23 années nous séparent déjà du jour de l’indépendance biélorusse. De l’avis général, ce pays reste la plus « soviétique » des républiques de l’ex-URSS et aussi la plus stable grâce à la politique prévisible appliquée par le président Loukachenko au pouvoir depuis 20 ans jour pour jour… Quel est le secret du modèle économique biélorusse et de la longévité politique de son leader ?
Le président Loukachenko déclare régulièrement que la Biélorussie souveraine a son propre modèle de développement économique, qui a résisté à l’épreuve du temps. Il se fonde sur la combinaison de l’économie de marché, d’un dirigisme efficace et d’une politique sociale forte. Selon le politologue biélorusse Valeri Karbalévitch, un si longue période au pouvoir pour le président tient à plusieurs raisons :
« Loukachenko a su créer un modèle sociale particulier qui est une alternative aux transformations qui s’opéraient pratiquement dans tous les pays voisins. Ce modèle se porte bien du point de vue des indicateurs non pas économiques mais sociologiques qui attestent qu’il bénéficie toujours d’un fort soutien du peuple. C’est cela qui est surprenant malgré toutes les prévisions faisant croire qu’un tel modèle ne saurait exister en ce début du XXIe siècle au cœur de l’Europe. Or, il reste toujours opérationnel ! »
Les analystes s’accordent à penser que la stabilité du modèle biélorusse repose sur le soutien de la Russie. En effet, ce modèle ne saurait exister à défaut du soutien financier, économique, politique et militaire de Moscou. Les experts l’évaluent globalement à plus de 100 milliards de dollars. Par contre, c’est l’absence de réformes qui nuit à l’économie biélorusse. Les autorités biélorusses promettent régulièrement de les mettre en œuvre tant à la Russie qu’à l’Europe mais leurs paroles ne sont pas suivies d’actes. Quant à la politique extérieure, Loukachenko insiste sur son caractère multivectoriel sans oublier de mentionner à chaque fois l’indépendance de la Biélorussie. Les experts sont sûrs que c’est précisément l’intégration eurasiatique qui permettra à l’économie biélorusse de franchir une étape qualitativement nouvelle.
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