La personne qui conduira la marche vers le leadership mondial pourra faire concurrence au premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev qui, nommé chef des projets nationaux, est considéré comme le successeur de Poutine.
Il est vrai que l'apparition dans l'administration d'un responsable de la filière combustible-énergie ne change en fait rien à l'affaire. Ce n'est un secret pour personne que tous les projets les plus importants dans ce domaine n'ont aucune chance d'être réalisés sans l'approbation du Kremlin. L'exemple le plus convaincant est la tentative de Mikhaïl Khodorkovski de créer de concert avec les Américains une compagnie pétrolière mondiale dont il aurait été le principal top-manager sans bénéficier de la confiance totale du Kremlin.
Le contrôle par le Kremlin du pétrole russe risque, par contre, de s'avérer préjudiciable car il lèverait le voile sur les mystères du pouvoir, si bien que tous (et pas seulement les initiés) verraient clairement qui détient la clef des richesses pétrolières russes. Mais ce n'est rien par rapport à ce qu'obtiendra le détenteur de cette clef.
Il n'y a pas, à ce jour, de favoris évident dans cette lutte intestine. Selon une source au Kremlin, le candidat qui a le plus de chance d'être nommé à la tête du département énergétique est le gouverneur du district des Nénets de Yamal, Iouri Neïelov, créature du chef adjoint de l'administration présidentielle et assistant du président, Igor Setchine, qui, pourtant, convient aussi à Dmitri Medvedev. Le candidat numéro deux sur la liste du Kremlin est le gouverneur du district des Khanty-Mansis, Alexandre Filippenko, qui passe pour un homme du président d'Alfa-Group, Mikhaïl Fridman, que les rumeurs circulant dans les couloirs du Kremlin incluent dans l'équipe d'un autre chef-adjoint de l'administration présidentielle, Vladislav Sourkov. La même source n'exclut pas un troisième candidat, aujourd'hui inconnu, un responsable du second rang de Rosneft ou de Gazprom.