Revue de la presse russe du 17 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

La Russie se hâte de rembourser sa dette envers le Club de Paris

La Russie a entamé des négociations avec le Club de Paris pour amortir avant terme une partie de sa dette publique à hauteur de 30 milliards d'euros (84% de la somme due au Club) pendant la période 2005-2007. Il est possible qu'un accord intervienne avant la fin de l'année, informe le quotidien "Vedomosti".

Le moment choisi pour ouvrir des négociations est très favorable car l'Allemagne (la Russie lui doit 47,5% de la totalité de sa dette) et la France (7%) n'arrivent pas depuis trois ans déjà à respecter le Pacte de stabilité tandis que l'Italie (12%) a reçu cette année un avertissement car elle risque, elle aussi, d'enfreindre les dispositions du même document.

Le Pacte de stabilité et de croissance établit que les pays de la zone euro ne doivent pas se permettre un déficit budgétaire dépassant 3% du PIB et si tel est le cas ils ont un an pour redresser la situation, faute de quoi une amende de 0,5% du PIB leur est infligée. Cependant, la récession et la stagnation des plus grandes économies de la zone euros - Allemagne et France - ont provoqué une vague de critiques contre le Pacte. Le reproche principal se ramène à ce que le document empêche d'encourager l'économie par des méthodes de politique budgétaire et fiscale. Or on ne peut pas annuler tout simplement le document. Les autorités européennes ont fermé les yeux sur les violations commises par l'Allemagne et la France qui n'ont pas payé les amendes se chiffrant à 12 milliards d'euros environ.

Les mauvais exemples sont contagieux. Et voilà que quatre autres pays de la zone euros sont sur le point de violer le Pacte et la pression exercée sur l'Allemagne et la France ne cesse de se renforcer. Elles ont besoin de l'argent pour ramener le déficit budgétaire de 3,9% à 2,9% et de 3,7% à 3% respectivement.

Dans ces conditions une extinction anticipée par la Russie de sa dette viendrait à propos et lui promet des avantages. Premièrement, le ministre des Finances Alexéi Koudrine affirme que la Russie pourrait ainsi économiser 700 à 900 millions de dollars par an rien que sur les intérêts, ce qui faciliterait le service de la dette à l'avenir. Deuxièmement, les créanciers pourraient faire des concessions sur le prix de la dette compte tenu de leur besoin urgent en argent.

Mais l'avantage principal d'un amortissement anticipé consiste en ce que les ressources versées au Fonds de stabilisation ne seraient pas mangées parce qu'elles seraient employées à éponger la dette.

Kommersant

Le maire de Moscou critique les réformes fédérales les plus importantes

Les dirigeants des régions du District fédéral central se sont réunis jeudi au Président-Hôtel pour dresser le bilan de l'année. Le maire de Moscou Youri Loujkov s'est mis soudain à parler des intérêts des gouverneurs et accuser le gouvernement fédéral des intentions "anticonstitutionnelles", informe le quotidien "".

Le maire a critiqué surtout le nouveau schéma de répartition des pouvoirs entre le centre et les régions. "Les gouverneurs perdent la possibilité de gérer leur économie et deviennent des figures nominales", a déclaré Youri Loujkov. A preuve, le maire a cité la loi sur la monétisation des avantages (loi remplaçant totalement les avantages par des compensations en argent). Selon Youri Loujkov, cette loi "viole grossièrement les droits des entités de la Fédération", en les privant notamment du droit d'apporter un soutien financier aux organes judiciaires, aux foyers culturels et aux Russes résidant à l'étranger. Les lois de ce genre inventées par le grand argentier, le ministre des Finances Alexei Koudrine, sont, selon le maire, anticonstituionnelles et ne sont nécessaires "ni au pays, ni au président".

Cependant, ni le maire, ni ses partisans à La Douma (chambre basse du parlement russe) n'ont trouvé de signes anticonstitutionnels dans la loi sur la monétisation des avantages lors de son adoption en été, lorsqu'elle a été approuvée, entre autres, par les députés de Moscou, membres du parti "Russie unie". Réfutant la restriction des pouvoirs des gouverneurs prévue par le centre, Youri Loujkov a émis l'avis que la Russie ne serait jamais un Etat unitaire, parce qu'"aucun homme éminent au gouvernement ne saura administrer un pays aussi immense et diversifié que la Russie".

La loi annulant l'élection des gouverneurs par le peuple qui est entrée en vigueur le 15 décembre a des signes d'un Etat unitaire. Cependant, lorsque le président a annoncé cette idée à la réunion du gouvernement le 13 septembre, le maire Youri Loukov était parmi les premiers à l'approuver.

Vremia novosteï

Les ministres libéraux prennent la défense du patronat russe

Le programme de développement socio-économique de la Russie pour le moyen terme (2005-2008) a toutes les chances de devenir une sorte de manifeste économique libéral du pouvoir ou, plus précisément, du pouvoir libéral au sein du gouvernement. Son examen avec les parlementaires a été marqué par plusieurs déclarations qui ont fait presque sensation, écrit Vremia novosteï.

