Les titres du 10 octobre 2011

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Sarkozy en conflit avec Ankara pour gagner les voix de la diaspora arménienne// Pékin et Moscou partenaires pour la modernisation// Saakachvili est prêt à rencontrer Poutine

Kommersant
Sarkozy en conflit avec Ankara pour gagner les voix de la diaspora arménienne

La tournée transcaucasienne du président français Nicolas Sarkozy a donné lieu à un grave conflit diplomatique entre Paris et Ankara, écrit lundi le quotidien Kommersant.
Avant son discours à Erevan, Nicolas Sarkozy avait averti : "Je vais lancer une grenade dégoupillée". Le président français était parfaitement conscient des conséquences de sa démarche, mais a tout de même exigé de la Turquie de reconnaître le génocide arménien de 1915.
La réaction d’Ankara ne s’est pas fait attendre. Le ministre turc des Affaires étrangères
Ahmet Davutoglu a conseillé à Paris de se tourner vers son passé colonial au lieu de donner des leçons à d’autres, et a accusé la France de traiter les étrangers comme des citoyens de seconde zone. Le ministre turc aux Affaires européennes Egemen Bagis en a rajouté. Selon lui, Sarkozy fait de l’opportunisme politique, et il adopte ce type d’approche après avoir été effrayé par les derniers sondages politiques.

Les experts français reconnaissent que le président a décidé de provoquer un scandale autour du génocide arménien à des fins électorales. L’objectif de Sarkozy consiste à s’assurer le soutien de la diaspora arménienne influente en France, estimée à 500.000 personnes.

Paris et Ankara se querelle en raison du génocide arménien depuis 10 ans. En 2001, à l’époque de Jacques Chirac, la France a reconnu que le meurtre de 1,5 million d’Arméniens par l’Empire ottoman était un génocide. La Turquie estime que, premièrement, il y a avait bien moins de victimes (300.000) et, deuxièmement, les Arméniens ont été tués au cours d’une révolte.

La décision de Jacques Chirac a conduit à une guerre commerciale entre les deux pays : Ankara a refusé d’acheter les chars, les missiles et les hélicoptères de Paris, les compagnies françaises ont été exclues de certains appels d’offre, ce qui a infligé un préjudice de plusieurs milliards de dollars. En 2006, l’Assemblée nationale de France a adopté une loi pénalisant la négation du génocide arménien. A l’époque, plusieurs contrats importants ont été annulés, y compris dans le domaine militaire. Toutefois, l’affaire n’est pas allée jusqu’à la rupture, car le Sénat n’a pas approuvé cette loi. Aujourd’hui, il est question de l’adoption de cette loi par le Sénat, par la suite elle deviendra obligatoire et tout citoyen français niant publiquement le génocide arménien pourrait être condamné à un an d’emprisonnement et une amende de 50.000 euros.

En Turquie, on entend déjà les appels à boycotter les produits français. Cette fois, des contrats pour 15 milliards d’euros sont menacés. Mais cela n’effraye pas Nicolas Sarkozy, car il joue sciemment sur l’exacerbation du litige. Selon les experts, le président cherche à mobiliser l’électorat traditionnel de droite, qui s’oppose catégoriquement à l’adhésion de la Turquie à l’UE. En entrant en conflit avec Ankara, Sarkozy réanime les opinions antiturques de la société, joue sur le contraste avec les socialistes politiquement corrects qui n’osent pas s’exprimer publiquement contre l’adhésion de cet Etat islamique de 72 millions d’habitants à l’UE.

Kommersant

Pékin et Moscou partenaires pour la modernisation

Au cours de la visite du premier ministre Vladimir Poutine en Chine, qui commence aujourd’hui, Moscou et Pékin signeront un mémorandum de coopération dans le domaine de la modernisation, écrit lundi le quotidien Kommersant, se référant à une déclaration du
vice-premier ministre russe Alexandre Joukov, à la tête de la délégation russe de la commission intergouvernementale avec la Chine. Selon des sources au sein du gouvernement, il avait été décidé d’élaborer ce document au cours de la visite de Dmitri Medvedev en Chine en septembre 2010.

Jusqu’à récemment, la Russie étudiait seulement les pays de l’UE, les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux très avancés en tant que sources de hautes technologies pour la modernisation de son économie. Moscou était sceptique quant au niveau de développement technologique de la Chine. Au final, la Corée du Sud a été le seul pays asiatique avec lequel la Russie a signé un mémorandum de modernisation (le document a été signé en novembre 2010 pendant la visite de Dmitri Medvedev à Séoul).

