Les titres du 14 mai 2012

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Les droits de l'homme en UE au menu de la Douma// La France de Hollande se cherche en politique étrangère// Un camp de l'opposition russe vu de l'intérieur// Breivik: un terroriste à la fois dément et parfaitement normal

Kommersant
Les droits de l'homme en UE au menu de la Douma

Les premières audiences sur le respect des droits de l'homme dans les pays de l'Union européenne se tiendront aujourd'hui à la Douma (chambre basse du parlement russe), écrit lundi le quotidien Kommersant. Les députés évoqueront  la situation des "non-citoyens" dans les pays baltes, les problèmes des tsiganes, des immigrés et des réfugiés, le racisme et la xénophobie.
Les initiateurs des audiences affirment que ce n'est pas une riposte aux Européens, qui critiquent régulièrement la Russie. Andreï Klimov, premier chef adjoint du comité pour les affaires internationales à la Douma, a expliqué que les députés voulaient simplement examiner "ce qui se passe en réalité chez ceux qui proposent à la Russie de prendre exemple sur eux".

C'est Andreï Klimov, du parti Russie Unie, qui a proposé à la mi-mars à ses collègues de se pencher sur le respect des droits de l'homme dans les pays de l'UE. A la question de savoir pourquoi la Douma n'était pas préoccupée par ce genre de questions auparavant, Klimov a répondu: "En décembre, le ministère russe des Affaires étrangères a pour la première fois rendu public le rapport spécial sur la situation des droits de l'homme dans le monde. Nous l'avons étudié avec attention et voulons le discuter. Nous avons toutes les raisons juridiques pour cela: la Russie et les pays de l'Union européenne font partie du Conseil de l'Europe et de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), dont le règlement autorise leurs membres à se poser mutuellement des questions sur les droits de l'homme".

Le rapport du ministère russe des Affaires étrangères critique fortement les Etats-Unis, l'UE et la Géorgie. En ce qui concerne le respect des droits de l'homme en UE, le MAE russe estime que les questions les plus problématiques concernent les "non-citoyens" dans les pays baltes, les tsiganes, les immigrants et les réfugiés, ainsi que le racisme et la xénophobie. D'après le rapport, les plus graves infractions ont été constatées au Royaume-Uni, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en Finlande, en Allemagne, en France, en Suède, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie.

L'auteur du rapport, Konstantin Dolgov, commissaire du ministère russe des Affaires étrangères pour les droits de l'homme, assistera aux audiences qui se tiendront aujourd'hui à la Douma. Klimov et Dolgov nient formellement que ces audiences soient destinées à présenter sous un mauvais jour les Européens qui critiquent la Russie. "Nous n'agissons pas ainsi parce que nous sommes fatigués d'entendre leurs critiques, a déclaré Andreï Klimov. En tant qu'un pays européen civilisé, nous sommes simplement obligés de contribuer au règlement des plus graves problèmes en la matière, vu qu'ils ne veulent pas le faire eux-mêmes."

Des invitations à participer aux audiences parlementaires ont été envoyées aux membres des commissions pour les affaires internationales du Parlement européen, au représentant de l'UE en Russie Fernando Valenzuela et aux représentants des organisations des droits de l'homme, telles qu'Amnesty International.

Kommersant
La France de Hollande se cherche en politique étrangère

François Hollande, qui prendra demain ses fonctions de président, a déjà adhéré au règlement des principaux problèmes en Europe et dans le monde. Il s'est entretenu avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, il devrait prochainement rencontrer Angela Merkel à Berlin, et assister aux sommets du G8 et de l'Otan aux Etats-Unis, ainsi qu'au sommet de l'UE à Bruxelles, écrit lundi le quotidien Kommersant.

L'entretien le plus ardu attend François Hollande à Berlin les 15-16 mai. Angela Merkel refuse formellement la proposition du président français de revoir le pacte budgétaire adopté par 25 des 27 pays de l'Union européenne. Pour la chancelière allemande, la discipline budgétaire est une question de principe. Berlin estime qu'il est absurde de promettre d'augmenter le SMIG et de diminuer l'âge de la retraire, tandis que la majorité des pays de l'UE réduisent leurs dépenses publiques.

Selon les experts, Hollande a peu de chance de pouvoir convaincre Angela Merkel de revoir le pacte budgétaire. Mais le nouveau président français ne peut pas non plus renoncer brusquement à ses promesses de campagne, car les élections législatives se tiendront dans un mois, et le leader des socialistes ne veut certainement pas faire preuve de faiblesse sous la pression de la "chancelière de fer". Par conséquent, l'alliance franco-allemande, qui définissait le visage de l'UE au cours des dernières décennies, pourrait être remise en question.

