L'économie russe aspire à la victoire du dollar

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MOSCOU, 4 novembre (par notre commentatrice politique Yana Yourova). En fin de compte, il est égal à la Russie, du point de vue économique, qui sera le nouveau président des Etats-Unis. L'économie américaine est une formidable machine qui encore longtemps poursuivra son mouvement sur sa lancée. La tâche du président américain ne consiste point à essayer de procéder à des changements dans l'économie. Il ne lui reste que de relever les défis. Bill Clinton, à son époque, a eu de la chance : l'économie américaine était en plein essor pendant ses deux mandatures. Or, il a laissé à George Bush un héritage qui lui a donné du fil à retordre. L'économie des Etats-Unis a alors épuisé son potentiel de croissance. Une régression a commencé.

Soyons francs, George Bush a dû répondre pour les fautes commises par l'administration précédente. D'ailleurs, toutes les mesures qu'il a prises étaient sans aucun doute profitables à l'économie et à l'Américain moyen. C'est sous George Bush que les taux d'intérêt aux Etats-Unis ont chuté jusqu'à 1 pour cent. C'est seulement depuis peu de temps que ce chiffre sz'est élevé à 1,5 pour cent. Si l'on prend en compte que les Américains ont l'habitude de vivre à crédit, il sera clair que cette baisse du prix de l'argent emprunté a été pour eux un soutien considérable. Les industriels et les hommes d'affaires ont eu, quant à eux, la chance de promouvoir leurs activités économiques grâce aux crédits bon marché.

Mais il faut concevoir que ceci ne pourra pas durer toujours. L'arrivée du nouveau président sera bientôt et inévitablement marquée par une hausse des taux d'intérêt. C'est que les autorités américaines seront obligées de résoudre le problème du grand déficit budgétaire. Aujourd'hui, de grandes sommes sont allouées à la lutte contre le terrorisme, à la normalisation de la situation en Irak et en Afghanistan. Pour combler le déficit, le pays devra attirer des moyens financiers des quatre coins du monde. Or, pour obtenir un crédit, il faut créer de bonnes conditions au créditeur. Les titres des entreprises américaines doivent donc avoir un rendement assez élevé. C'est pourquoi on devrait sans doute s'attendre à une hausse des taux d'intérêt des crédits après les élections. Cela signifie que le dollar commencera à reprendre du poil de la bête. Et le renforcement du dollar fait le jeu de la Russie, dans l'économie de laquelle la monnaie américaine joue un rôle très important. Dans le contexte où le prix du pétrole sur le marché mondial ne cesse d'augmenter, le renforcement du dollar est particulièrement avantageux pour la Russie, dont les volumes des exportations de l'or noir ne sont pas négligeables. Obtenant des recettes monnaie forte, l'économie russe reçoit de grandes possibilités de manoeuvre.

Toutefois, la victoire de George Bush agrée aux dirigeants russes. La Russie s'est habituée à travailler avec son équipe. Il suffit de dire que parmi les auteurs de la célèbre lettre adressée aux dirigeants de l'Union européenne et des Etats-Unis, dans laquelle plusieurs hommes politiques de renom ont exprimé leur mécontentement à l'occasion des prétendus processus négatifs en Russie, il n'y avait aucun membre de l'administration de George Bush. Par contre, il y avait des signataires du camp de John Kerry. Il est beaucoup plus difficile de se lier d'amitié après des algarades comme ça que de maintenir des relations bien amicales qui existent déjà entre les présidents russe et américain.

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