Revue de la presse russe du 12 janvier IZVESTIA

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Les chefs de tous les ministères, comités, commissions et des autres organes exécutifs fédéraux ont dressé le bilan de 2003 et exposé leurs plans pour 2004 sur le site Internet du gouvernement russe. Comme, dans leur majorité, les ministres reviennent seulement de leur congé de fin d'année, ils ont préféré cette méthode à la traditionnelle conférence de presse. En s'adressant au pays, ils rendent compte des projets de lois qu'ils ont élaborés, citent le chef de l'Etat et raisonnent sur différentes questions, chacun dans la mesure de son talent, de son imagination et de sa connaissance du russe.

Selon le quotidien "Izvestia", c'est le vice-premier ministre et ministre des Finances Alexéi Koudrine qui est le moins formaliste dans sa démarche. A la différence de la plupart de ses collègues, il donne une véritable conférence de presse qu'il a consacrée, comme il convient au chef de l'économie du pays, à la stratégie du développement de la Russie dans le contexte des processus économiques mondiaux et de la concurrence internationale au lieu de préférer une énumération banale des projets de lois adoptés ou en cours d'élaboration.

L'essentiel, dit-il, est de trouver notre place dans le système mondial de la division du travail et d'apprendre à faire quelque chose mieux que les autres. "Nous devons comprendre quelle place nous voulons occuper dans ce monde et assurer en l'occurrence notre compétitivité", explique Alexéi Koudrine.

"Ce qui a été fait ne manquera pas de porter ses fruits dans l'avenir le plus proche voire dans un an ou deux. Aujourd'hui, l'essentiel est de définir les objectifs de l'année prochaine et de démontrer ce qui importe le plus pour atteindre le but principal que nous assigne le président (multiplier par 2 le produit intérieur brut)", estime le vice-premier ministre.

KOMMERSANT

Les autorités et les milieux d'affaires ont déjà dressé leurs plans pour 2004, souligne le quotidien. Le gouvernement se propose d'assurer plus de 5% de croissance économique. Les services analytiques des sociétés privées ont fait leurs propres prévisions. Certains estiment que la croissance pourrait même dépasser les projets du gouvernement. Si les cours du pétrole ne chutent pas.

Rappelons, souligne le "Kommersant", que pour le moment le gouvernement projette pour 2004 une croissance de la production de 5,2%. Moins que ce qui a été atteint en 2003 (7% environ). En revanche, cette croissance serait relativement indépendante du prix élevé du pétrole, soutiennent les responsables officiels : l'année prochaine, le baril ne coûterait pas plus de 22 dollars.

Il faut dire que les analystes ne s'accordent pas complètement sur le cours du dollar en 2004, principale préoccupation du simple citoyen, note le journal. Par exemple l'American-Russian Business Council (ARBC) indique dans ses prévisions que vers la fin de l'année la monnaie américaine remonterait à 29,5 roubles pour 1 dollar. D'après ces prévisions donc, le plan d'inflation ne serait pas rempli par le gouvernement car la hausse des prix serait de 11%. D'ailleurs, l'ARBC prédit une croissance économique importante, supérieure à 5%. Si seulement le baril de Brent se maintient à plus de 25 dollars, écrit le "Kommersant".

VEDOMOSTI

Le premier ministre Mikhaïl Kassianov a changé son point de vue sur la réforme du secteur gazier. Dans une interview à "Vedomosti", il a mis en doute la nécessité de transformations économiques dans cette branche. Cependant, les fonctionnaires et les analystes ne perdent pas l'espoir de voir "Gazprom" restructurée et considèrent comme électorales les déclarations du chef du gouvernement, écrit le journal.

Mikhaïl Kassianov a déclaré qu'il n'était pas sûr qu'il soit nécessaire de restructurer le géant gazier et de créer un marché du gaz où le prix de la matière première serait fixé sur la base de la demande et de l'offre. "Il est nécessaire de comprendre ce qui est mieux pour le pays. Si nous considérons que la production totale de gaz doit être maintenue au niveau actuel à peu près, toutes les ressources indispensables sont déjà connues et prospectées et il ne reste qu'à les mettre en valeur, ce que "Gazprom" est capable de faire toute seule", a expliqué le premier ministre.