Le ministre des finances, Alexeï Koudrine, a déclaré qu'il était impossible d'introduire la notion de "présomption de culpabilité" dans la législation fiscale. Le système fiscal prévoit que les contribuables respectueux de la loi payent eux-même leurs impôts et que des contrôles soient effectués uniquement dans les domaines suscitant de la suspicion.

Le ministre du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, a été plus loin en proposant carrément d'envisager comment on pouvait protéger les entreprises des services fiscaux. Selon lui, dans plusieurs pays la compagnie demande de réaliser un audit de sa comptabilité fiscale et ensuite on dresse le bilan. Cela est fait avant que la compagnie en question se lance sur le marché pour prouver aux investisseurs qu'elle est en règle avec la loi. Par la suite, il sera extrêmement difficile aux agents du fisc d'émettre des réclamations, a indiqué le ministre.

Par ailleurs, le ministre espère achever les privatisations, vendre tous les biens publics superflus au cours des trois années à venir. Ce qui est essentiel ici, c'est d'avoir la volonté politique et de ne pas perdre son temps à débattre du caractère stratégique de chaque entreprise, a dit Guerman Gref.

Rossiïskaia gazeta

La vente aux enchères de "Youganskneftegaz", aura-t-elle lieu?

Le tribunal d'arbitrage américain de Houston a commencé l'examen de la demande de la compagnie YOUKOS de reconnaître sa faillite. Par conséquent, la compagnie essaie de contester la légitimité de la vente aux enchères de 77 % des actions de "Youganskneftegaz" prévue pour le 19 décembre, lit-on dans le quotidien "Rossiïskaia gazeta".

Deutsche Bank a officiellement protesté contre le recours au tribunal de Houston en vue de lancer la mise faillite. La banque se prépare déjà à accorder à "Gazpromneft", l'un des participants aux enchères, d'un crédit important, c'est pourquoi l'initiative de la compagnie causera un préjudice aux intérêts de la banque.

Mais Alexandre Komarov, représentant du Fonds russe des biens fédéraux (RFFI) qui organise la vente aux enchères, a fait remarquer ceci: "Le tapage américain à propos de la vente aux enchères ne nous concerne pas: nous nous conformons à la législation russe".

Alexandre Chokhine, président du Conseil de coordination des Unions des entrepreneurs de Russie, estime également que "la décision du service des huissiers d'organiser la vente aux enchères est absolument légitime" et a estimé que l'action en justice n'était qu'une méthode employée pour assurer la survie du management de YOUKOS.

La Russie et les Etats-Unis n'ont pas conclu le traité sur la reconnaissance réciproque des décisions des tribunaux. Cependant, selon les lois américaines, la compagnie qui a une propriété aux Etats-Unis peut recourir aux services du système judiciaire américain. Mais la cour d'arbitrage de Moscou a qualifié les actions de la compagnie d'illégitimes, car YOUKOS est enregistrée sur le territoire de la Russie, c'est pourquoi toutes les procédures arbitrales ne sont considérées comme légitimes que dans le système judiciaire russe.

Si le tribunal de Houston prend tout de même le parti de YOUKOS (et qualifie la vente aux enchères d'illégitime), la compagnie aura la possibilité théorique de poursuivre en justice l'acheteur de "Youganskneftegaz" au-delà des frontières de la Russie. Il y a quelques années, la firme suisse "Noga" tristement célèbre a essayé de mettre en oeuvre ce truc: elle a obtenu la saisie d'un voilier russe pour les dettes et a failli s'emparer des chasseurs russes au Salon aérien du Bourget.

D'ailleurs, l'ancien patron de YOUKOS Mikhail Khodorkovski a déclaré jeudi que le recours du management au tribunal américain en vue de défendre la compagnie contre les créditeurs n'aiderait pas les actionnaires.

Novyé izvestia

Hausse du salaire minimum envisagée en Russie

Avant mai 2006 le salaire minimum des salariés du secteur budgétisé augmentera en passant de 600 à 1100 roubles (1 dollar US = 27,8 roubles). Telle est la décision adoptée en deuxième lecture par la Douma. D'ici à 2008 (année des prochaines élections présidentielles et législatives) le parti Russie Unie (majoritaire à la Douma) a promis d'aligner le salaire minimum sur le minimum vital qui se monte actuellement à 2 396 roubles en moyenne dans le pays, annonce le quotidien "Novyé izvestia".

Le ministre de la Santé publique et du Développement social, Mikhaïl Zourabov, estime cependant que si le salaire minimum dépasse un certain niveau (par exemple 800 roubles), cela risque de provoquer un déficit budgétaire dans les régions et, par conséquent, une réduction du nombre des emplois dans le secteur budgétisé et le salaire minimum, aujourd'hui indice économique, deviendra un indice politique.

Et pourtant, après avoir tenu une réunion la veille de la séance plénière de la Douma, les députés de Russie Unie ont décidé que le salaire minimum serait porté à 720 roubles à partir du 1er janvier 2005, à 800 roubles à partir du 1er septembre 2005 et à 1100 roubles à partir du 1er mai 2006. Ainsi, au cours de dix-huit mois le salaire des salariés du secteur budgétisé augmentera de 84%. Il ne rattrapera pas le minimum vital mais, ainsi que l'a déclaré le chef du comité du travail et de la politique sociale de la Douma, Andréi Issaïev, il prémunira au moins de l'inflation.

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