Les titres du 6 juillet 2012

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Le Tadjikistan fait d'une base un éléphant// Le tsunami acquitté dans l'affaire de Fukushima// Elections imprévisibles dans une Libye hors de contrôle

Kommersant

Le Tadjikistan fait d'une base un éléphant

Un grand scandale est sur le point d'éclater dans les relations entre Moscou et Douchanbé à cause de la 201e base militaire russe, écrit vendredi 6 juillet le quotidien Kommersant. La Russie a accusé les autorités tadjikes de proposer des conditions inacceptables pour la location de la base et a suspendu son financement. Le ministère de la Défense du Tadjikistan a qualifié la position de la Russie de "politiquement incorrecte". Même les ministres de la Défense des deux pays, qui se sont rencontrés pendant la réunion du Conseil de la CEI, n'ont pas réussi à sortir la situation de l'impasse.

La veille, le général Vladimir Tchirkine, commandant de l'armée de terre russe, a évoqué cette situation critique lors des négociations avec Douchanbé sur la signature d'un nouvel accord relatif à la 201e base. "Le Tadjikistan avance des exigences impossibles à remplir et qui vont à l'encontre de nos propositions. On se retrouve dans une situation qui peut devenir impossible à régler", a-t-il déclaré avant d'ajouter que la présence de l'armée russe à Douchanbé pourrait être remise en question. Il a averti: jusqu'à ce que la situation autour de la base soit clarifiée, le ministère russe de la Défense n'a pas l'intention de financer son développement. Puis le général Nikolaï Makarov, chef de l'état-major de l'armée russe, a annoncé la suspension du financement de la 201e base, en l'expliquant par des "actions non constructives des autorités tadjikes". Le ministère tadjik de la Défense a répondu aux militaires russes que la réaction de Moscou était "politiquement incorrecte".

La plus grande base de l'armée de terre russe dans l'espace postsoviétique, qui se trouve au Tadjikistan et dont le contingent compte près de 7.000 soldats, a été créée en 2004 avec le corps de la 201e division d'infanterie motorisée. Un accord intergouvernemental sur dix ans a été conclu à l'époque. Les militaires russes sont déployés au Tadjikistan dans trois garnisons: à Douchanbé, à Kourgan-Tioubé et à Kouliab.

Les négociations actuelles pour le prolongement de la présence de la 201e base ont commencé en 2008. En septembre 2011, aucune difficulté dans les pourparlers ne semblait à prévoir. Pendant sa visite à Douchanbé, le président russe de l'époque Dmitri Medvedev a laissé entendre, après un entretien avec son homologue tadjik Emomali Rakhmon, que les parties s'étaient entendues pour garder la 201e base au moins pour un demi-siècle après 2014.

Cependant, après cela, la situation a soudainement changé. Le général Tchirkine a reconnu que le Tadjikistan avait avancé plus de 20 exigences qui ne cessent de changer. "Douchanbé voulait limiter [la présence de la 201e base] à 10 ans, puis à 20 ou à 29 tout au plus. Ensuite, ils ont voulu recevoir gratuitement du matériel militaire, puis des munitions. Des propositions du même genre concernent le financement de la base" a énuméré le général.

Dans ces circonstances, la réunion d'hier du Conseil des ministres de la CEI à Kaliningrad semblait l'occasion de sortir la situation de l'impasse. Mais cela ne s'est pas produit. Le ministre tadjik de la Défense Cherali Khaïroulloïev a ouvertement déclaré hier: Douchanbé n'a toujours pas pris connaissance du projet russe de l'accord relatif à la présence de la 201e base russe, mais les autorités préparent leur propre version de l'accord.

"Le président Rakhmon cherche à obtenir un maximum de profit des négociations avec la Russie en profitant d'un plus grand nombre d'acteurs actifs dans la région", a expliqué Alexandre Karavaïev, directeur général adjoint du Centre d'étude de l'espace postsoviétique de l'Université d'Etat de Moscou. Selon l'expert, la coopération bien plus active depuis quelque temps du Tadjikistan avec les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et les monarchies du Golfe, notamment le Qatar, prive Moscou du monopole de ses relations avec Douchanbé et du rôle de "frère aîné".

