Revue de la presse russe du 29 septembre

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MOSCOU - RIA-Novosti.

Vremia novostei

Les nuances de la réforme des élections des gouverneurs vues par des experts

Le pouvoir régional russe sera formé à l'instar du gouvernement fédéral, a déclaré hier Vladislav Sourkov, chef adjoint de l'administration présidentielle, assistant du président de la Fédération de Russie. Selon lui, de même que dans le cas du premier ministre, si l'assemblée législative n'approuve pas deux fois la candidature proposée par le président, celui-ci a le droit de nommer un gouverneur intérimaire et l'assemblée législative peut être dissoute. La décision de licencier le gouverneur élu d'après le nouveau système sera également prise par le président: ou bien à la demande de l'assemblée législative (dont l'avis peut être contesté par le président), ou bien pour ses propres considérations: si le gouverneur n'exerce pas dûment ses fonctions ou s'il perd la confiance du président, lit-on dans le quotidien "Vremia novostei".

Aujourd'hui, le gouverneur peut être démis de ses fonctions, s'il est accusé d'un crime grave ou très grave en vertu du verdict du tribunal. La situation des nouveaux gouverneurs sera bien plus vulnérable. Mais les experts doutent de l'objectivité des fondements du licenciement des dirigeants régionaux exposés par Vladislav Sourkov.

Selon le Code du travail, le licenciement pour "perte de confiance" ne concerne qu'une catégorie des employés: ceux qui "sont directement concernés par l'argent et les valeurs marchandes", par exemple, les caissiers ou les chefs des entrepôts, explique le chef du personnel d'une grande compagnie russe.

"La perte de la confiance de la part du président est une raison absolument subjective" pour licencier un gouverneur, constate Youli Nisnevitch, professeur de la chaire des sciences politiques de l'Université russe de l'Amitié des peuples. "Si ni la procédure, ni les critères de l'appréciation ne sont pas précisés, on peut écrire non pas "la perte de confiance", mais " la perte d'affection", plaisante Alexandre Chemelev, directeur exécutif du Bureau de la jurisprudence politique de Moscou.

Les formules floues sur la démission du gouverneur de ses fonctions sont nécessaires pour "accorder au président le droit pratiquement illimité de changer les gouverneurs", estime Rostislav Tourovski (Centre de technologies politiques). A présent, l'objectif principal des gouverneurs sera de manifester la loyauté absolue au président, et ils "ne réussiront pas à flirter, par exemple, avec les groupes financiers et industriels", a dit l'expert.

De plus, font remarquer les observateurs, le Kremlin a réglé d'une façon très large le problème du mandat des gouverneurs. Si, aujourd'hui, ils peuvent cumuler deux mandants au maximum (5 ans), les nouveaux projets de loi n'ont pas de restrictions sur ce plan. Qui plus est, le Kremlin reconnaît franchement que Vladimir Poutine peut confier le poste de gouverneur à ceux qui ont déjà été élus deux fois (même trois fois) au poste de dirigeants de leurs régions.

Kommersant

Cette année, Pékin recevra 1 million de tonnes de pétrole russe de moins

Hier, la compagnie pétrolière YOUKOS a cessé entièrement l'exportation du pétrole à l'adresse suivante: China National Pétroleum Corporation (CNPC) en violant ainsi l'accord intergouvernemental conclu entre la Russie et la Chine. YOUKOS a été chargée de fournir du pétrole russe à la RPC. D'après les données du quotidien "Kommersant", la Chine a refusé de payer les taxes douanières et d'effectuer d'autres paiements pour le pétrole fourni par YOUKOS dans les conditions où le fournisseur manque d'argent. Les fournitures intégrales à une autre compagnie d'Etat, Sinopec, continuent. A la différence de CNPC, Sinopec a consenti à payer pour YOUKOS.

YOUKOS a tenu sa promesse donnée le 19 septembre à la veille de la visite du premier ministre du Conseil d'Etat de la RPC Wen Jiabao à Moscou et de sa rencontre avec le premier ministre russe Mikhail Fradkov. La compagnie a annoncé alors qu'elle "suspendrait une partie de l'exportation vers la RPC" à partir du 28 septembre.

