Moscou doit garder son sang-froid face à Tbilissi (Kommersant-Daily)

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MOSCOU, 18 juillet - RIA Novosti. Si le parlement géorgien adopte un arrêté mettant fin au mandat de la force de paix russe en Abkhazie et en Ossétie du Sud, cela ne signifie pas que les soldats doivent effectivement quitter le territoire de la Géorgie, écrit le Kommersant-Daily.

Et ce n'est pas parce que Moscou a des motifs juridiques sérieux pour mettre en doute la légitimité de la décision du législateur géorgien. En tout état de cause la décision du parlement géorgien ne saurait être une vérité en dernière instance pour cette simple raison que le dernier mot appartient au président.

Autrement dit, la résolution furieuse des députés géorgiens n'est rien d'autre qu'un geste destiné à faire peur à Moscou. Ce n'est pas le premier, et tout porte à croire qu'il ne sera pas le dernier. Un de ces gestes a été l'annonce par la direction géorgienne la semaine dernière de sa volonté de revoir le bilan des négociations bilatérales sur l'adhésion de la Russie à l'OMC. Il se trouve qu'en échange du soutien de la Géorgie, la Russie doit renoncer au régime discriminatoire imposé aux exportations géorgiennes, fermer les postes de contrôle "illégitimes" en Abkhazie et en Ossétie du Sud et résoudre le problème du commerce des timbres d'accise et celui du vin géorgien falsifié.

Peut-on croire que la Russie ne sera pas admise à l'OMC à cause de la Géorgie? C'est douteux. Mais le geste de Tbilissi a partiellement atteint son objectif: à Moscou, on semble se donner de la peine à réfléchir à la façon dont il est possible de s'entendre avec la Géorgie.

La situation est la même autour du problème du contingent de paix russe. Au moment où le parlement géorgien annonce sa décision vigoureuse à leur sujet, le président Saakachvili demande une nouvelle fois à voir le président Poutine. On a du mal à imaginer que Vladimir Poutine veuille parler au leader géorgien si le contingent de paix russe est chassé du territoire de la Géorgie. Que veut alors le président géorgien? Mikhaïl Saakachvili a besoin de renforcer d'urgence ses postions avant une nouvelle rencontre avec Vladimir Poutine. Leur rencontre précédente, il y a un mois avait pourtant montré que Mikhaïl Saakachvili n'avait pas de leviers d'influence sur Moscou.

Que fera dans ce cas Moscou? La seule chose qui lui reste dans cette situation, c'est de garder son sang-froid et de ne pas chercher à rendre à Tbilissi la monnaie de sa pièce. Autrement, en ayant toutes les chances de gagner la partie contre la Géorgie, la Russie finira par la perdre.

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