Peu de temps avant l'échange d'accusations entre Douchanbé et Moscou, le président Rakhmon s'est rendu en Chine en visite de cinq jours, où il a réussi à obtenir un crédit d'environ 2 milliards de dollars. A son tour, Emomali Rakhmon a qualifié les relations avec Pékin de "priorité de la politique étrangère du Tadjikistan".

Selon certaines informations, les Etats-Unis négocient avec Douchanbé pour le transfert d'une partie du matériel militaire et d'équipements après le retrait du contingent américain d'Afghanistan.

Moskovskie Novosti

Le tsunami acquitté dans l'affaire de Fukushima

Le 5 juillet, la Commission parlementaire du Japon a rendu publics les résultats de l'enquête sur les causes de la fuite radioactive à la centrale nucléaire de Fukushima survenue en mars 2011. Les auteurs du rapport rédigé à partir des résultats de l'enquête affirment que la tragédie est survenue suite à une erreur humaine, et non pas en raison du tsunami, comme on le supposait initialement, écrit vendredi 6 juillet le quotidien Moskovskie Novosti.

"L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima de l'opérateur TEPCO résulte d'un accord secret entre le gouvernement, les organismes de contrôle et TEPCO, ainsi qu'en raison des erreurs des dirigeants de ces instances, lit-on dans le rapport de la commission spéciale chargée de l'enquête sur l'accident. Ils ont négligé le droit du peuple japonais à la protection contre les fuites nucléaires. De cette manière, le facteur anthropique peut être considéré comme la principale cause de l'incident." Les auteurs du rapport ont également souligné qu'il ne fallait pas tenir pour responsables des personnes en particulier, car les causes qui sont à l'origine de la tragédie se trouvent dans le système même de la sécurité nucléaire du Japon.

De plus, la commission a fait une autre conclusion surprenante: l'accident à la centrale aurait pu être provoqué non seulement par le tsunami, mais également par le tremblement de terre qui l'a précédé.

Le rapport publié le 5 juin est considéré comme le plus fiable, car il a été rédigé au plus haut niveau, pendant plus longtemps et de manière plus scrupuleuse que les rapports précédents. Cette enquête a été menée sous la supervision du parlement. Depuis décembre dernier, dix experts et meilleurs spécialistes en physique nucléaire et en technologies de sûreté radiologique ont analysé l'incident de Fukushima-1 et ont comparé les mesures prises par le personnel avec les instructions de TEPCO, qui a dû les présenter aux autorités.

Les auteurs du rapport ne doutent pas que le Japon a besoin de l'énergie nucléaire, mais proposent de changer les principes de travail actuels de ce secteur.

En dépit des dépenses supplémentaires qui devront être prises en charge par les compagnies nucléaires japonaises, les résultats du rapport sont plutôt une bonne nouvelle pour elles. Depuis l'accident, le public se demandait sérieusement si le pays avait réellement besoin de l'énergie nucléaire.

Les compagnies japonaises qui travaillent dans le secteur nucléaire ont perdu près de 20 milliards de dollars depuis l'incident à la centrale nucléaire de Fukushima. De plus, après l'accident, toutes les centrales nucléaires japonaises ont interrompu leur travail pour effectuer des opérations de prévention et de vérification des systèmes de sécurité, même si avant l'incident, le nucléaire permettait de produire un tiers de l'électricité consommée au Japon.

"Le mouvement antinucléaire qui se soulève aujourd'hui au Japon rappelle beaucoup la situation en Allemagne, qui a renoncé en fin de compte à l'énergie nucléaire sous la pression sociale", a déclaré Konstantin Simonov, directeur de la Fondation de la sécurité énergétique nationale.

Selon l'expert, la situation économique du Japon ne lui permettra pas de renoncer complètement aux centrales nucléaires. "En remplaçant toute l'électricité produite par les centrales nucléaires par le gaz, le pays aurait besoin d'environ 60-70 milliards de mètres cubes par an. Autrement dit, il serait nécessaire de plus que doubler les approvisionnements actuels. L'économie japonaise est en stagnation. De plus, les prix du gaz sur le marché mondial augmentent, y compris en raison de l'accident de Fukushima-1. Par conséquent, on comprend la réticence du gouvernement japonais à renoncer à l'énergie nucléaire", a déclaré Konstantin Simonov.

