Courrier des lecteurs Eric R., 2011-11-11 18:31

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Accuser MM. Mitterrand et Chirac de la dette actuelle de la France est discutable car incomplet. En tant que chefs de l'Etat, ils en sont bien sûr responsables, quoique inégalement. De plus, ils ont souvent dirigé le pays avec des premiers ministres qui leur étaient opposés. Il est donc judicieux d'incriminer aussi des gouvernements.

Accuser MM. Mitterrand et Chirac de la dette actuelle de la France est discutable car incomplet. En tant que chefs de l'Etat, ils en sont bien sûr responsables, quoique inégalement. De plus, ils ont souvent dirigé le pays avec des premiers ministres qui leur étaient opposés. Il est donc judicieux d'incriminer aussi des gouvernements.

Sous la présidence du second, de 1995 à 1997, la dette est passée de 680 à 750 Md d'€ (55  59% du PIB). Puis de 1997 à 2002 (cohabitation) de 750 à 910 Md (59  58%) et, de 2002 à 2007, de 910 à 1210 Md (58  64%).
 Mais M. Sarkozy, qui a toujours dirigé avec un gouvernement favorable, est lourdement impliqué car, de 2007 à ce jour, il l'a portée à 1680 Md, soit 84 %. La crise n'y est pas étrangère car elle a créé des dépenses supplémentaires, mais la baisse forcenée, et inopportune en cette période, des impôts et taxes (bouclier fiscal et ses allégements de charges, d'ISF) et de la TVA (restaurateurs) a empêché ou amoindri les rentrées fiscales de l'Etat. On les a juste compensées par d'autres taxes qui, elles, ne rapportent rien et ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Il fut une époque où la croissance permettait ces largesses. C'est fini et l'Etat a en plus renoncé à lever l'impôt. Un exemple: en 1998, la tranche supérieure d'imposition sur les revenus était à 54%, la suivante à 48% et la troisième  à 43%. Aujourd'hui, la tranche supérieure est à 41%. Imaginez le manque à gagner!
Quant aux dépenses régaliennes, chacun veut avoir des hôpitaux,  des écoles, des routes en bon état, des trains qui roulent, recevoir son courrier, une police et une armée. Tout cela a un cota et quand l'Etat n'a plus de rentres d'argent, il s'endette. Ce n'est pas un hasard si le paiement des seuls intérêts de sa dette sera en 2012 le premier poste de ses dépenses qui engloutira l'ensemble de l'impôt sur le revenu.

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