Il n'est nul tabou sur des sujets politiques. Que les candidats incarnant les deux partis qui se sont partagés le pouvoir depuis maintenant plus de deux générations sombrent et ne représentent, ensemble, qu'à peine plus d'un quart des intentions de vote n'est que la conséquence assez méritée des politiques que l'un et l'autre ont menées. Dans les préférences avouées (ou non) par les futurs électeurs, il n'y a rien qui « sente mauvais » comme le dit notre Président de la République, en se pinçant métaphoriquement le nez. Ce dernier affecte une posture, mais c'est pour mieux dissimuler la source de l'odeur effectivement pestilentielle qui monte de cette campagne. Et cette source de puanteur émane, en partie, de lui et de son quinquennat qui a vu se produire une étonnant décomposition politique.
Si cette campagne « sent mauvais » c'est parce qu'elle révèle aux grand jour des attitudes et des comportements qui sont, eux, proprement scandaleux. Le dénigrement systématique, le mensonge et l'amalgame sont aujourd'hui devenus les seuls instruments de politiciens largement désavoués pour se maintenir au pouvoir. Et cela concerne indirectement le Président de la République. Car, ce que les électeurs rejettent dans leur grande majorité n'est autre que le bilan de François Hollande, dont Emmanuel Macron s'avère être l'héritier mais aussi celui de Nicolas Sarkozy dont François Fillon a repris, en les radicalisant, les idées. Face à ce rejet, le Président et les grands oligarques qui détiennent une partie de la presse française cherchent à détourner le débat par des méthodes ignobles, et c'est pour cela que cette campagne « pue ».L'usage de méthodes odieuses et scandaleuses qui sont reprises par une partie de la presse, signifie que la démocratie est réellement en danger. Ce danger ne vient nullement des candidats que l'on désigne comme extrémistes, et qui ne font que représenter l'immense colère populaire qui monte depuis des années et qui s'exprime à l'occasion de ces élections présidentielles. Le véritable danger pour la démocratie provient au contraire de ce comportement odieux des politiques et de cette partie de la presse qui cherche à déconsidérer ses adversaires faute d'arguments de fond à leur opposer.
Il se fait que j'ai d'ailleurs été, il y a quelques jours, la victime d'un article scandaleux, et largement diffamatoire, commis à mon égard par le journal Le Monde. J'ai reçu, à cette occasion, un très grand nombre de messages de soutien, venant de toute provenance et de nombreux pays. Le président de la FMSH, mon ami Michel Wieviorka, a condamné cet article et pris ma défense sur Twitter.
Jacques Sapir a raison de protester, l'article de #Raphaëlle Bacqué du #Monde est indigne https://t.co/Suv9MuGX7s via @OBerruyer
— Michel Wieviorka (@MichelWieviorka) 15 апреля 2017 г.
Mes collègues russes de la Moskovskaya Shkola Ekonomiki, eux-mêmes gravement mis en cause par cet article mensonger, ont installé sur leur site la réponse que j'ai adressée au Monde, qui ne l'a pour l'instant pas publiée (1).
Mon collègue Jacques Généreux, découvrant le scandaleux article commis par Raphaëlle Bacqué, a analysé la manière de procéder de cette « journaliste », et éclairé ses méthodes de travail, démontrant que le projet était bien de rédiger un portrait à charge.
Le Monde, pour l'instant me dénie ce droit de réponse. Cela n'étonnera que ceux qui gardaient la mémoire de ce que fut ce journal il y a trente ans de cela, et qu'il n'est manifestement plus. En pratiquant l'amalgame de manière systématique, ce sont des idées, au-delà de l'homme, que l'on cherche à détruire. C'est cela que « pue » comme le dit notre Président.Que l'on ne partage pas mes idées, que se soit sur l'Euro ou sur l'Union européenne, me semble relever du débat naturel qu'il convient d'avoir sur ces questions. Encore faut-il que ce débat contradictoire ait lieu. Or, pour l'heure, ces idées sont diabolisées et ceux qui les défendent, on cherche à les discréditer. Où est ici la pratique de la démocratie? Et, par ailleurs, qui sont les véritables démocrates? A employer ces méthodes qui fleurent bon le caniveau, voire les égouts, une partie de la presse s'adonne avec bassesse à des méthodes qui sont aussi dangereuse pour la démocratie que l'emploi de la force par le pouvoir.
La décomposition d'une certaine presse témoigne de ce que, sous certains aspects, nous ne vivons plus en démocratie. Et, c'est aussi de cette décomposition que provient cette odeur pestilentielle.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.
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