Les titres du 4 septembre 2012

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Syrie: la mission "quasi-impossible" du nouvel émissaire de l'Onu //Tbilissi reconnaît des victimes géorgiennes parmi les combattants //L'affaire intérieure des socialistes

Nezavissimaïa gazeta

Syrie: la mission "quasi-impossible" du nouvel émissaire de l'Onu

Le nouvel émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi a qualifié sa mission de " quasi-impossible", mais à la fin de la semaine dernière il s'est tout de même rendu à Damas pour tenter de persuader le président Bachar al-Assad de la nécessité de trouver un compromis avec l'opposition. Pendant ce temps, l'invasion étrangère de la Syrie demeure plausible, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a confirmé que les pays occidentaux s'ingéreraient directement dans la crise syrienne si le régime tentait d'utiliser l'arme de destruction massive contre l'opposition.

Brahimi, qui a officiellement pris ses fonctions dimanche dernier, a évalué avec prudence les perspectives de sa mission. Il a reconnu qu'il ne se faisait pas d'illusions: "Je sais à quel point c'est difficile – quasiment impossible". Selon lui, l'échec de la mission de Kofi Annan s'explique par plusieurs raisons, dont les principales sont le refus du gouvernement syrien de faire des concessions, l'escalade de la violence de la part de l'opposition et l'impossibilité d'adopter une résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations Unies.

L'émissaire spécial a souligné que pour l'instant, il ne voyait "aucune fissure" dans le mur auquel s'était heurté Annan. Cependant, il a fait remarquer qu'il avait l'intention d'utiliser le plan de son prédécesseur comme base à sa propre initiative de paix. "J'ai quelques idées, mais aucun plan pour l'instant", a-t-il déclaré.

De toute évidence, Brahimi commencera par la suppression des obstacles mentionnés ci-dessus. Il s'est déjà entretenu à l'Onu pour s'assurer le soutien de sa mission auprès des membres du Conseil de sécurité. Samedi prochain, le diplomate algérien rencontrera personnellement le président Assad, et cherchera apparemment à persuader Damas de cesser les opérations offensives actives afin de tenter par la suite de pousser l'opposition à cesser le feu également.

Les observateurs font remarquer que Brahimi a un avantage par rapport à Annan. Il occupe une position plus équilibrée que l'ex-secrétaire général de l'Onu, et ne s'empresse pas d'accuser seulement l'une des parties en conflit. Le diplomate n'appelle pas non plus le président Assad à démissionner. "Il est trop tôt pour dire qui doit partir, et qui doit rester", a-t-il déclaré à Al Jazeera.

La Russie ne renonce pas non plus aux efforts de médiation. Les représentants d'un groupe d'opposition syrien, qui planifiaient de s'entretenir avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, devaient se rendre à Moscou hier.

Quant au ministre des Affaires étrangères français, il a rappelé ce que la poursuite de l'escalade du conflit en Syrie était susceptible d'entraîner. Dans une interview, il a déclaré que conjointement avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, Paris préparait une réponse "immédiate et fulgurante", si le régime d'Assad tentait d'utiliser l'arme de destruction massive pour lutter contre l'opposition armée. Par ailleurs, il a souligné que dans une telle situation, la Russie et la Chine seraient solidaires des pays occidentaux.

Rappelons que précédemment, la presse occidentale déclarait que le gouvernement syrien préparait un plan en cas de perte d'Alep et de Damas. Cela implique un repli des troupes avec des réserves d'armes chimiques dans les régions côtières, principalement peuplées par des alaouites, qui soutiennent le clan au pouvoir.

Pendant ce temps, les forces d'opposition font tout leur possible pour mettre en évidence la vulnérabilité du régime. Dimanche, un attentat a été déjoué dans l'une des régions les mieux gardées de Damas. Les autorités ripostent en nettoyant les foyers d'activité antigouvernementale dans la capitale et poursuivent l'offensive sur Alep avec le soutien de l'aviation et de l'artillerie.

