Les titres du 8 avril 2011

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Commémoration du crash de Smolensk: trêve russo-polonaise d'un jour / De la Géorgie vers l’OTAN: un itinéraire interminable / Libye: Washington attend de Kadhafi des actes et pas des paroles

Moskovskie novosti
Commémoration du crash de Smolensk: trêve russo-polonaise d'un jour

Dimanche 10 avril, à partir de 8 heures 41 à Varsovie débuteront les cérémonies funèbres de commémoration du crash aérien qui s’est produit il y a un an près de Smolensk en tuant 96 personnes donc le président polonais Lech Kaczynski, écrit vendredi 8 avril le quotidien Moskovskie novosti. Lundi, à Smolensk et à Katyn les présidents russe et polonais Dmitri Medvedev et Bronislaw Komorowski se rencontreront. La tragédie de Smolensk menaçait de saper définitivement la normalisation des relations entre la Russie et la Pologne. Mais au lieu de cela, elle a seulement divisé l’opinion publique polonaise en deux camps irréconciliables.

Le crash de l’avion présidentiel près de Smolensk il y a un an aurait pu conduire à une véritable catastrophe pour les relations russo-polonaises, qui commençaient progressivement à se normaliser à l’époque grâce aux efforts des gouvernements des deux pays. A la surprise de la majorité des commentateurs, non seulement il a été possible de maintenir la dynamique positive, mais également de la renforcer à mesure que les conséquences du crash et les regains de tension politique pendant l’enquête étaient surmontés. "Jusqu’à présent les gouvernements russe et polonais ont fait preuve d’un dévouement remarquable dans la voie de la réconciliation historique, sans réagir aux provocations et en se tenant fermement à cette politique", a déclaré le rédacteur en chef du magazine Russia in Global Affairs Fedor Loukianov.

L’opposition a l’intention de boycotter les événements publics et de marquer à sa manière le premier anniversaire de la catastrophe. Le congrès constitutif du Mouvement public Lech Kaczynski devrait avoir lieu. Son objectif officiel est de perpétuer le travail du président défunt, mais en réalité il consacrera l’union des partisans de son frère, Jaroslaw Kaczynski, qui le soutiendra avec son parti aux élections parlementaires.

Hier, Iaroslav Kaczynski a une nouvelle fois remis en questions les conclusions du parquet polonais qui excluent l’attentat de la liste des versions de la catastrophe. "Le gouvernement bloque la vérité", a déclaré M.Kaczynski. Et la veille le premier ministre polonais Donald Tusk a subitement jeté de l’huile sur le feu en dénonçant le parti pris du rapport du Comité interétatique d’aviation (MAK) qui éludait la responsabilité de la Russie.

A son tour, Vladimir Markine, porte-parole du Comité d’enquête de Russie, a déclaré hier que les autorités compétentes polonaises n’avait jusqu’à présent répondu qu’à deux requêtes sur six de Moscou, et ce partiellement.

Selon les informations du Centre polonais d’études de l’opinion publique, l’amélioration significative des relations russo-polonaises s’est inversée après le crash de l’avion. La majorité de la population polonaise les considère comme mauvaises. 71% des interrogés estiment que les actions de la Russie pour déterminer les causes de la catastrophe sont insuffisantes, et 61% font remarquer que le gouvernement polonais a commis des erreurs au cours de l’enquête. "Les politiciens profitent de l’anniversaire du crash du 10 avril, comme ils l’ont fait avec l’anniversaire du massacre de Katyn", a déclaré Izabela Jaruga-Nowacka, présidente de la Fédération des familles de Katyn. "La mort de Lech Kaczynski provoquera pendant encore longtemps des sursauts de psychose politique en Pologne, estime Fedor Loukianov. L’opposition ultra-conservatrice n’a pratiquement aucun autre prétexte pour attaquer le gouvernement."
 
Nezavissimaïa gazeta
De la Géorgie vers l’OTAN: un itinéraire interminable

Jeudi, James Appathurai, représentant du Secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase du Sud et l’Asie centrale, s’est rendu à Tbilissi. Le fonctionnaire a rencontré le ministre géorgien des Affaires étrangères Grigol Vachadze dans le cadre de la préparation de la réunion ministérielle de ce dernier avec ses homologues de l’OTAN qui se tiendra avant la fin du mois à Berlin. Le programme de la visite inclut également la rencontre avec le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, les membres du gouvernement, les représentants de l’opposition et de l'opinion publique géorgienne, écrit vendredi 8 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

James Appathurai était attendu à Tbilissi fin mars au séminaire de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN Rose-Roth. Mais il n’est pas venu. Selon la version officielle, la visite a été reportée en raison des événements en Libye. Les médias progouvernementaux de Tbilissi ont tellement insisté sur ce motif de l’absence de M.Appathurai au séminaire, qu’ils ont réussi à obtenir l’effet inverse: la véracité de la version officielle a été remise en question. Le fait est qu’il y a environ deux ans, lorsque M.Appathurai était porte-parole de l’OTAN, un incident qu’on préférerait oublier à Tbilissi s’est produit. Cette histoire a beaucoup touché Appathurai, et selon les rumeurs, elle lui a même valu des désagréments professionnels.

