Le nouveau pape ne réformera pas l'Eglise

© RIA Novosti . Rusalina DmitrievaLe nouveau pape ne réformera pas l'Eglise
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Le départ du pape Benoît XVI du Saint-Siège, volontaire et surprenant, a mis l'Eglise catholique dans une position difficile.

Le départ du pape Benoît XVI du Saint-Siège, volontaire et surprenant, a mis l'Eglise catholique dans une position difficile. Les cardinaux devront élire un nouveau pape du vivant de son prédécesseur, ce qui ne s’est pas produit depuis six siècles. Il leur sera difficile de lancer leur propre campagne électorale dans ces conditions.

On ne peut donc qu'essayer de deviner quels seront les candidats. Mais une chose est plus ou moins sûre : le Vatican n'élira pas un pape réformateur.

Une démission pour un bien

Si l'entourage proche du pontificat était au courant de l'abdication imminente de Benoît XVI, peu le savaient - et depuis peu de temps. Il est impossible de garder au secret un événement aussi extraordinaire.En effet, la dernière abdication d’un pape date de 1415 et elle était forcée. A l'époque, l'Eglise en avait deux - Grégoire XII à Rome et Benoît XIII à Avignon – et leurs partisans étaient prêts à en venir aux armes.

Les rois français et allemand avaient demandé aux deux papes de démissionner de leur plein gré. Benoît avait refusé avant d’être excommunié et Grégoire était parti pour finir ses jours au calme dans un monastère, à Ancône, en tant que cardinal. Le concile de Constance spécialement réuni à cette occasion avait ensuite élu un nouveau pape, Martin V. Aujourd'hui, personne n'a ouvertement revendiqué le siège papal. Benoît XVI semble effectivement partir de son plein gré pour des raisons de santé.

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Si tout est aussi sérieux, alors Benoît XVI doit tenir à savoir qui le remplacera à la tête du Vatican. Qu'est-ce qui l'empêche de nommer son successeur ? La foi.

Cette fois, le favori des paris est le cardinal nigérian Francis Arinze, renvoyé il y a quatre ans par Benoît XVI du poste de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en raison de son âge. En novembre 2012, il avait quitté le Conclave pour la même raison – il entrait dans sa 81ème année.Il est suivi par un autre candidat noir – le cardinal Peter Turkson, 64 ans, originaire du Ghana et préfet du Conseil pontifical pour la justice et la paix (l’organisme de liaison entre le Vatican et d'autres organisations religieuses).

Vient ensuite le Canadien Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques (une sorte de DRH du Vatican), 66 ans.Dans la liste des favoris ont trouve encore deux Italiens : Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican - juste derrière le siège papal – ainsi que l'archevêque de Milan et patriarche de Venise Angelo Scola, 71 ans, probablement l'un des prêtres les plus populaires d'Italie.

"Parmi les prétendants non européens, on note la figure intéressante du cardinal philippin Luis Antonio Tagle. En Amérique du Sud, j'attirerais l'attention sur le cardinal brésilien Odilo Pedro Scherer, 63 ans, et le cardinal argentin Leonardo Sandri, qui a déjà occupé le poste de
sous-secrétaire d'Etat du Vatican. C'est lui d'ailleurs qui a annoncé au monde le décès de Jean-Paul II", déclare le spécialiste religieux Alexeï Ioudine, responsable de la rédaction de l'Encyclopédie catholique. Parmi les prétendants américains, il pense notamment au cardinal Timothy Dolan.

Le choix de la foi pure

Les experts n'osent pas réduire la liste des candidats à deux ou trois noms. Viktor Khroul, directeur du Centre d'information de la Conférence des évêques catholiques de Russie, en témoigne même auprès de RIA Novosti : "J'ai moi-même appelé une dizaine de personnes compétentes qui ont toutes refusé de parler avec moi à ce sujet".Même ceux qui ont des choses à dire ne sont pas enclins à faire des pronostics. "L'espoir nous pousse à prier pour que le collège des cardinaux inspiré par le Saint Esprit choisisse un successeur digne, afin de faire face aux défis de notre époque", a déclaré Timothy Dolan.

Mais si personne ne peut donner aujourd'hui le nom du futur pape, il est plus simple de découvrir la principale exigence de l'Eglise à son égard. Il suffit de se demander quel est le plus grand défi auquel doit faire face le Saint-Siège.Selon les experts, la continuité de la politique des deux papes précédents – Jean-Paul II et Benoît XVI, qui avaient des opinions très traditionnelles – est en tête des priorités pour l’Eglise catholique moderne.

Les cardinaux du conclave pourraient être guidés par des notions plus complexes en élisant un nouveau pape mais quelles que soient leurs aspirations professionnelles personnelles, ils voteront en fin de compte pour un traditionnaliste.Ce ne sera peut-être pas un "char" comme Ratzinger - même s’il dispose d’un compte personnel sur Facebook et Twitter -, indépendamment de la couleur de peau, mais quelqu'un qui ne procédera en aucun cas à une réforme de l'Eglise catholique.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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