Nezavissimaïa gazeta

Tbilissi reconnaît des victimes géorgiennes parmi les combattants

Sous la pression du public et de l'opposition, la police géorgienne a reconnu lundi que parmi les combattants éliminés la semaine dernière près du village de Lapankouri se trouvaient des citoyens géorgiens. Un communiqué spécial déclare que sept individus sur les 11 tués au cours de l'opération spéciale près de la zone daguestanaise de la frontière russo-géorgienne ont été identifiés. Deux d'entre eux sont des Kistines (des Tchétchènes ethniques) de la vallée de Pankissi, cinq sont des citoyens russes d'Ingouchie et de Tchétchénie, dont un avait des proches à Pankissi, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les représentants de la communauté géorgienne estiment que les quatre autre individus tués, qui n'ont pas été identifiés, pourraient être des citoyens géorgiens – six tombes ont été creusées au cimetière du village de Douissi dans la vallée de Pankissi.

Des informations inattendues à ce sujet ont commencé à être diffusées le week-end dernier par les chaînes TV-9, qui appartiennent au principal rival du gouvernement, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, et à Maestro, qui ne cache pas sa sympathie pour l'opposition.

Certains experts géorgiens, également issus des rangs de l'opposition, ont cité les noms des habitants de la vallée de Pankissi tués. A leur tour, les autorités ainsi que de nombreux représentants des administrations des villages de la vallée de Pankissi, ont nié formellement cette information.

Compte tenu de la guerre médiatique entre les autorités et l'opposition qui a éclaté à la veille des élections législatives en Géorgie, on pouvait tout autant croire ou ne pas croire à ces versions. Jusqu'à un certain moment, la version officielle paraissait la plus plausible.

Les experts du camp de l'opposition estiment que le groupe éliminé a été évincé du territoire daguestanais, où quelques jours auparavant s'était déroulée une grande opération, bien que la Russie nie le passage de l'autre côté de la frontière. De toute évidence, les combattants voulaient éviter le conflit et avaient l'intention de revenir plus tard dans le Caucase du Nord.

Quoi qu'il en soit, la Géorgie s'est retrouvée dans une situation peu enviable. Premièrement, des concitoyens ont péri dans des circonstances plutôt floues.

Deuxièmement, les Kistines, les habitants de la région problématique de la vallée de Pankissi, se sentent offensés et humiliés. Les lois sacrées d'inhumation ont été violées, et il est difficile de prédire quelles en seront les conséquences.

Troisièmement, l'organisation radicale Emirat du Caucase, qui a donné un avertissement, est imprévisible et on peut s'attendre à tout de sa part – du kidnapping à la frontière aux attentats à des endroits plus éloignés.

Quatrièmement, si une unité avait été effectivement repoussée du Daguestan, la Russie pourrait avoir un prétexte pour faire pression sur la Géorgie, dont les concitoyens se sont retrouvés dans la même barque que les combattants. Et peu importe s'ils sont venus pour les amener discrètement dans la vallée de Pankissi ou ont été repoussés avec eux du Daguestan.

Cinquièmement, en déclarant "Le Caucase – une maison commune", les autorités géorgiennes ont dans cette situation agi au détriment de leur thèse favorite, et des tensions sont susceptibles d'apparaître dans les relations avec les républiques du Caucase du Nord.

Toutefois, le gouvernement géorgien n'est pas de cet avis. Comme l'a déclaré lundi la vice-ministre des Affaires étrangères Nino Kalandadze, "la politique de la Géorgie est ouverte à l'égard des peuples du Nord-Caucase, et elle s'efforce d'approfondir ces relations". Selon elle, l'opération spéciale dans la vallée de Lopota ne provoquera "aucune complication politique particulière". "Après la simplification du régime des visas, nous avons une dynamique favorable dans les relations avec le Caucase du Nord", a-t-elle déclaré.