Après l’une des rencontres du gouvernement géorgien avec les hauts fonctionnaires de l’OTAN, plusieurs médias géorgiens avaient publié des informations selon lesquelles la Géorgie allait adhérer à l’OTAN au cours du mois prochain. Cela a fait énormément de bruit. A la recherche de la source initiale, les dirigeants géorgiens s’accusaient les uns les autres, les fonctionnaires européens et même le Secrétaire général de l’OTAN. En fin de compte le nom d’Appathurai a surgi qui aurait déclaré à un membre de la délégation géorgienne la nouvelle sensationnelle de l’adhésion de la Géorgie à l’Alliance. Le porte-parole de l’OTAN a eu du mal à convaincre la presse progouvernementale géorgienne qui avait diffusé la désinformation de la démentir, ce qu'elle a fait avec une telle lenteur et une telle réticence, que les autorités géorgiennes ont été suspectées d’être derrière la rumeur. Le gouvernement devait faire quelque chose à un moment où l’opposition s'activait dans le pays.

Jeudi, à son arrivée dans la capitale géorgienne, James Appathurai a confirmé le but de sa visite et la version officielle de son report. "Nous aborderont également la mise en œuvre des réformes engagées en Géorgie pour se rapprocher des normes de l’OTAN", a-t-il déclaré.

La visite de M.Appathurai et ses déclarations conviviales peuvent être considérées comme opportunes. Dernièrement, le gouvernement géorgien exprimait son mécontentement, voire sa colère, en raison de la stagnation du processus d’adhésion du pays à l’OTAN. Récemment, Mikhaïl Saakachvili a sèchement déclaré: si l’OTAN, sous la pression de la Russie, est capable de sacrifier les intérêts des alliés (la Géorgie), l’intérêt de la Géorgie pour l’adhésion à l’Alliance, si dépendante du dictat extérieur, pourrait diminuer "malgré le fait que le pays soit unanime concernant l’adhésion à l’OTAN."

En parlant d’unanimité, Saakachvili n’était pas loin de la vérité. A la veille de la visite de James Appathurai, le Centre de ressources d’études du Caucase a publié les résultats d’un sondage organisé à la demande de l’Institut américain démocratique (National Democratic Institute for International Affairs) avec le financement de l’Agence suédoise de développement. Selon les résultats, 56% de la population géorgienne soutiennent l’adhésion du pays à l’OTAN, 15% la soutiennent avec des réserves, et 11% sont neutres. Ainsi, les affirmations de James Appathurai sur le caractère inévitable de l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Bien qu’on puisse demander en retour: "Quand l'adhésion aura-telle enfin lieu?"
 
Kommersant
Libye: Washington attend de Kadhafi des actes et pas des paroles

La lettre de trois pages écrite par Mouammar Kadhafi et adressée personnellement au président américain a été reçue mercredi, écrit vendredi 8 avril le quotidien Kommersant. Selon l’agence d’information Associated Press, qui a eu connaissance de son contenu, le colonel Kadhafi affirme que les rebelles qui tentent de le renverser sont membres du groupe Al-Qaïda. Selon lui, la Libye souffre plus "moralement" que "physiquement" de la campagne militaire de l’OTAN. "Il est impossible de construire la démocratie avec des missiles et l’aviation militaire. Les Libyens doivent décider eux-mêmes de leur sort dans le cadre de l’Union africaine", écrit-il au président américain en lui demandant de faire pression sur l’OTAN pour qu'elle cesse les attaques.

Le colonel s’adresse au chef de la Maison Blanche en utilisant son nom intégral, Barack Hussein Abu Obama, en soulignant le lien du "sang" du chef de l’Etat américain avec le monde musulman.

La lettre de Tripoli n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme à Washington. "Je ne pense pas que ce qu’on attend de Kadhafi soit un mystère", a déclaré la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Selon elle, le colonel libyen doit annoncer un cessez-le-feu, ses troupes doivent quitter les villes prises au prix de nombreuses vies humaines, et Kadhafi doit démissionner et quitter la Libye. Comme l’a ajouté le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney, le colonel ne doit pas "parler, mais agir" pour que la paix s’instaure en Libye.

Cependant, les forces en confrontation en Libye ont engagé une guerre pour le pétrole. Comme l’ont annoncé la veille les représentants de l’opposition libyenne, l’armée de Kadhafi a bombardé massivement deux champs pétroliers occupés par les rebelles à l’Est du pays, à Misla et dans l’oasis de Waha. L’exploitation pétrolière de ces deux sites a été suspendue. L’armée de l’air britannique a riposté par un bombardement du plus grand champ pétrolier libyen d'Al-Sarir contrôlé par le régime de Kadhafi. Les bombes ont endommagé l’oléoduc qui transportait le pétrole vers le terminal d’exportation sur la côte méditerranéenne.

Selon l’opposition, l’armée gouvernementale prévoit une offensive contre la ville portuaire de Tobrouk, d'où une importante cargaison de pétrole se prépare à être expédiée. Les rebelles espèrent vendre avec l’aide du Qatar le pétrole accumulé dans le terminal pétrolier, et acheter des produits alimentaires, des médicaments et du carburant grâce à cet argent.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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