La Charte de l'énergie peut être préjudiciable à la Russie (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 9 août - RIA Novosti. La Russie n'a pas encore ratifié le Traité sur la Charte de l'énergie signé en décembre 1994, car ce document comporte des risques économiques susceptibles de lui causer un grand préjudice, pense Valeri Iazev, président du comité de la Douma pour l'énergie, le transport et les télécommunications

Rien que le secteur du gaz subira des pertes directes d'environ 4,5 milliards de dollars. Personne n'a calculé les pertes sociales. Si nous ratifions le traité, nous devrons établir les tarifs intérieurs du transport du gaz à un niveau proche des tarifs mondiaux. Il y a une alternative: maintenir les bas tarifs intérieurs du transport, mais, dans ce cas, ils concerneront également les sociétés transnationales.

Ces dernières années, on nous a promis des investissements en échange de l'accès aux gazoducs. Mais ces promesses restent utopiques. Le niveau d'investissement en Russie dépend moins de la ratification du Traité sur la Charte de l'énergie que des indices économiques. Nous n'avons pas de problèmes dans le domaine des investissements.

Aucun des problèmes litigieux de principe ayant trait aux intérêts stratégiques du pays n'a trouvé de solution judicieuse, c'est pourquoi la délégation russe à la Conférence sur la Charte de l'énergie qui s'est tenue en décembre 2003 a refusé de signer le protocole.

Les propositions russes sur les problèmes litigieux visent non pas à obtenir des avantages unilatéraux, mais à assurer l'approvisionnement fiable de l'Europe en énergie à long terme.

On voit sur l'exemple du conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine combien le mécanisme d'application du Traité sur la Charte de l'énergie est inefficace et politisé. L'attitude discriminatoire envers la Russie a caractérisé la charte dès le début. Lors des pourparlers sur le Protocole de transit, la Russie a pratiquement épuisé son potentiel de concessions. La balle est dans le camp de nos partenaires dans les négociations.

Les pétroliers russes n'ont pas besoin des régimes de la Charte de l'énergie. Ils s'en passent parfaitement. L'enthousiasme manifesté dans un premier temps par UES (Electricité de Russie) à l'égard de ce document, lié à l'espoir d'exporter son électricité vers l'UE, a pratiquement disparu en raison du protectionnisme européen offensif.

L'industrie du gaz se prononce, pour l'essentiel, contre le régime de transit prévu par la charte et le Protocole de transit, car ces documents supposent une restructuration radicale du secteur gazier russe qui se transformera en corridor de transit du gaz sans rien recevoir en échange.

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