Hier, plusieurs agences géorgiennes ont rapporté que deux victimes tuées pendant l'opération spéciale et identifiées comme des citoyens géorgiens ont été enterrées la nuit dernière. Cependant, les proches de l'un d'entre eux ont réfuté ces informations en déclarant que si l'enterrement a eu lieu, c'était en leur absence – personne ne le leur avait annoncé.

Kommersant

L'affaire intérieure des socialistes français

La police sera renforcée à Marseille, où un 14e meurtre retentissant s'est produit depuis ces derniers mois, mais l'armée n'y interviendra pas, a décidé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Vu la baisse de la cote de popularité du président François Hollande, c'est M.Valls qui devient la figure la plus notable de la politique française, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Marseille est frappée par une véritable guerre des gangs, qui a vu 14 personnes victimes des règlements de compte au cours des huit derniers mois. La dernière victime était un homme âgé de 25 ans qui se trouvait à son domicile avec un bracelet électronique. La sénatrice PS Samia Ghali, maire de deux arrondissements de Marseille, a même appelé à l'intervention de l'armée. Valls y a réagi fermement: "C'est hors de question! Il n'y a pas d'ennemi intérieur".

Toutefois, parmi les problèmes auxquels sont confrontés les autorités actuellement, la sécurité est la plus notable (bien qu'elle soit loin d'être prioritaire). Par conséquent, la police et Manuel Valls se retrouvent au premier plan. Et son héritage est lourd. Son prédécesseur Claude Guéant, surnommé "le cardinal", s'est montré comme un fervent opposant à l'immigration. L'un de ses décrets interdisait d'engager des étrangers ayant terminé leurs études supérieures en France. On attendait de la part de son successeur une "dictature du cœur". D'autant que Manuel Valls, âgé de 50 ans, est lui-même immigrant d'une certaine manière. Il a des origines italiennes et espagnoles, il est né à Barcelone et a été naturalisé seulement en 1982. Mais le nouveau ministre s'est comporté de manière plus ferme qu'on l'attendait.

Il n'a pas promis de régularisation massive des émigrés clandestins. Chaque cas sera examiné au cas par cas. Le ministre de l'Intérieur est prêt à aller à la confrontation avec le nouveau président: le ministre n'est pas inspiré par l'idée de Hollande, qui a promis aux étrangers le droit de vote aux élections locales. Il estime que les immigrés ne sont pas un problème central. Le problème, ce sont les jeunes, les enfants d'immigrés qui sont aujourd'hui Français d'après leur passeport, mais qui ne le sont pas dans leurs opinions ou comportement.

M.Valls devient la carte maîtresse des socialistes dans la nouvelle situation politique. La popularité du président François Hollande est en baisse – depuis mai, le nombre de personnes satisfaites par le président s'est réduit de 53% à 44%, et le nombre de mécontents a augmenté rapidement en passant de 27% à 44%. On constate une dynamique similaire de l'opinion publique concernant le premier ministre Jean-Marc Ayrault – une diminution de 50% à 46% et une hausse de 17% à 44% respectivement. Et il ne faut pas s'attendre à ce que la situation dans le pays et, par conséquent leurs cotes de popularité, s'améliorent. Le PS a déjà souhaité à Hollande en la personne de la première secrétaire du parti Martine Aubrey de briguer un second mandat, mais si la popularité du président continue à chuter, en 2017 les socialistes devront se trouver un nouveau leader.

L'ex-premier ministre François Fillon, dont la cote de popularité est élevée et qui se retrouvera certainement à la tête de l'UMP, sera trop âgé pour briguer la présidence en 2017. Dans cette situation, c'est Manuel Valls qui pourrait devenir la figure capable d'unir en 2017 la majeure partie de la gauche et de la droite. Quoi qu'il en soit, il commence aujourd'hui au même poste qui était occupé par Nicolas Sarkozy, ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement de Dominique de Villepin, avant de devenir président.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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