Plus de la moitié des Russes soucieux d'améliorer leurs conditions de logement

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MOSCOU, 23 décembre - par Nina Koulikova, commentatrice économique RIA Novosti. La Douma vient d'approuver une série de lois sur l'hypothèque dont l'adoption, selon les auteurs, doit accroître de 10,5 à 344 milliards de roubles (sur la base des prix de 2003) le volume des crédits hypothécaires au logement.

Plus de la moitié des Russes (57%) voudraient améliorer leurs conditions de logement, mais 43% ne voient aucune possibilité d'amélioration. À l'heure actuelle, pour acheter un appartement à crédit, il faut disposer d'un capital de base qui représente au moins 20% du prix réel. Les prêts hypothécaires sont octroyés pour une période moyenne de dix ans à 15% d'intérêts annuels. Avec les prix actuels des biens immobiliers et les impératifs bancaires, l'hypothèque ne peut aider qu'un nombre limité de Russes à résoudre leurs problèmes de logement. Seuls 1,5% de la population peut se permettre de contracter un prêt hypothécaire, selon Andreï Kryssine, président du comité pour les crédits hypothécaires de l'Association des banques russes.

Une raison pour laquelle, jusqu'à présent, l'hypothèque profitait essentiellement à ceux qui achetaient un logement pour ne pas y habiter. Afin d'obtenir un prêt immobilier, on exige presque toujours en garantie l'appartement acquis. Et ce alors qu'il est pratiquement impossible d'expulser l'intéressé de son unique logement d'après la législation en vigueur. En raison d'une faible protection de leurs droits, les banques préfèrent financer ceux qui achètent à titre de provision ou à des fins d'investissement.

Un autre problème sérieux qui se pose à l'emprunteur au moment de l'achat à crédit est le chaos des rapports juridiques. Des frais d'infrastructure élevés liés aux opérations immobilières, des charges notables relatives à la valorisation de l'appartement, l'assurance appartement et l'assurance vie de l'emprunteur, la nécessité de déclarer ses ressources financières découragent beaucoup de monde.

Selon les législateurs, la nouvelle loi doit abaisser le coût des prêts hypothécaires immobiliers, les rendra plus accessibles, accélérera et facilitera les mouvements de fonds sur le marché de l'hypothèque. Pour le premier vice-président du comité de la Douma pour la législation civile, pénale, d'arbitrage et de procédure, Valeri Zoubov, les amendements adoptés doivent diminuer les risques et les frais sur le marché du logement et du prêt hypothécaire immobilier, réunir les conditions pour attirer davantage d'investissements et rendre les logements plus accessibles.

Toutefois, les créditeurs sont moins optimistes. À leur avis, pour rendre les crédits plus accessibles à la population moins aisée, il faut trancher la question du coût des financements à long terme. Les efforts déployés aujourd'hui ne peuvent que réduire les frais supplémentaires de l'emprunteur et diminuer légèrement le taux d'intérêt, alors que l'accessibilité du logement est une tâche beaucoup plus complexe. Une analyse de la situation dans le secteur du logement montre qu'en encourageant le seul crédit hypothécaire il est impossible de parvenir à l'accessibilité.

En somme, malgré les critiques, ces projets de loi sont sans précédent, car ils offrent un amendement d'ensemble de la législation sur le logement. Bien qu'il reste encore beaucoup à faire et que tous ces amendements ne puissent assainir la conjoncture du marché qu'à long terme, il n'y a que le premier pas qui coûte.

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