Par conséquent, la visite du premier ministre chinois n'a pas apporté de résultats positifs pour la compagnie pétrolière: ses comptes étant bloqués, la compagnie n'est pas en mesure d'effectuer les paiements liés aux fournitures du pétrole à la RPC. Cette année, CNPC recevra 1 million de tonnes de pétrole russe de moins: YOUKOS a été chargée d'effectuer toutes les fournitures de pétrole russe (3,8 millions de tonnes) à la RPC.

YOUKOS affirme qu'à la différence de CNPC, Sinopec a consenti à payer les services des "Chemins de fer russes" et les taxes douanières un mois à l'avance. Selon Piotr Zolotarev, président intérimaire de la société YOUKOS-RM, les frais mensuels de YOUKOS pour l'itinéraire chinois constituent 98 à 100 millions de dollars. Sinopec a probablement payé pour YOUKOS environ 40 millions de dollars pour s'assurer la réception régulière du pétrole russe en octobre.

Dans les conditions où YOUKOS manque d'argent (tous les comptes de la compagnie et de ses entreprises d'extraction sont bloqués), elle est contrainte à employer ces schémas pour l'exportation du pétrole non seulement vers la Chine, mais aussi ailleurs. "Toutes ces variantes sont précaires, a déclaré au journal une source de YOUKOS. Nous ne savons pas comment la compagnie pourra exporter du pétrole en novembre et si c'est possible, en général".

Vedomosti

Gazprom acquéreur d'actions de Mosenergo ?

Les agents boursiers ne cessent d'acheter les rares actions de Mosenergo qui sont encore négociées sur le marché. Hier elles ont encore progressé de 20% et la Bourse MMVB a été obligée à arrêter les adjudications à deux reprises. Les analystes constatent qu'à ce rythme-là l'un des titres les plus intéressants pour les investisseurs peut disparaître du marché. Ils considèrent dans leur majorité que l'acquéreur stratégique est Gazprom. Il y a plus de douze mois, la Gazprombank contrôlée par le géant gazier avait acheté 15,8% des actions de Mosenergo (la semaine dernière, on a appris que la banque venait de transmettre ce paquet à Gazfond, une autre structure du holding gazier).

Un membre du conseil d'administration de RAO EES ROSSII ("Electricité de Russie"), Andréi Trapeznikov, n'a pas pu nommer l'acheteur des titres de Mosenergo mais a estimé que "bientôt il se signalera lui-même parce que les actionnaires doivent se réunir en assemblée générale avant la fin de l'année pour constituer de nouvelles sociétés issues de la restructuration de Mosenergo".

Le représentant d'un important actionnaire de Mosenergo précise que les conseils des directeurs des nouvelles sociétés seront composés de onze personnes et que, à juger par les donnés non officielles sur la taille du paquet d'actions de Gazprom, le géant gazier ne peut compter que sur trois sièges au maximum dans chacun d'entre eux. A la veille de ces assemblées générales, il s'efforce de composer un bloc de contrôle et il ne lui reste qu'un petit effort à faire, estime le chef du département analytique de la banque Zenit, Serguéi Souverov.

Un des actionnaires de Gazprom a laissé entendre que la participation à Mosenergo peut être l'un des projets communs du monopoliste gazier et de E.ON Ruhrgas.

Au 28 mai 2004, 51% des actions de Mosenergo appartenaient à RAO EES ROSSII, 11% aux propriétaires des ADR, 4% à la Gouta-Bank, 3% au gouvernement de Moscou, 15,8% à Gazprombank.

Gazeta

Les fonctionnaires russes proposent de mettre en vente des ordinateurs pour pauvres

Le ministère des Technologies de l'information et des Télécommunications projette de faire l'ordinateur personnel abordable pour toutes les familles dans le pays. Les fonctionnaires promettent de vendre des PC aux citoyens aux revenus modestes à un prix deux fois moins cher, pour 250 dollars seulement. Les producteurs estiment qu'il est impossible du point de vue technique d'assembler ce matériel à ce prix-là, écrit le quotidien "Gazeta".

