Nous rattrapons la France

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MOSCOU, 10 mai - RIA Novosti. En 2007, les dépenses d'armement augmenteront de 20% pour représenter 60% des dépenses analogues consenties par la France, écrit le quotidien Vedomosti.

Les responsables promettent que cette mesure permettra de multiplier par deux les achats de matériels nouveaux. Mais les experts ne croient pas à ces promesses, ils continuent de juger inefficace le système des commandes militaires publiques.

Pour Vladislav Poutiline, vice-président de la Commission militaro-industrielle gouvernementale, en 2007, les dépenses d'équipement de l'armée seront portées à 302,7 milliards de roubles (environ 9 milliards d'euros). Le ministère de la Défense avait réclamé une somme de 20% plus élevée.

Le gouvernement doit rechercher l'équilibre entre les desiderata des militaires et les potentialités de l'industrie, dit un fonctionnaire gouvernemental: "La fabrication de nombreux types d'armes exige des investissements supplémentaires, ce que les militaires ne prennent pas en ligne de compte dans leurs commandes". Le système de gestion des commandes militaires publiques reste inefficace, confirme Konstantin Makienko, expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies.

Même si en 2007 les dépenses russes d'armement représenteront approximativement 60% des dépenses françaises (environ 50% en 2005), les militaires français achètent de bien plus grandes quantités d'armements, dit Mikhaïl Barabanov, rédacteur scientifique de la Revue Exportations d'armements. En 2006, les militaires français achèteront 14 chasseurs Rafale et sept hélicoptères Tigre alors que leurs homologues russes ne feront l'acquisition d'aucun avion et hélicoptère de combat, et ce alors que le Rafale coûte deux fois plus cher que le tout récent chasseur-bombardier russe Su-34. L'année précédente les Français avaient acheté 37 chars Leclerc tandis que l'armée russe prenait possession de seulement 17 T-90 meilleur marché de 25%.

Au demeurant, la France n'achète pratiquement plus de missiles balistiques et consacre moins de 10% de ses dépenses militaires à la composante nucléaire, relève Mikhaïl Barabanov. En Russie ce chiffre est tenu secret mais il est peu important. Quant à l'opinion, elle ignore si l'accroissement des dépenses est réellement adéquat aux besoins des militaires. "Les militaires déclarent manquer d'argent, mais ils ne fournissent aucune indication sur la somme qu'ils réclament et à quelles fins", dit Ivan Safrantchouk, expert du Centre de l'information militaire.

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