Les sanctions américaines fatales pour les livraisons de matériels militaires aux armées irakienne et afghane (Vedomosti)

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MOSCOU, 8 août - RIA Novosti. Les sanctions prises par le Département d'Etat américain contre Rosoboronexport et Sukhoï vont torpiller les programmes russes et américains de réarmement des armées irakienne et afghane. Les experts estiment que le préjudice subi par les fournisseurs publics seront minimes du moment que le gros des bénéfices échoue dans la poche des fonctionnaires des pays destinataires.

La directeur de Rosoboronexport, Sergueï Tchemezov, a évoqué pour la première fois lundi les projets de coopération avec les Etats-Unis réduits à néant par les sanctions décrétées par le Département d'Etat. Selon lui, la société publique avait suggéré de fournir des armes russes pour les armées irakienne et afghane directement, c'est-à-dire sur la base d'ententes passées exclusivement avec le Pentagone ou le Département d'Etat.

D'après une source proche de Rosoboronexport, au cours des années à venir ces livraisons (fusils d'assaut Kalachnikov, transports de troupes blindés et hélicoptères) auraient pu se chiffrer à un milliard de dollars. Maintenant il faut tracer une croix sur ces projets.

Maintenant les armes pour les troupes de ces pays, habituées aux matériels de fabrication soviétique, vont être acquises par le Pentagone. Selon Sergueï Tchemezov, "ce sont des armes anciennes, contrefaites, provenant des dépôts de pays tiers", de Pologne, par exemple.

Cependant les spécialistes doutent que ces livraisons aient été très avantageuses pour la Russie. Des contrats de ce genre avaient déjà été réalisés par le biais des Polonais, rappelle Mikhaïl Barabanov, expert de la revue Export vooroujenie. En 2005, par le truchement de la société Bumar, l'analogue polonaise de Rosoboronexport, dix nouveaux hélicoptères Mi-171 et Mi-17B-5 avaient été vendus aux Irakiens (un contrat de 65 millions de dollars). Un autre contrat existe avec Bumar, il porte sur la livraison de 24 hélicoptères Mi-8MTB-1 réparés à l'entreprise pétersbourgeoise SPARK et est estimé à 60 millions de dollars. Cependant, ces appareils n'ont pas encore été livrés à l'Irak et personne ne sait s'ils le seront un jour, dit Mikhaïl Barabanov.

Selon Rouslan Poukhov, expert du Centre d'analyse des stratégies et technologies, ce contrat ne présentait pratiquement aucun intérêt pour Bumar, par contre le gros du bénéfice a atterri en Irak. D'après Stewart Bowen, inspecteur général pour la reconstruction de l'Irak, des poursuites judiciaires ont été lancées dans ce pays contre l'ancien ministre de la Défense accusé d'avoir dilapidé 1 milliard de dollars destiné au réarmement de la "nouvelle armée irakienne". Par conséquent, il n'y a probablement pas lieu de penser que les exportations d'armes en Irak puissent être juteuses, estime Rouslan Poukhov.

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