Le vice-ministre Dmitri Milovantsev estime que puisque les ordinateurs sont assemblés en Russie et en Chine où la main-d'œuvre est bon marché, le prix peut donc être deux fois plus bas que le plancher actuel fixé à 500 dollars. Les fonctionnaires comptent proposer un produit à la hauteur du prix : un processeur Celeron, une carte vidéo très simple, un moniteur bon marché et un modem incorporé. Le vice-ministre pose en prémisse que le logiciel représente la majeure partie des dépenses. Le problème du logiciel peut également être considéré comme résolu. Le groupe Microsoft a annoncé cette semaine son intention de mettre en vente en Russie, à partir de l'année prochaine, une version bon marché de son système d'exploitation Windows XP, baptisé Starter Edition.

Le ministère avait évoqué les besoins en ordinateurs bon marché à la fin de l'année dernière. Mais l'affaire s'était arrêtée là. Les assembleurs du matériel et les producteurs de moniteurs avaient refusé de participer à ce programme, jugeant le prix annoncé inacceptable du point de vue économique. La majorité des spécialistes interrogés estiment, aujourd'hui également, qu'il est impossible du point de vue technique de produire des ordinateurs à 250 dollars car tel sera le prix du seul processeur, sans moniteur.

On compte actuellement en Russie 5 millions d'ordinateurs personnels qui sont utilisés par 13 à 14 millions de personnes, soit 10% de la population, ce qui place le pays à la 78e position dans le monde.

Novyé izvestia

Un "éventuel précurseur de la fin du monde" s'approche de la Terre

Même les scientifiques les moins enclins au mysticisme appellent ainsi l'astéroïde Toutatis. L'objet qui a la forme d'une cacahouète de 4,6 km de long sur 2,4 km de large et de 1,9 km d'épaisseur passera à 35 000 à l'heure à 1,5 million de km seulement de notre planète. Il pourra être observé avec une jumelle puissante ou un télescope d'amateur, écrivent le quotidien "Novyé izvestia" qui trouve cependant plus intéressant les problèmes qui surgissent à l'occasion du passage de Toutatis.

Evoluant dans le système solaire Toutatis traverse la ceinture des astéroïdes entre Mars et Jupiter et passe, tous les quatre ans, derrière l'orbite de la Terre. En décembre 1992 l'astéroïde a filé à 3,6 millions de km de notre planète, le 29 novembre 1996 à 5,3 millions de km, en octobre 2000 à 11 millions de km. Le 29 novembre 2004 il passera à 1,5 million de km. La dernière fois il s'est approché aussi près de la Terre en 1353 et repassera à nouveau à sa proximité en 2562.

"Son orbite a été calculée dans le moindre détail", assure le docteur ès-sciences physiques et mathématiques Mikhaïl Smirnov, du secteur de l'astronomie spatiale de l'Institut de l'astronomie de l'Académie des sciences de Russie. "Heureusement, elle est assez stable, au point que Toutatis ne présente pas de danger de collision. En revanche, son étude promet une information inédite pour simuler le mouvement d'autres astéroïdes, beaucoup plus dangereux pour l'humanité". Il en a été recensé jusqu'à présent plus de 500 et leur liste est sans cesse prolongée. Aucun d'entre eux ne tombera sur la Terre d'ici deux cents ans mais le système solaire comporte aussi cinq centaines d'objets absolument inconnus. L'étude de Toutatis doit aider à leur identification et à la recherche des moyens de prévenir une catastrophe. A ce jour, il existe plusieurs scénarios appelés à éviter une collision. Le principal consiste à détruire l'astéroïde au moyen d'un missile nucléaire. "Un Soyouz ou un Proton russe est de taille à venir à bout de ce problème. Mais il serait plus intéressant de ne pas détruire l'astéroïde mais de modifier sa trajectoire au moyen d'une voile solaire pour le faire tourner autour de la Terre. On pourrait alors construire une station spatiale sur ce nouveau satellite de notre planète", estime Mikhaïl Smirnov.

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