Revue de la presse russe du 2 avril

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La Chine devra prononcer le dernier mot sur les sanctions contre l'Iran / Echec de la stratégie globale de la lutte contre «le terrorisme international» / Les hommes d'affaires devront faire des dépenses pour le Caucase du Nord / Obama fait baisser les prix du pétrole

Vremia Novosteï/ Kommersant/ Vedomosti

La  Chine devra prononcer le dernier mot sur les sanctions contre l'Iran

 

Le groupe des Six médiateurs sur l'Iran (les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, la Russie et la Chine) examine le projet de nouvelles sanctions à l'encontre de l'Iran au Conseil de sécurité de l'ONU, lit-on vendredi dans les quotidiens Vremia Novosteï, Kommersant et Vedomosti.

Les négociations ont pu débuter après l'accord de la Chine pour y participer, a fait savoir l'ambassadrice américaine aux Nations Unies Susan Rice. Le ministère chinois des Affaires étrangères n'a pas officiellement confirmé le changement de sa position, se bornant déclarer le renforcement de la coopération avec les partenaires à l'ONU.

La Chine s'opposait jusque-là aux nouvelles sanctions, préconisant la poursuite des pourparlers diplomatiques avec Téhéran et sa position coïncidait en cela avec celle de la Russie. Pékin avait durci sa position après la décision des Etats-Unis de vendre des armes à Taïwan pour 6,4 milliards de dollars et d'autres actes de Washington qui avaient compliqué les rapports américano-chinois. La décision du président chinois Hu Jintao de se rendre au sommet sur la sécurité nucléaire qui se tiendra les 11-12 avril à Washington peut être considérée comme une amélioration de ces rapports.

Il est significatif que l'accord de Pékin pour étudier les sanctions intervienne après l'assouplissement par les Etats-Unis de leur positon initiale en renonçant à l'idée d'imposer des restrictions à l'exportation de pétrole iranien et aux achats de produits pétroliers. Exclure le secteur énergétique iranien de la liste des sanctions prévues a été un geste important de réconciliation à l'égard de Pékin qui mise fortement sur la coopération avec Téhéran dans le domaine pétrogazier.

"Les positions économiques de la Chine sont les plus fortes en Iran, rappelle Nina Mamedova, chef du secteur de l'Iran à l'Institut d'orientalisme de l'Académie des sciences de Russie. Environ 20% de l'importation chinoise de pétrole provient d'Iran, ce qui constitue plus d'un tiers dans l'exportation iranienne. Pékin investit dans différents secteurs de l'économie iranienne, dans la construction et les communications. Plus de 100 milliards de dollars seront investis rien que dans l'industrie du pétrole et du gaz dans les années à venir".

Les experts estiment que l’assouplissement de la position  de Pékin sur les sanctions contre l'Iran peut s'avérer un subterfuge tactique. Le consentement de la Chine à participer aux négociations ne garantit pas leur achèvement rapide, estime Radjab Safarov, le directeur du Centre d'étude de l'Iran contemporain. "Pékin a un motif politique: conserver Téhéran en qualité de facteur de dissuasion des Etats-Unis qui sont le principal concurrent stratégique de la Chine en Asie et dans le monde entier dans un avenir proche", explique Sergueï Louzianine, vice-directeur de l'Institut de l'Extême-Orient de l'Académie des sciences de Russie. Pékin fera de son mieux pour essayer de conserver la tension dans les rapports irano-américains, car cela profite à ses intérêts tactiques et stratégiques. La stratégie de la Chine change, car ce pays qui se positionnait auparavant comme une puissance régionale occupe peu à peu des positions d'une puissance mondiale".

Selon les experts, au cours des négociations, Pékin peut exiger, en echange de son soutien à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, que le texte ne contienne pas de mesures de pression tant soit peu sérieuses, ce qui aurait pour conséquence que la résolution ne serait qu'une réprobation morale de Téhéran.

 

Gazeta.Ru

Echec de la stratégie globale de la lutte contre «le terrorisme international»  

 

Les États-Unis n'ont pas réussi à transformer la lutte contre «le terrorisme international» en pivot du développement mondial, lit-on vendredi dans le quotidien Gazata.Ru.

Après les attaques terroristes contre New York et Washington en septembre 2001 il était clair que l'Amérique et le monde entier s’étaient heurtés à un phénomène inattendu.

Les mouvements gauchistes occidentaux des années 1970 - début 1980 ont été alimentés, d'une part, par des déséquilibres accumulés au sein de la société de la consommation, d'autre part par «la guerre froide» (pour l'URSS vieillissante les gauchistes étaient une vrai découverte). On peut qualifier le terrorisme de cette époque d’international à juste raison. Les combattants ont été guidés par l'idéologie universelle et un idéal aspirant à détruire le système capitaliste.

