Revue de la presse russe du 27 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta

Les résultats de la présidentielle de 2008 dépendent-ils du soutien de l'Occident?

La semaine dernière a été marquée par le soutien public accordé à Vladimir Poutine par le chancelier allemand, Gerhard Schröder, et le président des Etats-Unis, George W.Bush. Les experts interrogés par la "Nezavissimaïa gazeta" ont évoqué l'influence que l'appui des dirigeants des puissances mondiales pourrait avoir sur la course au pouvoir en 2008, année où prendra fin le mandat de Vladimir Poutine.

Mikhaïl Marguelov, président du comité de la chambre haute du parlement pour les affaires internationales: les chances de l'opposition ne dépendent pas du soutien de Schröder ou de Bush. Elles dépendent de la mesure dans laquelle les gens qui considèrent être l'opposition à la ligne politique, économique surtout, pourront faire valoir une idéologie d'opposition. L'opposition russe actuelle n'est pas structurée. Il y a le KPRF (Parti communiste de la Fédération de Russie) absolument servile. Il y a le projet "Rodina" concocté par le Kremlin, et quoi qu'on en dise au sein de "Rodina", lui non plus n'est pas un mouvement d'opposition. Il y a "Russie unie", grand vainqueur des élections, qui même dans un cauchemar ne s'imaginerait pas comme faisant partie de l'opposition. Les micro-partis marginalisés, bâtis autours d'un personnage, qu'étaient l'Union des forces de droite (SPS) et "Iabloko", ne sont pratiquement plus présents sur la scène politique.

Oleg Morozov, vice-président de la Douma, "Russie unie": les leaders occidentaux continueront d'appuyer la politique de Vladimir Poutine. C'est la raison pour laquelle l'opposition russe, surtout son aile droite, qui traditionnellement recherche l'approbation occidentale, devrait cesser d'être naïve. La chance pour la droite russe, c'est de fusionner en un puissant mouvement.

Andreï Piontkovski, directeur du centre d'études stratégiques: L'opposition échouera dans toutes les tentatives qu'elle entreprendra en 2005-2008 pour accéder au pouvoir non pas en raison de ce que diront les leaders occidentaux, mais parce qu'elle aura face à elle une formidable corporation de siloviki (anciens responsables de l'armée, de la police et des forces de sécurité) détenant le pouvoir économique et coercitif. Le soutien accordé à Vladimir Poutine n'a rien de fortuit. Gerhard Schröder est intéressé aux livraisons d'hydrocarbures russes à l'Allemagne. Quant à George W.Bush, il continue de voir dans le président Poutine un partenaire utile dans la lutte contre ce que l'on appelle le terrorisme international.

Vremia novosteï

La coopération nucléaire russo-iranienne s'accélérera en janvier

Les livraisons de combustible nucléaire russe à la centrale iranienne de Bushehr pourraient commencer en 2005. L'accord concernant le retour en Russie du combustible nucléaire brûlé sera prêt à la signature au mois de janvier. Cette probabilité est très grande, a souligné vendredi le directeur de "Rosatom", Alexandre Roumiantsev.

La Russie souhaite développer la coopération économique avec l'Iran, un pays qui cette année a affiché une croissance économique de 6 pour cent. Téhéran promet à la Russie de nouveaux contrats nucléaires. Le 17 décembre, le ministre iranien de l'Economie et des Finances, Safdar Hosseini, a déclaré que conjointement avec Moscou il avait été décidé que les travaux concernant le réacteur numéro deux de la centrale de Bushehr pouvaient démarrer. Le coût du réacteur numéro un est de 800 millions de dollars. Téhéran envisage de construire sept autres réacteurs d'un montant total de 10 milliards de dollars.

Conformément à la technologie russe, le combustible russe devrait parvenir à Bushehr au plus tard six mois avant le lancement de la centrale nucléaire, écrit le quotidien "Vremia novosteï". Alexandre Roumiantsev a déclaré vendredi que la mise en route du réacteur était prévue pour fin 2005-début 2006. Des sources au seinde "Rosatom" ont déclaré à plusieurs reprises que le combustible nucléaire était prêt à être acheminé en Iran.

