Comment les Grecs font-ils face à la crise migratoire?

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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Alors que l’Italie, la France et l’Allemagne s’écharpent sur la répartition des migrants en Europe, la Grèce est en première ligne face à la Turquie et face à la Libye. Elle n’est pourtant pas entendue sur le sujet. Entretien avec Yannos Papantoniou, ancien ministre de la Défense, de l’Économie et des Finances de la Grèce.

Jeudi 28 juin, jour de conseil européen pour les 28 membres de l'Union et jour de débats intenses sur la question migratoire, qui pourrait accélérer la désagrégation du projet européen, plus de deux ans après le Brexit. Alors que les Italiens se plaignent à raison d'accueillir de plus en plus de migrants, qu'en est-il des Grecs?

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Pour l'ancien ministre de la Défense, de l'Économie et des Finances de la Grèce, Yannos Papantoniou, la Grèce et l'Italie sont les deux pays européens qui accueillent le plus les migrants:

«Là où je suis en Grèce, la situation est très précaire et critique parce que la Grèce, comme l'Italie, nous sommes au front de ce problème parce que la plupart de ces réfugiés viennent d'Afrique du Nord pour des raisons politiques ou de sécurité. Ils débarquent en Turquie puis dans les îles grecques, ils vont directement aussi en Italie.»

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Et cette situation met en péril notamment l'économie grecque, surtout dans les îles où la principale source de devises est le tourisme:

«Le problème dans certaines îles n'est pas supportable du point de vue financier et socialement ça pose des problèmes, parce que l'existence de tant de réfugiés et de camps de réfugiés nuit à l'activité économique de ces îles qui est concentrée sur le tourisme. Donc la Grèce, bien qu'elle ait offert ses services pour recueillir ces réfugiés, est très anxieuse pour qu'une solution soit prise.»

Mais qu'est-ce qui différencie les Grecs des autres pays européens? Yannos Papantoniou considère que les Hellènes font preuve de plus d'ouverture et mentionne l'immense afflux de réfugiés suite au conflit turco-grec au XIXe siècle:

«Le peuple grec a montré beaucoup de compréhension au problème […] Ce qui différencie la Grèce de la France par exemple, c'est que les Grecs ont une grande mémoire historique des flux de réfugiés […] Les Grecs ont une mémoire très forte, très émotionnelle parce qu'eux-mêmes ont été réfugiés.»

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