Revue de la presse russe du 21 décembre

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MOSCOU - RIA NOVOSTI

Vedomosti/Gazeta

Iouganskneftegaz a été acheté par Sourgoutneftegaz

La mystérieuse société Baïkalfinansgroup qui a acheté aux enchères Iouganskneftegaz, la principale unité de production de Ioukos, en offrant 9,3 milliards de dollars, était représentée par des délégués de Sourgoutneftegaz (quatrième major pétrolière russe, avec 54 millions de tonnes de brut et 13,84 milliards de mètres cubes de gaz l'année dernière, loyale envers le Kremlin).

Deux quotidiens - Vedomosti et Gazeta - affirment à l'unanimité que c'étaient le chef du service de structuration de Sourgoutneftegaz, M.Igor Minibaev, et la première directrice adjointe du Service financier du même groupe, Mme Valentina Komarova.

Vedomosti a recueilli cette information auprès d'un employé de Sourgoutneftegaz. Elle a été ensuite confirmée, sous couvert d'anonymat, par un "fonctionnaire proche de la commission des enchères". C'est Igor Minibaev qui a offert 9,3 milliards de dollars pour Iouganskneftegaz, après quoi Gazpromneft, deuxième prétendant, n'a pas voulu renchérir.

Gazeta ajoute, pour sa part, que Baïkalfinansgroup a été fondé par la société de conseil Reforma dont les clients sont des sociétés importantes de la région de Tioumen. Le poste de directeur général de Reforma était occupé à la fin de septembre 2003 par le directeur adjoint de la base logistique de Sourgoutneftegaz, Alexandre Konobievski.

Vedomosti affirme, à son tour, que Minibaev et Komarova se sont envolés d'urgence à l'étranger, tout de suite après la vente de Iouganskneftegaz. Les représentants officiels de Sourgoutneftegaz se sont rendus inaccessibles toute la journée d'hier.

Le marché est également persuadé que l'acquéreur est Sourgoutneftegaz. Son action a rebondi lundi à la clôture de 7,2% tandis que celle de Gazprom (dont la filiale Gazpromneft s'est éclipsée aux enchères) a chuté de plus de 3%. Tous les opérateurs ont jugé que, puisque Gazprom n'a pas pu acheter Iouganskneftegaz, il valait mieux se débarrasser de ses titres", a expliqué trader.

Iouganskneftegaz a été vendu dimanche pour pouvoir éponger la dette fiscale de Ioukos et de ses filiales qui se monte à plus de 23 milliards de dollars. 76,8% de ses actions étaient mis en vente, le prix de départ étant fixé à 8,6 milliards de dollars.

Nezavissimaïa gazeta

Les enchères concernant "Iouganskneftegaz" attestent une certaine politique d'Etat

La "Nezavissimaïa gazeta" a demandé à des parlementaires et à des experts russes de commenter le bilan de la vente aux enchères dimanche de 76,8 pour cent des actions de Iouganskneftegaz, principale entreprise d'extraction de la compagnie pétrolière Ioukos.

Valentin Zavadnikov, président du comité du Conseil de la Fédération pour la politique industrielle: Sans être un instrument de redistribution des biens, les enchères ne sont qu'un corollaire de ce qui se passe autour de Ioukos. Le problème, c'est que le pouvoir cherche désormais à contrôler de plus en plus les activités d'affaires en conservant les anciens mécanismes économiques.

Evguéni Gavrilenkov, chef économiste de la compagnie Troïka Dialog: Entre la dernière vente aux enchères et les enchères hypothécaires des années 90 il n'existe qu'un seul lien, à savoir la réalisation d'une certaine conception économique. Pour tout le reste le processus est inverse. Si à l'époque l'idée maîtresse dans les instances du pouvoir avait consisté à créer un secteur privé fort - grandes, moyennes et petites entreprises - et à briser le monopole d'Etat, ce qui s'était traduit effectivement par la vente de biens pour une bouchée de pain, maintenant c'est le contraire qui se produit.

Irina Khakamada, coprésidente du Comité "2008: libre choix": C'est une nationalisation indirecte de la compagnie. Je pense que Baïkalfinansgroup (la compagnie qui a remporté la vente aux enchères en s'engageant à payer 9,3 milliards de dollars pour l'achat de Iouganskneftegaz)est une société éphémère et qu'une enquête internationale permettrait de démontrer que Iouganskneftegaz a été acquise illégalement et que tout cela dissimule une nationalisation. Une nationalisation qui en soi n'a rien de terrible. Seulement ce qui s'est passé avec Ioukos c'est non pas une nationalisation mais une expropriation. Désormais l'Etat est le principal garant et réceptionnaire des investissements. Telle est la forme prise par le capitalisme d'Etat en Russie.