Le terrorisme islamiste moderne, au premier regard, est aussi marqué par le caractère transnational et idéologique: des combats sont menés partout dans le monde entier, mais le trotskisme et le maoïsme ont fait place au Coran et aux déclarations sur un califat universel. Pourtant,  avoir le contrôle d'un territoire, que ce soit la Tchétchénie, la Palestine, l'Irak, l'Arabie Saoudite, le Pakistan ou l'Indonésie est toujours à l’origine du conflit. Il s’agit d’une multitude de conflits locaux et pas d’un grand «conflit des civilisations». Chaque conflit particulier, malgré les traits communs, n'est semblable à aucun autre. Il n'y a pas de solution universelle pour régler ce problème.

L'Amérique a résolu le problème de sa sécurité nationale: après le 11 septembre, il n'y avait plus d'attentats. Mais la tentative de transformer la lutte contre «le terrorisme international» en politique universelle a échoué. Et ce n'est pas étonnant. La contradiction conceptuelle consistait en ce que cette lutte, qui a du être vraiment universelle et fondée sur des actions communes, était pour les États-Unis un moyen de maintenir son « leadership », c'est-à-dire contraindre les autres puissances à suivre la politique américaine.

À cette étape tout s'est arrêté. Les nations n'aiment pas, qu’on exerce la pression sur elles, même pour des buts nobles. En outre, la répression du terrorisme prévoit l'échange de données secrètes, ce qui s’avère impossible tant qu’on n’a pas de confiance en son partenaire.

L'équipe Obama a une vision du monde plus nuancée et se montre moins disposée à faire des généralisations, que l’administration Bush. C'est pourquoi une compréhension mutuelle est possible, bien qu'on n’ait  jamais une définition universelle du terrorisme. Mais les puissances concurrentes pourraient, au moins, s'abstenir d'exploiter des organisations terroristes les unes contre les autres, comme c’était le cas pendant «la guerre froide», et de ne pas essayer de tirer le profit des problèmes intérieurs de l'autre partie.

 

Auteur: Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Rossia v globalnoi politike (La Russie dans la politique mondiale)

 

Vedomosti

Les hommes d'affaires devront faire des dépenses pour le Caucase du Nord

 

Le président Dmitri Medvedev veut obliger les hommes d'affaires originaires du Caucase à investir dans leur contrée natale, lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti.

Selon les experts, le climat actuel d'investissement dans la nouvelle Région fédérale du Caucase du Nord n'y est pas propice.

"Il ne suffit pas d'investir à Moscou et à l'étranger, il faut également honorer ses dettes", a déclaré Dmitri Medvedev lors d'une réunion à Makhatchkala. Selon lui, il faut "obliger à investir dans la région tous ceux qui ne sont pas indifférents à la vie dans le Caucase, créer des conditions pour cela et, d'autre part, stimuler ceux qui sont capables de faire des largesses et de perdre une certaine somme pour financer leurs républiques natales".

Pour les citoyens russes, toute la Russie est un pays natal, affirme le président de la corporation publique Olympstroï Taïmouraz Bolloev. Selon lui, il a investi dans la construction d'un hôtel et dans le réseau commercial BTK en Ossétie du Nord. Les originaires du Caucase qui n'investissent pas dans leur région natale, doivent revoir leur attitude à cet égard, admet l'homme d'affaires Oumar Djabraïlov, l'ancien sénateur tchétchène, qui vit à Moscou. Depuis 2007, le milliardaire Souleyman Kerimov avait commencé à payer l'impot sur le revenu dans sa république (Daghestan), en versant pour la première année 2,5 milliards de roubles (63 millions d'euros), soit un tiers des revenus de la république. Telman Ismaïlov, le fondateur du groupe AST, a accepté de financer le club tchétchène de football Terek, bien qu'il soit né à Bakou.

Le 16 mars, le vice-premier ministre chargé du Caucase du Nord Alexandre Khloponine avait soumis au président une liste de 16 projets d'investissements dans la région totalisant 224 milliards de roubles (5,6 milliards d'euros). 27 milliards de roubles (681 millions d'euros) seront accordés par le Fonds d'investissement et 194 milliards de roubles (4,8 milliards d'euros) doivent provenir de sources extrabudgétaires. Selon Alexandre Khloponine, sur cette somme, Lukoil a l'intention d'investir 112 milliards de roubles (2,8 milliards d'euros) dans la création d'un complexe de transformation de gaz dans le Nord de la Caspienne.