Les Etats-Unis ont réagi plus calmement à l'arrivée au pouvoir à Paris du président socialiste. Après tout, Barack Obama compte également sur l'électorat de gauche à la prochaine élection présidentielle de novembre. Il est surtout préoccupé par la promesse de François Hollande de retirer le contingent français d'Afghanistan cette année, et non pas fin 2013, comme le voulait Nicolas Sarkozy. Les Américains craignent que l'exemple de Paris ne soit suivi par d'autres alliés de l'Otan, ce qui obligerait le Pentagone à endosser un fardeau supplémentaire.

L'évolution de la diplomatie française dans l'ensemble pourrait avoir des conséquences bien plus graves pour les Etats-Unis. A l'époque de Nicolas Sarkozy elle était clairement proaméricaine, ce qui ne correspond pas tout à fait aux traditions de Paris en termes de politique étrangère depuis l'époque du général de Gaulle. La France s'est toujours démarquée par son approche particulière des affaires mondiales, en s'opposant parfois à Washington. La confrontation entre Jacques Chirac et George W. Bush en 2003 à la veille de la guerre en Irak. Pendant son mandat, Nicolas Sarkozy ne se permettait rien de ce genre. Et dans certains cas, par exemple, en Libye, il se comportait même de manière plus déterminée que Barack Obama. Avec l'arrivée de François Hollande, la diplomatie française pourrait revenir aux traditions d'une époque où l'orientation sur les Etats-Unis n'était pas aussi marquée.
En ce qui concerne la politique à l'égard de la Russie, selon l'opinion des experts, la politique de Paris ne changera pas. Aucun politique socialiste ne remet en cause les relations particulières et le "partenariat privilégié" avec Moscou qui se sont établis au cours des dernières années.

Novaïa gazeta
Un camp de l'opposition russe vu de l'intérieur

Voici ce que donne une expérience de démocratie directe à Moscou. Le camp de contestataires évoque un mini-Etat normalement structuré. On y ramasse les déchets, on aide les pauvres, on lit des livres, on discute, tout en se respectant mutuellement. Personne n'a l'intention de quitter cet Etat, parce que beaucoup de choses intéressantes sont encore à venir, écrit lundi le quotidien Novaïa gazeta.

Le camp improvisé au centre de Moscou près du monument de l'écrivain kazakh Abaï Kounanbaev sur le boulevard Tchistoproudny est soudainement né dans la nuit du 6 au 7 mai. Après la "Marche des millions", réprimée violemment par la police et assortie d'arrestations de militants et de simples passants, les manifestants ont réussi à progresser en bon ordre du Bolchoï kamenny most jusqu'au boulevard Tchistoproudny pour finalement y élire domicile et déployer les tentes.
Il n'y a pas de leaders concrets ou de règles précises dans le camp, tout s'organise spontanément, sur l'initiative personnelle et à titre bénévole.
Il existe quatre groupes d'initiative dans le campement: la cuisine, l'atelier artistique, l'éducation juridique et les patrouilles de volontaires.
Dans la "cuisine" disposée sur les bancs devant le monument on distribue de la nourriture et de l'eau bouillante. Il est strictement interdit de consommer de l'alcool dans le camp, et si une personne est ivre, on appelle immédiatement la police. On achète de la nourriture avec l'argent de la tirelire mise à disposition.
Sous les arbres et près d'une fontaine se trouvent les sacs de couchage, les tapis et les vêtements chauds où dorment et se reposent les militants, et où ils peuvent également lire et dessiner.
Au centre du campement se trouve un "point d'information": sur un arbre sont accrochés des panneaux en carton avec le planning de la journée. Chaque jour il est identique, on change seulement les appellations des conférences. Par exemple, le planning de samedi était le suivant:

6.00 "Bonjour, citoyens libres d'un pays pas franchement libre!", gymnastique.

9.20 Séminaire consacré à l'espéranto.

L'organisation des activités culturelles et éducatives est prise en charge par "l'atelier artistique" qui imprime également les dépliants, les stickers avec le portrait d'Abaï Kounanbaev, devenu le symbole de la protestation en Russie, et organise également des "crossingbooks": les gens apportent des livres, et chacun est libre de les prendre et de les lire.

11.30 Conférence "Que faire si la police vous interpelle".

La conférence est dispensée par les membres du groupe juridique d'initiation. Le principal message est la formule: "Tu ne veux pas recevoir de coup de matraque entre les deux yeux et pleurer à cause du gaz lacrymogène? Réponds aux représentants des forces de l'ordre correctement et poliment".

