"A quoi bon répéter le travail du fisc?", s'étonne le pasteur des chrétiens évangéliques Constantin Bendas. "Nous sommes assez transparents sur le plan financier, nous rendons rigoureusement compte de nos activités aux services fiscaux".
Les représentants des autres confessions traditionnelles sont également indignés par les innovations gouvernementales et ont l'intention d'exiger l'annulation des nouvelles règles. "L'Eglise orthodoxe russe s'apprête à adresser un message analogue aux organes fédéraux du pouvoir, a reconnu Xenia Tchernega, juriste du Patriarcat de Moscou. Il faut tenir compte des traits particuliers des organisations religieuses, on ne peut les mettre à la même enseigne que les associations à but non-lucratif". Selon elle, le nouveau système des comptes rendus occasionnera de grandes difficultés à l'Eglise orthodoxe russe.
"Bien entendu, les nouvelles règles constituent une atteinte à la vie intérieure de l'église", a déclaré le rabbin Zinovi Kogan, président du Congrès des communautés et des organisations religieuses juives, soutenant les protestants.
"Nous nous adresserons au président, car ces mesures de contrôle sont inadmissibles dans les conditions de la démocratie, a indiqué Ravil Gaïnoutdine, président du Conseil des muftis de Russie, qui soutient lui aussi ses collègues. Le rôle de l'Etat est d'enregistrer les organisations religieuses, et non de compter le nombre de croyants assistant aux offices et les sommes d'argent collectées".
"Ce problème ne pourra pas être réglé par Dmitri Medvedev, a déclaré Andreï Sebentsov, secrétaire responsable de la commission pour les associations religieuses auprès du gouvernement russe, commentant l'initiative des protestants. L'arrêté gouvernemental a été signé en conformité avec la loi sur les associations à but non-lucratif. Il n'y a aucune raison de revoir ce document".