Selon Dmitri Dolgov, représentant de Lukoil, sa compagnie se propose de mettre en place l’usine de transformation de gaz à Boudennovsk et d'y investir au moins 100 milliards de roubles (2,5 milliards d'euros), mais si Lukoil bénéficie de facilités fiscales pour l'extraction du gaz de la Caspienne, la compagnie pourra investir plus. L'année dernière, le président de la compagnie Vaguit Alekperov avait déclaré que le complexe serait construit en 2015-2016.

Le développement de n'importe quel territoire ne peut être le résultat des efforts paternalistes de l'Etat ou des hommes d'affaires, affirme Anton Danilov-Danilian, le président du conseil d'experts de la Delovaïa Rossia (la Russie d'affaires). Selon lui, si le climat d'investissement ne change pas, le Caucase du Nord sera toujours entretenu de l'extérieur, et cela n'a pas de perspectives. Le palais Konstantin (près de Saint-Pétersbourg) avait été restauré par les hommes d'affaires, Roman Abramovitch avait investi dans la Tchoukotka et Viktor Vekselberg, avait acheté les œufs de Fabergé, rappelle Igor Nikolaïev de FBK. Mais il s'agit là d'une responsabilité sociale spectaculaire: les hommes d'affaires sont pragmatiques et, en échange, ils demanderont des dividendes, a résumé l'économiste.

 

Izvestia/Nezavissimaïa gazeta 

Obama fait baisser les prix du pétrole

 

Le président américain Barack Obama a pris une décision qui pourrait changer la situation sur le marché mondial pétrolier: les Etats-Unis entament la prospection du gisement d’hydrocarbures sur le plateau continental de l’Atlantique, lit-on vendredi dans les quotidiens Izvestia et Nezavissimaïa gazeta.  Pour l'instant on ne sait pas de quels volumes d’hydrocarbures il s'agit. Les réserves du plateau continental atlantique sont estimées à 1500 milliards de m3 de gaz et à 2 milliards de tonnes de pétrole. Mais c'est seulement un pronostic. Les résultats de la prospection géologique vont apparaître d’ici 3 à 5 ans. Les premières livraisons seront effectuées seulement d’ici 5 à 10 ans.

Cependant la réorientation des livraisons de pétrole et la chute des prix du brut sur le marché international, selon l'avis de plusieurs spécialistes, peuvent commencer dés maintenant. «Les Etats-Unis pensent réduire les exportations provenant du Golfe», dit Konstantin Simonov, directeur de la Fondation pour la sécurité énergétique nationale. Cela peut conduire à la réorientation des livraisons de pétrole sur le marché international. Les pays du Golfe peuvent rediriger leurs hydrocarbures vers l’Europe. Selon l'analyste, «cela va créer une menace, car la concurrence sur le marché européen sera plus dure». «En outre, l'effet psychologique de la décision des autorités américaines peut être déjà visible», estime M. Simonov.

Alexander Chtok, chef du département de la compagnie 2К Audit – Delovie konsultatsii rappelle à cette occasion la situation sur le marché gazier: «L'année passée les Etats-Unis ont augmenté les volumes de la production aux frais de l'exploitation de gisements schisteux. Les volumes excédentaires destinés aux Etats-Unis sont redirigés vers les marchés européens. Aujourd’hui, ce sont les consommateurs qui dictent les conditions et non pas les fournisseurs. Tout cela influe directement sur l'industrie du gaz russe, qui est contrainte d'entrer en concurrence dure pour les débouchés. Il se peut que cette situation se répète sur le marché pétrolier».

Mais, tout n'est pas si terrible. «Je doute qu'on trouve un nouveau Golfe sur le plateau continental de l’Atlantique. Probablement, ses réserves sont assez grandes, mais pas immenses», dit Maria Belova, directrice en chef du département de l'énergie de l'Institut d'énergie et des finances. Elle rappelle que ces dernières années on n'a pas découvert de grands gisements, et ceux qui fonctionnent ont atteint déjà leur limite et leur production va diminuer.

«Probablement, la mise en valeur du plateau continental américain permettra de compenser la réduction de l’extraction d’hydrocarbures aux Etats-Unis», estime l'expert. Les prix du pétrole, selon lui, peuvent monter, car l’extraction sur le plateau continental coûte cher.

«Les Etats-Unis traversent actuellement une période difficile, cependant les travaux de forage sur le plateau continental sont un processus difficile et long, donc il est trop tôt pour espérer des changements sur le marché international du pétrole», dit Alexander Maïgour, directeur général d'Energotransproekt.

 

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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