16.00 Le tri et le recyclage des déchets

La question des déchets est très sensible dans le campement. Hormis l'obligation de les recycler, les militants armés de balais et de pelles font trois fois par jour le tour du camp et lavent le monument une fois par jour.

21.00 Assemblée citoyenne

Une assemblée publique où sont discutées les propositions d'aménagement de la vie et les perspectives du camp. Le modérateur de l'assemblée écoute chaque personne souhaitant exprimer ses propositions: de la question des médicaments pour le campement à la discussion de savoir comment minimiser les nuisances pour les habitants locaux (entre 23.00 et 8.00 les habitants du camp essayent de ne pas faire de bruit, il est même interdit de taper dans ses mains). Puis les propositions sont examinées et l'assemblée vote.

Des droujinniki (milices composées de citoyens volontaires) patrouillent en permanence le territoire du boulevard Tchistoproudny. Après le 9 mai, les rumeurs disaient que dans la nuit les nationalistes voulaient attaquer le campement, où il y a beaucoup de représentants des mouvements de gauche et antifascistes. Mais finalement la gauche et la droite ont réussi à s'entendre, ils ont proclamé le territoire du camp "zone libre" et font ensemble la chasse aux militants des mouvements pro-Poutine qui tentent périodiquement d'organiser des provocations.

Aucune confrontation avec les forces anti-émeute ou la police n'a eu lieu au cours des quatre derniers jours.

Moskovskie Novosti
Breivik: un terroriste à la fois dément et parfaitement normal
   
Le procès d'Anders Breivik est entré dans sa phase la plus émotionnelle, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti. La semaine dernière, les survivants du massacre sur l'île d'Utoeya ont commencé à témoigner au tribunal. Les membres du camp de jeunesse du parti travailliste norvégien ayant survécu au massacre ont pour la première fois depuis le 22 juillet dernier rencontré face à face l'organisateur de l'attentat.

La journée de Breivik dans la prison d'Ila commence par le réveil à 6.30. Breivik est transporté au tribunal dans une camionnette blindée Mercedes-Benz 416 CDI escortée par un convoi de police, concoctant à chaque fois des itinéraires alternatifs pour le transport de l'accusé. Le véhicule transportant Breivik quitte la prison d'Ila à 7.50 et arrive au tribunal vers 8.30, une demi-heure avant le début du procès. A l'arrivée au tribunal, Breivik, mains et pieds menottés, est accompagné du garage souterrain dans la salle d'audience 250. On l'installe dans une cabine en verre blindé et on lui retire ses menottes.

Détenu dans le bloc G, Anders Breivik est le premier de l'histoire de la prison d'Ila à disposer de trois cellules voisines de 7 m² chacune. Dans l'une d'elle Breivik se repose, une autre lui sert de bureau ou il écrit ou travaille sur un ordinateur, et des accessoires de sport sont installés dans la troisième cellule où Breivik fait des exercices. L'administration d'Ila explique un tel placement par des raisons de sécurité.

Un gardien du bloc G inscrit minutieusement dans un registre la vie quotidienne de Breivik en prison. Il s'agit en général de la télévision, de la lecture de livres historiques, de jeux vidéo sans violence, de sport et de promenade dans la cour de la prison, des interrogatoires et des discussions avec des psychologues, des avocats et le personnel d'Ila.

Selon les avocats, leur protégé écrit en prison le livre expliquant comment il compte poursuivre son combat contre l'islamisation de l'Europe et le multiculturalisme. De plus, Breivik reçoit chaque jour de nombreuses lettres et passe beaucoup de temps à y répondre. Il ne fait l'objet d'aucune restriction en termes de communications téléphoniques et peut appeler ses amis.

Le déroulement des audiences est suivi par vidéo dans 18 tribunaux locaux à travers la Norvège par plus de 2.500 personnes, dont près de 1.500 sont des journalistes accrédités. Mais ils n'ont même pas le droit de pratiquer des captures d'écran pendant l'audience, et la retransmission en direct des discours de Breivik et de certains témoins est interdite. Il n'est possible de suivre les déclarations de l'accusé en direct que dans les reportages Twitter sur les sites des plus grands journaux.

Les dépenses totales d'activités pour l'affaire Breivik pourraient dépasser 15,9 millions de dollars (92 millions de couronnes norvégiennes). Le quart de cette somme (22 millions de couronnes) aura servi à assurer la sécurité.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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