Guennadi Goudkov, membre du comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour la sécurité, membre de la fraction "Russie unie": un événement économique de cette importance doit être bien plus transparent qu'il ne l'a été. Cette vente aux enchères ayant été suivie partout dans le monde, elles auraient dû se dérouler dans la plus grande clarté.

Izvestia

A partir de 2005 la Russie pourrait tirer profit du protocole de Kyoto

Dès l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto les entreprises russes pourront tirer des bénéfices supplémentaires en vendant à l'étranger leurs quotas d'émission de gaz responsables de l'effet de serre. Le ministère du Développement économique et du Commerce a annoncé qu'en l'espace des dix-huit premiers mois les quotas pourraient rapporter des centaines de millions de dollars et, dans les années suivantes, il s'agirait déjà de milliards de dollars, écrit le quotidien "Izvestia".

Le protocole de Kyoto entrera en vigueur en Russie le 16 février 2005. Rappelons que les pays qui l'ont ratifié se sont ainsi engagés à limiter et à diminuer leurs émissions de gaz de serre dans l'atmosphère pendant la période 2008-2012.

Pour la Russie le niveau des émissions de gaz de serre autorisé pendant cette période constitue 100% du niveau de 1990. A l'heure actuelle, il est d'à peu près 25% plus bas en raison de la diminution de la production industrielle et de la reconversion en gaz d'une série d'entreprises alimentées jusqu'ici en charbon. Même d'après lesprévisions les plus optimistes du ministère du Développement économique et du Commerce, l'industrie russe est incapable de dépasser le niveau autorisé des émissions au cours des prochaines années.

Les quotas pourront être vendus. Au cours des dix-huit prochains mois, tant que la Russie n'aura pas mis en place son propre système de monitorage, elle pourra user de ce droit partiellement. De ce fait, le ministère du Développement économique et du Commerce estime qu'avant le milieu de 2006 la vente de quotas ne rapportera pas plus de plusieurs centaines de millions de dollars. Mais lorsque tous les mécanismes indispensables auront pris racine dans le pays, on pourrait parler "d'un, de deux ou de trois milliards de dollars".

Le vice-ministre du département des relations foncières et de l'économie de l'exploitation des ressources naturelles, Vsevolod Gavrilov, a déclaré que "d'ici 2012 il n'est pas envisagé d'adopter une réglementation obligatoire des émissions" parce qu'elle doit être fondée sur des prix libres des matières énergétiques, ce qui n'existe encore pas en Russie.

"Nous proposons de mettre en place un système de comptabilisation des émissions et de tenter de mettre en route le mécanisme de limitation bénévole", a-t-il déclaré. "Si cette pratique s'avère positive, on pourra penser au système de réglementation obligatoire dans cinq à six ans", a-t-il expliqué.

Kommersant

La Deutche Bank met en garde Metchel contre la vente aux enchères de mercredi

Mercredi le Fonds russe des biens fédéraux (TFFI) mettra en vente aux enchères 17,84 pour cent des actions du Combinat métallurgique de Magnitogorsk (MMK). En 2003, cette entreprise a produit 11,5 millions de tonnes d'acier et 10,27 millions de tonnes de laminés.

Le groupe d'aciéries Metchel (déjà possesseur de 17 pour cent des actions) est le principal prétendant à l'achat. Lundi les actionnaires de cette compagnie ont approuvé la somme maximale pouvant être octroyée pour la transaction, à savoir 2,15 milliards de dollars. Au demeurant, écrit "Kommersant", les choses ne se sont pas passées dans la plus grande sérénité: la Deutche Bank, qui représente les intérêts des possesseurs étrangers de 10 pour cent des actions de Metchel, a voté contre la participation aux enchères.

Une source proche de la banque a indiqué que la Deutche Bank représentait les intérêts de onze actionnaires étrangers de Metchel. Selon elle, les investisseurs en portefeuille considèrent l'achat comme superflu, risqué et onéreux. Quoi qu'il en soit, l'assemblée a approuvé par 373.000 voix contre 41.600 la décision concernant la transaction avec RFFI.

Le prix de départ du paquet d'actions publiques du combinat métallurgique de Magnitogorsk est de 790,15 millions de dollars. Trois prétendants sont en lice: Metchel, Management MMK (il contrôle 58 pour cent des actions du combinat) et le Combinat métallurgique de Novo-Lipetsk (NLMK).