Les parties ont décidé d’intituler le document devant être signé Coopération dans le domaine de la modernisation de l’économie, sans indiquer qui modernisera l’autre. "Nous espérons que ce processus sera mutuel", déclare une source du ministère russe des Affaires étrangères.
Les axes prometteurs de la coopération cités par Alexandre Joukov indiquent la même chose :
la Russie est le leader dans le développement de l’énergie nucléaire, de l’espace et de l’aviation, tandis que la Chine a pris beaucoup d’avance dans le domaine du transport ferroviaire, la construction navale, la production des équipements de production d’énergie et les sources d'énergie alternatives.

Toutefois, les chiffres des échanges commerciaux montrent que la Chine sera une ressource d’innovations. Selon le ministère russe du Développement économique, au cours des dernières années 70% des exportations russes en Chine concernaient les produits minéraux, le bois et la pâte à papier. Quant à la part des engins et des équipements, elle est inférieure à 5%. Par contre, plus de la moitié des importations en Russie sont des produits techniques. Selon le bilan de 2008, ses fournitures en provenance de Chine étaient 20 fois supérieures par rapport à la Russie.

Selon les estimations des experts, la fabrication en Chine de la production basée sur les élaborations russes serait la plus rentable. "Il s’agit de l’exploitation du potentiel de la Russie et des capacités de la base industrielle chinoise de fabrication des produits qui permettront de s'implanter sur les marchés des pays tiers", a confirmé Yang Cheng, directeur adjoint du centre d’études de la Russie à l’Université de la Chine de l’Est.

Nezavissimaïa gazeta
Saakachvili est prêt à rencontrer Poutine

Samedi, dans une interview sur la chaîne Roustavi-2, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili s'est dit prêt à rencontrer le premier ministre russe Vladimir Poutine, "qui retrouve officiellement le poste présidentiel". Toutefois, il a fixé des préalables à la tenue du dialogue, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon les observateurs, sa déclaration actuelle est une réponse à l’appel du président français
Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Tbilissi. Dans son discours, en déclarant que la Russie avait privé la Géorgie d’une partie de son territoire, il a appelé à faire tout le nécessaire pour que la Russie redevienne un allié de la Géorgie. "La Russie et la Géorgie doivent redevenir partenaires et amies", a souligné Sarkozy.

Saakachvili a annoncé sa position après le départ de Sarkozy de Tbilissi. "Je suis prêt à rencontrer Vladimir Poutine… Vu qu’il revient officiellement au pouvoir, je suis prêt à discuter avec lui à tout moment. Cependant, cela doit être une discussion entre les dirigeants de deux nations égales, et personne ne doit croire que c’est une mesure contraignante pour nous, que nous sommes au pied du mur, écrasés, achetés – personne n’est capable de le faire. Nous ne craignons pas la déstabilisation, Poutine n’est pas en mesure de le faire – nous avons surmonté bien d’autres défis! ", a déclaré Saakachvili sur la chaîne Roustavi-2. Selon lui, en sortant dans le centre-ville de Tbilissi, on peut rencontrer beaucoup de Russes enchantés par la Géorgie. "Nous n’avons rien contre… Qu’on nous laisse en paix, qu’ils retirent leurs troupes, et toutes les plages et stations balnéaires seront ouvertes pour leurs touristes. Mais nous ne donneront pas nos terres, c’est impossible",  le dernier message de Saakachvili n’était pas adressé aux Russes vivant dans le centre de Tbilissi, mais aux autorités russes.

Le politologue géorgien Ramaz Sakvarelidze estime que la position exprimée par Sarkozy au sujet des relations russo-géorgiennes n’a rien de nouveau, et auparavant les mêmes paroles étaient prononcées, notamment par le vice-président américain Joe Biden lors de sa visite en Géorgie. Cependant, les autorités des deux pays n’entendent pas les recommandations des autres dirigeants. Le nouvel échec des négociations russo-géorgiennes concernant l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en est un parfait exemple. Samedi, le vice-ministre géorgien des Affaires étrangères Sergi Kapanadze a déclaré aux journalistes que la dernière réunion, qui s’était tenue à Genève, n'avait abouti à aucun résultat. "Les négociations sont terminées et nous pouvons dire que c’est un échec…

La Géorgie ne peut pas donner son accord pour l’adhésion de la Russie à l’OMC tant que la Russie ne changera pas de position concernant le commerce sur les territoires occupés", a déclaré Sergi Kapanadze en faisant allusion à l’Abkhazie et à l’Ossétie du Sud. La Géorgie exige la mise en place d'un monitorage international sur les frontières contestées hors du contrôle des autonomies, ainsi que l’instauration d’un système d’échange d’informations relatives à la circulation des frets, ce qui assurera la transparence du commerce.


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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