L'Europe trouvera une alternative aux matières premières russes, mais cela demandera du temps - des experts

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MOSCOU, 1er février - RIA Novosti. En Europe occidentale on recherche avec fébrilité une alternative aux livraisons russes de matières premières. Et si la plupart des exportateurs russes estiment qu'il est possible de la trouver, ils doutent néanmoins que cela se fasse dans un avenir proche, écrivent les Novye izvestia.

Selon certaines estimations, en 2020 l'Europe sera contrainte d'importer annuellement pas moins de 800 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit un tiers de plus que les quantités actuelles. Le gaz russe représente maintenant approximativement le quart du total des importations européennes, mais dans l'avenir cette portion pourrait augmenter.

"L'Europe ne trouvera pas d'alternative au gaz russe", dit, catégorique, le directeur scientifique de l'Institut des problèmes de la globalisation, Mikhaïl Deliaguine. Selon lui, la recherche de toute alternative coûterait considérablement plus cher aux Européens.

Les énergéticiens pensent qu'effectivement une alternative au gaz russe ne se trouvera pas sur un coup de baguette magique, cependant bien des branches dans de nombreux pays sont parfaitement en mesure de trouver un combustible de remplacement. Le chef de la chaire de géologie du pétrole et du gaz de l'Institut énergétique de Moscou, Nikolaï Iaremtchouk, a dit que "si le gaz n'est pas près de perdre ses positions dominantes dans le bilan des combustibles des entreprises et du secteur domestique, des changements très importants vont intervenir consécutivement à l'implantation d'équipements réduisant les dépenses d'énergie et au rétrécissement des domaines d'utilisation du gaz". Le chercheur a également relevé que le recours au gaz liquide était de plus en plus avantageux du moment que le transport revenait moins cher tandis que les prix de la matière première augmentaient.

Les experts font aussi remarquer qu'en restant une "grande puissance gazopétrolière", la Russie met à profit la dépendance des partenaires commerciaux de ses livraisons, mais qu'elle aussi tombe sous cette dépendance à un degré plus élevé encore. De l'avis du député à la Douma Sergueï Glaziev, le pouvoir russe ne peut tirer aucun profit des "spéculations" sur le gaz. "De toute façon l'Europe obtient de nous tout ce qu'elle veut tandis que pour nous les exportations des seules ressources déboucheront inévitablement sur une crise", a fait remarquer le parlementaire.

"Un modèle de superpuissance bâti essentiellement sur la vente à l'étranger des ressources énergétiques n'a aucun avenir", acquiesce Irina Khakamada, la dirigeante du parti Nach vybor (Notre choix).

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