Parallèlement à la publication du rapport, les autorités japonaises ont décidé de relancer hier l'une des 55 centrales nucléaires du pays. Il s'agit de la centrale d'Ohi, dont le réacteur a passé tous les tests et, selon les résultats des vérifications, serait prêt à résister aux tremblements de terre et aux tsunamis.

Nezavissimaïa gazeta

Elections imprévisibles dans une Libye hors de contrôle

Les premières élections démocratiques depuis plus de 40 ans se tiendront demain en Libye. La population libyenne devra élire le Congrès général national (CGN), qui formera le nouveau gouvernement et rédigera la nouvelle constitution. Le vote se déroulera dans un contexte d'affrontements entre les tribus, qui ont coûté la vie de plus de 100 personnes rien que la semaine dernière, écrit vendredi 6 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le CGN remplacera le Conseil national de transition (CNT) qui dirige la Libye depuis le renversement de Mouammar Kadhafi. Pendant la première session, les députés du CGN devront élire un président qui deviendra de facto chef de l'Etat. Le Congrès disposera de 30 jours pour nommer un premier ministre. Les tâches prioritaires du CGN sont, entre autre, de préparer le projet de nouvelle constitution qui sera ensuite soumis au référendum, et d'organiser des élections législatives.

Comme le rapporte la BBC, les Libyens sont très enthousiastes en ce qui concerne l'événement de demain. Plus de 80% d'électeurs se sont enregistrés pour voter, soir près de 2,9 millions de personnes.

Demain, près de 4.000 candidats seront en course pour se disputer 200 mandats de député. Environ 10% d'entre eux représentent divers partis politiques, les autres sont des candidats indépendants.

Les observateurs n'osent pas prédire l'issue des élections, même approximativement. Il n'y a pas de sondages en Libye. Cependant, le parti islamiste Al Watan, représenté entre autre par le chef du Conseil militaire de Tripoli, Abdelhakim Belhadj, a toutes ses chances. Toutefois, dans la conscience de nombreux Libyens, Belhadj est associé aux Qataris, qui ne sont pas très appréciés dans le pays. Les Frères musulmans locaux ont également créé leur Parti de la justice et de la construction.

Les islamistes seront en compétition avec l'Alliance des forces nationales dirigée par l'un des anciens chefs du CNT, Mahmoud Jibril, et le Front national, créé par d'anciens révolutionnaires.

Il ne faut pas sous-estimer le rôle des candidats indépendants, qui représenteront certainement des communes ou des tribus distinctes. Les experts font remarquer que les Libyens sont traditionnellement plus attachés à leur tribu ou clan qu'à l'Etat ou une idéologie.

Durant toute la semaine dernière, des communiqués en provenance de l'ouest de la Libye ont rapporté des affrontements entre des tribus qui font penser plutôt à une guerre locale vu la quantité des forces impliquées et les types d'armements utilisés. Les combats les plus importants ont eu lieu près de la ville de Misdah, où se sont affrontés les représentants de tribus influentes de Zenten et de Machachia. Des centaines de combattants dotés d'armements lourds volés dans les anciens arsenaux de l'armée se sont affrontés des deux côtés. La cause du conflit est simple – le partage des terres et des sources d'eau disponibles. Il est d'ailleurs souvent question de litiges qui durent depuis des décennies. Mais aujourd'hui, les tribus veulent simplement profiter de la faiblesse temporaire des autorités centrales et changer le statu quo par les armes.

Les observateurs font remarquer que des régions entières du pays ne sont pas soumises au contrôle du gouvernement de Tripoli. Dans ces endroits, le véritable pouvoir appartient aux chefs de tribu et aux commandants militaires des anciennes brigades révolutionnaires, qui ont refusé de déposer les armes après la guerre civile.

Le sort de Seif al-Islam Kadhafi, fils et successeur du dirigeant libyen défunt, en est le meilleur exemple. Il est toujours détenu prisonnier par les révolutionnaires de Zenten, qui refusent de remettre l'otage aux autorités centrales.

A l'est du pays, près de Benghazi, on est confronté à un autre problème. Des islamistes déchaînés saccagent les cimetières militaires datant de la Seconde guerre mondiale et s'en prennent aux diplomates, aux représentants de l'ONU et de la Croix rouge.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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