Le conflit de l'Ossétie du Sud: un compromis précaire

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MOSCOU, 16 juillet (par Arseni Palievksi, commentateur de RIA-Novosti). Au bout de deux jours de pourparlers difficiles à Moscou, toutes les parties de la Commission mixte de contrôle pour le règlement osséto-géorgien ont signé le protocole final. "Ce document appelle les dirigeants de Tbilissi et de Tskhinvali à ne pas employer la force pour régler le conflit", a déclaré Valeri Lochtchinine, premier vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. De plus, selon Dmitri Medoiev, représentant du président d'Ossétie du Sud, les parties ont convenu de contribuer à la levée de la tension dans la zone du conflit et d'en retirer toutes les formations armées, à l'exception des forces de paix.

Ainsi que l'a déclaré Valeri Evnevitch, commandant en chef adjoint des troupes terrestres des Forces armées de la Fédération de Russie, "la partie russe a persuadé les parties de signer le protocole final, car la situation actuelle ne permet pas de ne pas prendre de décisions, car cela risque de d'entraîner la reprise du conflit". "Les dirigeants des parties géorgienne et sud-ossète - Gueorgui Khaïndrava et Boris Tchotchiev - ne consentaient pas à signer le protocole et ont essayé de maintenir la situation à son état actuel", a souligné le général.

D'après certaines données, la partie géorgienne a signé le protocole, en s'en tenant à un avis particulier. Il a été impossible d'apprendre cet "avis particulier", mais on sait que Tskhinvali et Tbilissi n'ont pu s'entendre sur le point suivant: à quelle partie appartient la zone de conflit. Qui plus est, le ministre d'Etat géorgien Gueorgui Khaïndrava a déclaré qu'il n'était pas "tout à fait satisfait des résultats de la réunion à Moscou", car "l'Ossétie du Sud n'a pas signé, en fin de compte, la disposition concernant la démilitarisation de la zone de conflit".

Ainsi que l'a déclaré le général Vladimir Romanenko, premier directeur adjoint de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats Indépendants), dans une interview à RIA-Novosti, "la partie russe prend toutes les mesures nécessaires en vue de parvenir au règlement pacifique de tous les problèmes litigieux, ce dont témoigne la réunion de la Commission mixte de contrôle qui s'est tenue à Moscou dans des conditions très difficiles".

De l'avis de l'expert, "les documents signés peuvent servir d'un fondement solide pour le règlement pacifique sérieux de tous les problèmes ayant trait à l'Ossétie, car le protocole signé par toutes les parties contient la disposition selon laquelle les forces de paix sont la condition principale du maintien de la paix dans cette région. Aucune autre formation armée n'a le droit, premièrement, de se trouver sur ce territoire et, deuxièmement, d'influer d'une façon ou d'une autre sur l'évolution de la situation". Grâce à cette disposition, la Force d'interposition commandée par le général Nabzdorov peut inspecter toute la région. Toutes les structures de force superflues introduites par la Géorgie dans ce territoire doivent s'en retirer.

A la différence du général Vladimir Romanenko, le directeur du Centre de conjoncture politique Constantin Simonov estime que "la signature du protocole ne signifie pas une sortie à la crise, car les protocoles de la Commission mixte de contrôle ne présentent pas un grand intérêt pour la Géorgie. Le président Mikhail Saakachvili continue à agir d'une manière trop agressive, c'est pourquoi le conflit peut s'aggraver. Malgré toutes les concertations, l'Ossétie du Sud et la Géorgie se conduisent d'une façon rigide, en incitant l'une l'autre à opter pour le règlement du conflit par la force".

De l'avis de Constantin Simonov, "la Russie doit régler un problème très important de sa politique extérieure: persuader Mikhail Saakachvili qu'il n'a pas le droit, dans la situation présente, d'agir de façon à mettre en péril les personnes ayant la citoyenneté russe".

Alexandre Khramtchikhine, chef du service analytique de l'Institut d'analyse politique et militaire, a déclaré à peu près la même chose dans une interview à RIA-Novosti: "Le commencement des pourparlers est certainement un fait positif, mais tant que le problème du statut de l'Ossétie du Sud reste en suspens, il n'y aura pas de paix dans la région".

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