Bien que Moscou prétende qu'aucun obstacle politique n'empêche l'acheminement de ce combustible en Iran, certains observateurs occidentaux estiment que le ralentissement des livraisons (elles ont été reportées tout au long de l'année 2004) est le résultat de pressions exercées par les Etats-Unis. Les fournitures de combustible nucléaire à l'Iran sont source de tiraillements dans les relations russo-américaines. Washington accuse l'Iran de vouloir accéder à l'arme nucléaire et a inclus ce pays dans "l'axe du mal". Maintenant les Etats-Unis cherchent à persuader Moscou de renoncer à coopérer avec l'Iran dans le domaine nucléaire.

La situation dans la région est tendue. La semaine dernière les forces aériennes iraniennes ont reçu l'ordre d'abattre tous les objets volants non identifiés violant l'espace aérien du pays. Il y a quelque temps la presse locale avait annoncé que des ovnis survolaient les sites nucléaires dans les provinces d'Isfahan et de Bushehr. Ce n'est pas un secret que l'Iran redoute les avions des Etats-Unis et d'Israël, des pays qui maintes fois ont déclaré qu'ils s'opposeraient par tous les moyens à ce que l'Iran développe son secteur nucléaire.

Gazeta

Des experts prédisent le sort des deux Russes condamnés au Qatar

Le sort des deux agents secrets russes rapatriés le 23 décembre (ils avaient été arrêtés en février et condamnés à perpétuité l'été dernier au Qatar pour meurtre de Zelimkhan Yandarbiev, un des leaders des séparatistes tchétchènes) sera décidé par la justice russe et dans le respect de la loi russe, écrit le quotidien "Gazeta".

L'avocat Evgueni Tchernooussov, qui avait défendu la cause de citoyens russes dans des pays musulmans, estime que les officiers seraient placés dans une colonie à régime rigoureux où des contrôleurs de différentes organisations internationales leur rendront des visites périodiques.

Il n'exclut pas que dans trois ans au maximum ils seront graciés ou amnistiés.

Evgueni Tchernooussov a cependant déclaré que les avocats des deux agents n'avaient pas été à la hauteur de la mission qui leur était confiée parce que leurs clients furent condamnés à la peine maximale (les honoraires ont été versés aux avocats du budget russe). Mais d'une façon générale, il trouve que le rapatriement des deux prisonniers est un succès incontestable de la diplomatie russe.

Le docteur en droit Alexandre Yakovlev met l'accent, lui, sur le fait que la Russie et le Qatar ne sont liés par aucun accord international écrit. Dans ce cas concret, "il s'agit plutôt d'un arrangement verbal unique", estime-t-il. L'homme des lois affirme que le Qatar ne pourrait pas suivre l'application de cet arrangement. "Tout repose sur la confiance mutuelle et rien n'est prescrit nulle part par écrit".

Tout porte à croire que le problème de l'extradition a été résolu au plus haut degré par voie de négociations verbales. Peu après l'arrestation des agents secrets, le président russe Vladimir Poutine s'était entretenu par téléphone avec l'émir qatari le cheikh Hamad ben Khalifa al Thani. Les parties n'avaient pas rendu publique la teneur de leur entretien. D'après certaines sources, c'est alors qu'une entente serait intervenue pour extrader les officiers russes avant 2005.

Kommersant

La fusée porteuse ukrainienne a raté l'objectif

La fusée Tsyklon-3 réalisée en Ukraine, porteuse de deux satellites ukrainiens Sitch-1M et KS5MF2, lancée par des équipes de Troupes spatiales russes vendredi dernier depuis le cosmodrome Plessetsk (région d'Arkhangelsk, Nord-Ouest de la Russie) n'a pas pu placer sa charge sur les orbites circumterrestres de calcul.

