Que peut-on attendre du Sommet Russie-UE de Londres?

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Moscou, 29 septembre (par le professeur Youri Borko de l'Institut de l'Europe de l'Académie des sciences de Russie, en exclusivité pour RIA Novosti). Le Sommet de l'Union européenne et de la Russie se tiendra le 4 octobre à Londres.

Les dirigeants de la Russie et de l'UE y examineront pour la première fois tous les problèmes actuels de leurs rapports dans le cadre des "feuilles de route" approuvées au Sommet Russie-UE de Moscou en mai dernier.

Rappelons qu'il s'agit du plan qui détermine la création graduelle des quatre espaces communs de l'UE et de la Russie dans les domaines suivants: l'économie; la liberté, la sécurité et la justice; la sécurité extérieure; l'enseignement et la recherche. La mise en œuvre de cet objectif stratégique prendra beaucoup de temps et il serait prématuré d'évoquer d'éventuels succès dans ce domaine à Londres. Par conséquent, les participants au Sommet examineront probablement la préparation des actions et fixeront les délais concrets de leur réalisation.

Parmi les questions qui attendent leur solution, il convient de citer l'introduction du régime simplifié des visas pour certaines catégories de citoyens de la Russie et des pays de l'UE. Un régime analogue est en vigueur conformément aux accords conclus par la Russie avec l'Allemagne, l'Italie et la France. Comme on le sait, Bruxelles insiste sur la signature simultanée de l'accord entre l'UE et la Russie sur la réadmission. La Russie est prête à accepter ses propres ressortissants, mais pas ceux d'autres pays qui traversent son territoire pour se rendre illégalement dans l'UE. Moscou souligne, à juste titre, que les frontières de la Russie avec les Etats apparus après la désintégration de l'URSS sont transparentes. Leur aménagement demande du temps, et surtout, des dépenses immenses. Cependant, si ces deux accords ne sont pas signés, la progression vers l'espace de liberté, de sécurité et de justice risque d'être virtuelle.

Il est peu probable que le Sommet néglige une question brûlante, dont dépend beaucoup le destin du plan de l'espace commun de sécurité extérieure. Il s'agit notamment de la question de savoir si l'UE et la Russie pourront concerter leur politique dans les rapports avec les Etats européens et transcaucasiens qui font partie de la CEI (Communauté des Etats Indépendants), ou bien si elles préféreront l'épreuve de force. En fait, jusqu'à ces derniers temps, c'est ce qu'elles ont fait constamment. Les récents événements en Ukraine ont prouvé que ce jeu n'est avantageux ni pour la Russie, ni pour l'Union européenne, ni pour l'Ukraine. A présent, il faut que la Russie et l'UE appliquent une politique constructive à l'égard de leurs voisins communs.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le volet énergétique, pourtant très important de la coopération entre la Russie et l'UE, n'a pas figuré en bonne place aux sommets précédents. Cependant, il est temps de vérifier la mise en œuvre du programme de cette coopération approuvé au Sommet Russie-UE de Rome en novembre 2003. Apparemment, le volet énergétique sera inscrit à l'ordre du jour de la prochaine rencontre de Londres. A propos, l'intérêt des compagnies britanniques qui participent activement à la mise en valeur des gisements de pétrole en Russie jouera certainement un rôle prépondérant.

Le "problème de 2007" sera également examiné pour la première fois à Londres. Le fait est que l'Accord de partenariat et de coopération (APC) entre l'Union européenne et la Fédération de Russie expire le 30 novembre 2007. Jusqu'à ces derniers temps, aussi bien Bruxelles que Moscou estimaient comme allant de soi que cet accord serait prolongé automatiquement d'année en année si aucune des parties - ou les deux parties - ne juge utile de le remplacer par un nouvel accord. L'élaboration d'un nouvel accord a commencé en 2004 d'abord à Moscou, ensuite à Bruxelles.

Deux circonstances témoignent de la nécessité d'un nouveau document. Premièrement, l'APC signé en 2004 ne reflète pas les immenses changements survenus en Russie, en Union européenne et dans le monde. Deuxièmement, la Russie et l'UE ont acquis une expérience importante de coopération concrète et ont opté pour le partenariat stratégique qui vise notamment à créer les espaces communs. Tout cela doit figurer dans leur accord fondamental.

De plus, un échange de vues aura lieu au Sommet sur plusieurs problèmes brûlants de la situation internationale, notamment l'avancée et les perspectives des pourparlers avec l'Iran et la Corée du Nord sur leurs programmes nucléaires, la situation en Irak, la nouvelle situation dans les rapports entre la Palestine et Israël et la lutte contre le terrorisme transnational.

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