Les responsables du holding gazier s'en réjouissent. "Nous avons dit depuis longtemps que "Gazprom" n'avait besoin d'aucune réforme radicale", dit son attaché de presse Serguéi Kouprianov. C'est le système de fixation des tarifs qu'il faut modifier pour augmenter l'afflux des investissements dans le secteur gazier, a-t-il ajouté. Il n'a pas dit en quoi devait consister cette réforme. Mais un autre représentant du géant gazier a précisé qu'à la différence de la pratique actuelle, "le prix du gaz doit augmenter de plus des 20% actuels par an".

NEZAVISSIMAIA GAZETA

Dix noms font désormais partie de la liste des prétendants au poste suprême d'Etat en Russie. Tout récemment encore, il y en avait onze : vendredi dernier, la Cour suprême refusait sa légitimité au groupe d'initiative pour le soutien de la candidature de Guerman Sterligov. Dans deux semaines, poursuit le quotidien, la liste risque de se réduire plus encore: le 28 janvier marquera la fin de la période accordée par la loi aux candidats indépendants pour collecter des signatures en leur faveur. Ceci dit, la plupart, sinon la totalité des postulants se présentent aux élections sous le slogan olympique "l'essentiel est de participer et non pas de gagner". D'aucuns se sont empressés d'informer leurs électeurs - et leurs rivaux aussi - de l'absence de toute velléité d'opposition.

"Lorsque le leader s'engage dans la bataille, on ne saurait le laisser sans soutien, il faut rester à ses côtés. A plusieurs reprises, nous avons fait savoir notre soutien à la politique présidentielle, mais il faut soutenir le président lui-même", déclare Sergueï Mironov, le président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe, NDLR) et candidat du "Parti russe pour la Vie" à l'élection présidentielle.

Mais dans les conditions propres à la Russie, poursuit le quotidien, même "rester aux côtés du président" est un privilège qui coûte cher et le club d'élite des candidats n'est pas ouvert à tout le monde, loin de là.

D'après la Commission électorale centrale, l'enregistrement massive des candidats à la présidence ne débutera que fin janvier. Rappelons, écrit la Nézavissimaïa, que la majorité des candidats ont besoin de réunir 2 millions de signatures. Et si la collecte d'un si grand nombre d'autographes peut être estimée comme une épreuve de force pour les "indépendants", une épreuve non moins rude attend la Commission : une équipe d'experts invités - 60 à 80 spécialistes - aura à vérifier en quelques jours l'authenticité de 10 millions de signatures !

Entre-temps, poursuit le journal, le chef de la Commission centrale, Alexandre Vechniakov, lance un avertissement éloquent à l'adresse de ceux qui se risqueraient à faire appel aux services de structures commerciales qui ont élaboré la technologie de "fabrication à la chaîne" de feuilles de signatures. "C'est un acte passible de sanction pénale", a-t-il martelé.

GAZETA

La Russie pourra exploiter le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) jusqu'en 2050. A la fin de la semaine dernière, rapporte le quotidien, Vladimir Poutine est tombé d'accord avec son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev, lors de sa visite dans la nouvelle capitale du pays, Astana.

La location de Baïkonour qui coûte à la Russie 115 millions de dollars par an prend fin en 2014. Il a été décidé de faire de sa prorogation l'événement clef de cette visite. Et comme il est de mise de marquer les visites officielles d'événements clefs, la prorogation de la location a été présentée comme le résultat d'une longue dispute entre Moscou et Astana pour le droit de la Russie de lancer ses fusées spatiales depuis le territoire kazakh.

Moscou, rappelle Gazeta, avait insisté sur une prorogation de 50 ans, de 2014 à 2064. Le Kazakhstan n'était pas d'accord, proposant de considérer l'année 1994, date de la signature d'un premier mémorandum de location du site, comme celle de départ pour ce délai. Un interlocuteur du quotidien à l'Agence aérospatiale de Russie a avoué que ce débat avait été à plus d'un titre abstrait, car les années 2044 et 2064 ne sont évidemment pas pour demain et on ignore toujours si Baïkonour conservera encore jusqu'à ces époques lointaines son rôle d'aujourd'hui. D'aucuns affirment depuis longtemps qu'il serait moins coûteux pour la Russie d'aménager son propre cosmodrome à Plessetsk, dans le Nord, que de verser plus de 100 millions de dollars à titre de location annuelle pour un cosmodrome situé en territoire étranger.

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