Tout s'est très bien déroulé jusqu'à la 40e minute du vol. Mais le deuxième allumage du moteur du troisième étage s'acheva une minute plus tôt que prévu et au lieu d'orbites circulaires de 640 et 680 kmles deux engins se retrouvèrent sur des orbites elliptiques de 280x645 km. Maintenant, écrit le quotidien "Kommersant", pour gagner l'orbite voulue, Sitch-1M devra consommer toute sa réserve de combustible. Sa durée de vol garantie sera par conséquent diminuée de trois à un an. L'autre appareil, KS5MF2, n'a pas de moteur, c'est pourquoi il rentrera d'ici six mois dans les couches denses de l'atmosphère où il brûlera.

Hier, ni l'Agence spatiale nationale d'Ukraine, ni les Troupes spatiales russes n'ont fait de commentaire officiel. Selon une source au sein de l'agence ukrainienne, l'enquête sur les causes de l'incident serait ouverte plus tard. Cependant il a déjà porté un coup dur à la réputation spatiale de l'Ukraine qui élabore actuellement, sur la base de Tsyklon-3, un autre vecteur, Tsyklon-4, pour réaliser des lancements commerciaux depuis le cosmodrome brésilien d'Alcantara.

Le missile à trois étages Tsyklon-3 (11K68) fut créé en 1976 sur la base du missile balistique intercontinental à propergol liquide R-36 (8K67). Commandé par le Ministère de la Défense de l'URSS, il fut fabriqué en série de 1977-1992 et exploité par les Troupes spatiales. Depuis 1977, 121 missiles de ce type furent lancés à Plessetsk (dont six furent accidentés) pour orbitaliser 239 satellites (donc huit étrangers).

Vedomosti

La fusion de Gazprom et de Rosneft patine

La fusion de Gazprom et de Rosneft pourrait traîner en longueur et même ne pas se produire, estiment les analystes de la banque d'investissement Dresdner Kleinwort Vasserstein (DrKW), qui consulte Gazprom dans cette transaction (cet établissement a évalué Rosneft à 5,5-7 milliards et Gazprom à 80 milliards de dollars. Seulement Gazprom entend absorber Rosneft d'ici à la fin du mois de janvier, écrit le quotidien "Vedomosti".

Les analystes de la RdKW doutent que la fusion se fasse. Quant à la date de fin janvier, ils la qualifient d'optimiste. Un report ou, au pire, une annulation de l'achat de Rosneft serait possible si les risques juridiques s'avéraient insurmontables, lit-on dans un compte rendu de la DrKW. En tout cas, les conditions du marché ne seront plus les mêmes, estiment les analystes de la banque. Le nombre d'actions Gazprom que l'Etat pourrait obtenir de Rosneft pourrait changer après son achat de Iouganskneftegaz à la compagnie Baïkalfinansgroup (qui avait précédemment acquis la principale entreprise extractive de Ioukos pour 9,35 milliards de dollars).

Les retards intervenant dans la transaction sont préjudiciables à Gazprom et pourraient entraîner un report du relèvement de sa cotation de crédit. Cela obligerait les investisseurs en 2005 à passer à des titres de créance moins "tumultueux": obligations de la Sberbank (Banque d'épargne), de la Vneshtorgbank (Banque de commerce extérieur), de Chemins de fer de Russie.

Les conclusions des analystes de la DrKW tiennent debout, estiment le chef du département analytique d'Aton, Steven Dachevski. Le marché ne saurait se réaliser dans cette forme si une des compagnies a triplé d'importance, a-t-il souligné. Selon lui, en dernière analyse Gazprom devra payer pour Iouganskneftegaz davantage que pour Rostneft du moment que l'Etat souhaite que l'évaluation de la compagnie pétrolière atteigne un niveau maximum. Après l'achat de Iouganskneftegaz Rosneft coûtera 16-18 milliards de dollars et dans le meilleur des cas Gazprom pourra en revendiquer le paquet d'actions de contrôle.

Une source proche du Kremlin estime qu'en échange de son paquet d'actions publiques Gazprom pourrait acheter de 51 à 70 pour cent de Rosneft.

L'Etat détient 38,37 pour cent des actions de Gazprom. Le gouvernement entend échanger 100 pour cent de Rosneft contre les actions de Gazprom appartenant à sa filiale.

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