Actuellement, malgré le conflit au Moyen-Orient, la région la plus calme est la région kurde, le Rojava. Il y a plus de 700.000 réfugiés, en majorité arabes, qui sont venus s'installer dans cette région, à qui nous apportons aide et soutien. Nous les défendons face à l'agression extérieure. Je pense que le fait que nous ne figurions pas à la troisième conférence de Genève, c'est à cause des intérêts politiques et ethniques des Etats. Une solution ou une réponse qui sortirait de cette troisième conférence n'aurait aucune légitimité car le peuple qui a combattu sur place, qui a obtenu le plus de victoires et réussi à faire reculer les barbares, c'est nous. Et nous avons un système d'autogestion démocratique basé sur la fraternité des peuples, sur la justice sociale. Donc, ne pas reconnaître la légitimité des Kurdes, faisant comme partie de la Syrie, c'est trouver une réponse qui n'aura aucune portée.
C'est ce qui posait problème à "Genève 2", c'est qu'il y a deux forces kurdes, deux représentations différentes qui représentent le PYD. Le parti a été le fer de lance de la lutte anti-Daech, au début du conflit contre Al-Nosra. C'est celui qui porte justement l'idée d'une autonomie démocratique pour le nord de la Syrie à travers le Rojava. C'est un parti politique, donc son co-président Saleh Mouslim devrait y participer. Il est d'autant plus légitime que les représentants des trois cantons eux aussi devront y prendre part: en tant que représentants des cantons et le PYD en tant que force dominante dans le Rojava, qui a justement fait en sorte que les cantons puissent exister, que la défense puisse s'organiser et qu'un projet de société naisse à travers cette défense.
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