En dépit d'une série de négociations, les investisseurs potentiels ne sont pas parvenus à constituer une alliance. Aussi les enchères devraient être extrêmement serrées entre ces trois principaux concurrents auxquels s'ajouteront les actionnaires minoritaires de MMK ainsi que trois sociétés étrangères: la compagnie chypriote offshore Miroglior Holdings (enregistrée le 6 octobre par la représentation moscovite de la Company Express, vraisemblablement à l'occasion des enchères de mercredi), Littel Echo et Inter-Rail Transport Ltd, qui pourrait représenter des investisseurs canadiens et américains.

Novye Izvestia

Les fonctionnaires veulent contrôler l'Internet

Le ministre de la Culture Alexandre Sokolov estime que l'Etat doit participer à l'élaboration de la conception du développement de l'Internet. Un peu plus tôt, le ministre de l'Education Andrei Foursenko s'était prononcé pour le contrôle de la Toile par l'Etat. Cependant, pour l'instant, sauf les atteintes verbales régulières à la liberté de l'Internet, les départements habilités n'avancent pas de propositions concrètes", lit-on dans les "Novye izvestia".

Lioudmila Naroussova, membre de la Commission du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) pour la politique dans le domaine de l'information, estime que l'Internet s'est transformé en décharge nauséabonde.

Alexandre Klioukine, vice-président du Comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour la politique dans le domaine de l'information, a déclaré, pour sa part, que, si les fonctionnaires avaient l'intention de profiter de l'expérience de la Corée du Nord dans le domaine du contrôle de l'Internet, "alors, suivant leur logique, il faut créer une société totalitaire". D'ailleurs, il n'exclut pas la possibilité d'employer certains mécanismes de réglementation à l'égard des sites qui diffusent des informations calomnieuses et de faux renseignements".

Ramazan Abdoulatipov, membre de la Commission du Conseil de la Fédération pour la politique dans le domaine de l'information, s'est prononcé contre "les nettoyages de la liberté de l'Internet", mais il estime que la société doit être protégée contre la pornographie et la violence. Selon lui, l'élaboration de la législation dans le domaine de l'Internet peut devenir une telle protection. "La Toile, en tant que sujet juridique, doit obligatoirement figurer dans les lois sur la culture et les médias", a dit Ramazan Abdoulatipov.

Finansovye izvestia

Les exportateurs de logiciels de la CEI conjuguent leurs efforts

Un nouveau acteur important apparaît sur le marché mondial des logiciels. Les associations des exportateurs de logiciels de trois pays - la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie - ont décidé de coordonner leurs efforts.

Une récente réunion du Conseil de coordination pour l'informatisation des Etats membres de la CEI (Communauté des Etats Indépendants) a été consacrée à la coopération des associations des technologies de l'information. Selon les "Finansovye izvestia", les autorités des pays de la CEI ont soutenu les initiatives de leurs exportateurs.

Même trois associations des pays de la CEI constituent une force importante sur le marché mondial des exportations de logiciels. Selon le ministère russe de l'Information et des Télécommunications, l'exportation commune de logiciels des trois pays atteindra l'année prochaine 1,3 à 1,4 milliard de dollars, dont la majeure partie reviendra à la Russie. Citons, à titre de comparaison, que, d'après les données de l'association sectorielle indienne NASSCOM, l'exportation de l'Inde en 2005 est prévue au niveau de 12 milliards de dollars.

D'ailleurs, il est prématuré de parler de la coopération réelle des associations. Comme l'a déclaré aux "Izvestia" Alexandre Pankratov, chef adjoint de l'Agence fédérale pour les technologies de l'information (FAIT), "l'initiative de conjuguer les efforts des associations est très opportune, car cela permettra de développer rapidement le marché des logiciels". Pour l'instant, les membres du groupement envisagé attendent l'élargissement de la composition de la méga-association en voie de création.

"Pour le moment, nous sommes trois, mais nous devons prévoir l'accroissement du nombre de membres", a dit Nikolai Roienko, président de l'Association IT-Ukraine. Selon lui, même dans son état actuel, le groupement envisagé "a de bons stimulants économiques". Ainsi, les associations pourront assurer ensemble pour leurs membres l'homologation internationale qui prouvera la maturité des compagnies sur le marché international.

Les associations réunies ont l'intention de présenter un stand commun à l'exposition des technologies de l'information CeBIT, la plus grande en Europe.

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