Les analystes russes ne partagent pas l'optimisme de Goldman Sachs

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MOSCOU, 4 mai - RIA Novosti. La Banque de placement Goldman Sachs a publié mercredi un rapport plutôt jubilatoire sur les perspectives de développement de la Russie jusqu'à 2027, écrivent les Novye izvestia.

Cependant les conclusions énoncées dans le document ont été accueillies avec une assez grande réserve par les analystes russes.

Les prévisions établies par Goldman Sachs sont fondées essentiellement sur la force de la Russie en tant que superpuissance énergétique. Les experts de la banque pensent que grâce au secteur des hydrocarbures la croissance de l'économie russe sera de beaucoup supérieure à la croissance européenne et que dans 20 ans le PIB russe surpassera l'allemand, sans déjà parler des autres pays membres de l'Union européenne.

Au vu de la dynamique de la croissance actuelle, les chances de la Russie de parvenir au leadership en Europe sont effectivement assez grandes, estime Oleg Solntsev, expert du Centre d'analyse macro-économique et de prévision à court terme. Cependant, pour lui un ralentissement de la croissance est inévitable. L'effet de la dévaluation de 1998 va s'estomper et le pays n'est pas en mesure d'accroître notablement ses exportations.

"Goldman Sachs est bien connu par son optimisme vis-à-vis de l'économie russe", dit avec une certaine ironie l'analyste financière Olga Belenkaïa. Toutefois, il est très hasardeux de bâtir des pronostics fiables sur une période aussi longue étant donné que, selon elle, "il n'est pas tenu compte de la conjoncture instable des prix du pétrole et des changements politiques aussi bien en Russie que partout ailleurs dans le monde".

D'autres facteurs font obstacle au développement du pays, ajoute Olga Belenkaïa, en particulier l'usure des fonds fixes qui actuellement est supérieure à 50%.

"Dans nos conditions il est très difficile de maintenir des taux de croissance élevés, estime l'analyste. La diversification de l'économie et des investissements abondants dans les technologies et la production seraient souhaitables dans ce sens".

Si cela n'est pas fait, le marché intérieur lui non plus ne sera d'aucun secours parce que les étrangers mettront la main sur lui, les producteurs russes n'étant pas assez compétitifs.

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