nouveau projet, surtout s'il fait intervenir de hautes technologies particulièrement onéreuses, présente des aspects positifs et négatifs aussi. Aussi convient-il avant d'entreprendre la production d'avoir une idée exacte du rapport de ces polarités contraires.

Depuis dix ans la multiplication des programmes avec utilisation de satellites légers a stimulé la demande des lanceurs légers sur le marché mondial des tirs. Le plus souvent il s'agit de satellites de quelques tonnes conçus pour les télécommunications, la navigation et la prospection à distance de la Terre. Les grandes compagnies aérospatiales américaines Aerospace Corporation, Pathfinder et Pioneer Rocketplane travaillent sur des fusées légères et des procédés mobiles de lancement. L'impératif premier reste la diminution du prix de revient du kilogramme de charge utile placée sur orbite. De ce point de vue la fusée américaine à deux étages Pegasus XL affiche un indice assez intéressant: 30.000 dollars le kilo. Cet engin tiré depuis un avion-cargo place des satellites légers sur une orbite d'attente à environ 250 kilomètres d'altitude.

La Russie elle aussi s'est laissée séduire par la perspective de se faire prochainement une niche sur le marché des lancements en concevant un système Air Launch trois fois meilleur marché que Pegasus XL.

Les études du projet Air Launch ont commencé en 1998 à partir de l'expérience de l'exploitation des avions de transport lourds An-124-100 Rouslan. La corporation Air Launch réunissant de grandes sociétés aérospatiales russes et ukrainiennes (Energuia Koroliev, Bureau d'études Miassichtchev, Bureau d'études Antonov, etc.) a été constituée en 1999.

Selon le projet, l'avion Rouslan volant à 8-10.000 mètres serait utilisé en qualité de plate-forme de lancement de la fusée à deux étages Poliot équipée de moteurs écologiques russes alimentés par un carburant hydrogène-kérosène. D'un poids initial de 100 tonnes, la fusée peut placer sur orbite basse d'inclinaisons diverses des charges de 3-4 tonnes. Dotée d'un accélérateur en guise de troisième étage, elle place une charge de 850 kilogrammes sur une orbite stationnaire à 36.000 kilomètres d'altitude.

Selon le président de la compagnie Air Launch, Anatoli Karpov, l'avant-projet du complexe est prêt pour l'essentiel, des négociations ont déjà eu lieu avec des investisseurs potentiels assez nombreux disons-le.

La Russie pourrait ainsi très prochainement conquérir le marché déficitaire des lancements commerciaux de petites charges utiles. En septembre 2003, la compagnie Air Launch et l'Institut indonésien de l'aéronautique et de l'espace ont signé un mémorandum sur l'utilisation de l'aérodrome de l'île de Biak par des avions-cargo Rouslan. C'est là, n'en doutons pas, un bon signe précurseur.

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